Rescapée de la Kolyma, une région inhospitalière située au-dessus du cercle polaire arctique, où la température peut descendre jusqu’à – 60°, et dans laquelle Staline, le « petit père des peuples », avait installé des camps de travail où se côtoyaient prisonniers « politiques » et criminels de droit commun, Sylla Back travaille désormais dans une tannerie à Budapest.
Nervi d’un gang transylvanien, associé aux Vory v Zakone, elle en a été bannie ; et survit depuis misérablement sous la surveillance étroite de son ancien maître, Pal Vadas.
Mais, en décembre 1956, la libération de prison de Lazare Vadas, l’ex-chef du gang en question, destitué par son frère cadet Pal, va chambouler son existence.
Publié chez Grasset™ dans le cadre de la « rentrée littéraire » 2025,
« Adieu Kolyma » a pourtant tout du roman de (mauvais) genre : univers carcéral (communiste), gangs familiaux et ethniques au code d’honneur strict, violence omniprésente, coups fourrés, whodunit, personnages improbables et hénaurmes ; ne manque plus qu’une belle couverture à la manière de Robert McGinnis ou de Robert Maguire en lieu et place de celle (complétement ratée) choisie par l’éditeur, pour parfaire l’impression d'y être.
Quand bien même Antoine Sénanque se revendique-t-il - plus avantageusement - de Varlam Chalamov.
Qu’il finira par trahir ! <sourire>
Toujours est-il que « Adieu Kolyma » est un roman passionnant de bout en bout.
Si Antoine Sénanque a visiblement potassé l’aspect historique du goulag ; il ne se contente pas de cette belle vitrine mais dispose en magasin d’une intrigue solide et de personnages tout aussi bien trempés. Conséquence : les 400 page du roman se lisent quasiment d'une traite.
Et donne envie d'en lire plus.
Corollaire, Antoine Sénanque, dont je n'avais rien lu, est désormais sur ma liste d'auteurs à suivre.
Très recommandé !

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