Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du mars, 2017

NEXUS (Ramez Naam)

L'an 2040. Nexus est une nouvelle nano-molécule capable de relier les cerveaux entre eux. Alors que certains veulent l'exploiter, d'autres cherchent à l'anéantir.   .... À mi-chemin entre prospective transhumaniste et actioner , NEXUS  est un cocktail de (science-) fiction corsé, pas avare en termes de réflexions sur le devenir de l'humanité . Ecrit par un zélateur d'une évolution qui ne devrait plus rien à la Nature (c'est du moins comme cela que je l'ai compris), R amez N aam - dont c'est le 1 re roman - manie les codes de la narration et des genres dans lesquels il puise, avec beaucoup de dextérité. Appelant une lecture de type « haut débit », ce roman hybride réserve son quota de surprises et de situations plus convenues dans des proportions qui m'ont enthousiasmé ; les unes et les autres pouvant évoluer dans un sens ou un autre. Un plaisir qui nécessitera néanmoins deux tournées supplémentaires pour être complet. En effe

SPLIT (M. Night Shyamalan)

.... D es sources près de l'enquête, n'hésitent pas à citer B illy M illigan comme première source d'inspiration de M . N ight S hyamalan pour le personnage principal de SPLIT. Décédé en décembre 2014, M illigan avait été arrêté à la fin des années 1970 suite à l’enlèvement et au viol de trois étudiantes de l' Ohio State University . Un criminel pour le moins atypique, puisqu'on aurait diagnostiqué chez lui un cas extrême de trouble de la personnalité multiple. D aniel K eye, romancier notamment connu pour son livre Des fleurs pour Algernon , l'a rendu très célèbre en écrivant deux livres sur lui. Une célébrité qui avait par ailleurs attiré l'attention de J ames C ameron, au point qu'il avait développé un scénario, dont J ohn C usack devait être l’interprète principal. Mais suite à divers reports & problèmes - dont une plainte de M illigan, associé de près au développement du projet - celui-ci ne verra jamais le jour.  .... M aître du twist

Warren Ellis présente : HELLBLAZER

Lorsque Constantine apprend que son ancien amour a été brutalement assassiné, il se lance sans aucune hésitation à la poursuite du dangereux et mystérieux criminel. Qui a bien pu s'en prendre à la jeune femme et, surtout, pourquoi ? Quelles vérités John est-il sur le point de mettre à jour ? Sa quête est-elle uniquement motivée par une soif de vengeance ou cache-t-elle de plus sombres motivations ?  Le voyage risque d'être éprouvant. .... I l n'y a pas que pour Constantine que cela a été éprouvant. Les 6 numéros mensuels qui correspondent au résumé ci-dessus (#134-#139) sont un voyage dans le sordide et l'abject le plus complaisant qu'il ma été donné de lire depuis longtemps. J'avais déjà lu quelques uns des numéros - dans leur version originale - qui composent ce recueil, et j'avais eu vent de son contenu, mais la surprise a quand même été de taille. Des scénarios très faibles (et le mot est faible ( sic ) ), le reste du contenu est une suite

Cookie Monster (Vernor Vinge)

…. P our le dire aussi rapidement que ce roman est court, Cookie Monster , est le rêve du capitalisme le plus désinhibé dans une version « hard science », dont la (possible) difficulté de comprendre entièrement ce dont on parle est largement compensée par une forme de poésie et pas mal d’humour.  L’auteur – V ernon V inge – a ainsi la bonne idée de rattacher son propre récit à (au moins) deux autres histoires que tout un chacun connaît, ne serait-ce que par « osmose », ce qui permet une lecture intuitive lorsque la maîtrise de certains concepts fait défaut.  Il a aussi la très mauvaise idée d’inclure dans les dialogues de certains de ses protagonistes - en passant - des échanges sur des romans de S-F, dont il risque de gâcher (un peu) la lecture.  La brièveté de cette novella (ou roman court), moins de 100 pages dans un format poche (prix Hugo & Locus de sa catégorie en 2004), m’interdit de développer plus avant mon commentaire©™. Ce que je peux dire en revanche c’est que

Version Officielle (James Renner)

.... S i la première partie de Version officielle - le roman de J ames R enner - m'a vivement intéressée, la "révélation" qui en est en quelque sorte, la "planche d'appel", m'a laissée sur le cul (si vous me passez l'expression). La suite ne s’embarrasse pas de ménager le lecteur, et pour cause : c'est tellement hénaurme, que la seule issue est une fuite en avant sans queue ni tête.  Ainsi ai-je dû - souvent - me forcer à accepter les différents éléments qu'ajoute avec frénésie l'auteur (j'y croyais encore en dépit des signaux d'alarme).  Si suspension volontaire d'incrédulité il doit y avoir, elle doit au moins avoir la souplesse de celles qu'on trouve sur la DS encore en circulation. Pas moins ! Mais même ça n'y suffirait pas lorsque, non content de pousser son roman dans les derniers retranchements d'une conspiration tout bonnement incroyable (même avec la meilleure volonté du monde), J ames R enner

Colony (S01-E01-03)

Los Angeles …. S érie télévisée de S-F (la diffusion de la 2 ème  saison vient de commencer), dont le combustible principal est – pour l’instant – utilisé à doses très homéopathiques, COLONY nous sert quelques vieilles recettes qui ont fait leurs preuves, et elles n’y dérogent pas non plus cette fois-ci. Un choix élémentaire – mais judicieux – de dramaxes * permet de débiter de la diégèse, et pas du 56kbits/s ! À cela s'ajoute une réalisation aux petits oignons ; le premier épisode est à ce titre, un modèle d'immersion.    …. Si COLONY n’est pas la série du siècle, elle remplit - pour l’instant – la mission que je lui ai assignée : me donner l’occasion de passer un bon moment, avec une distribution de qualité (revoir C arl W eathers n'a pas été la moindre de mes surprises). ( À suivre …. ) ________________ * Dramaxe , subst . masc . Stéréotype de type idéologique, cliché, axiome logique, etc. Unité de sens simple. Produit du récit lorsqu’il est associé à

Howard le canard (Marvel/Hachette)

Contient les back-ups de Giant-Size Man-Thing #4-5, Howard the Duck #1-8 & 16 + des extraits d' Adventure Into Fear #19 et de Man-Thing #1  _______________ ••• L e 80 ème tome de la collection Marvel comics la collection de référence diffusée par Hachette dans le réseau presse, est consacré à Howard le canard . Et pour le coup, il s'agit d'une édition comme je les aime. Autrement dit la volonté de faire découvrir ce personnage plutôt méconnu de ce côté-ci de l' Atlantique , est pleinement assumée et parfois de façon audacieuse. Ainsi après une préface de M arco M . L upoi, on est plongé in medias res dans le Man into Fear n°19.  L'expression latine n'a jamais été aussi justifiée qu'ici, puisqu'il s'agit d'un extrait de ce dix-neuvième numéro (celui où apparaît justement Howard the Duck ), et seulement les pages qui le concerne. Puis, sans transition apparente suivent des pages du Man-Thing n°1.  Je crois d'ailleurs que le

Robert Charles Wilson : Mysterium

.... I l y a déjà quelques années, S erge L ehman avait, au travers de sa préface au recueil de nouvelles de S-F  : Retour sur l'Horizon (2009), mis le feu aux poudres en avançant une théorie qui en substance désignait la science-fiction comme dernier bastion littéraire d'un contenu métaphysique. À Two Rivers, rien ne vient jamais troubler la petite vie paisible des habitants, jusqu’à ce qu’un laboratoire de recherches militaire s’installe sur les rives du lac Merced. Les spéculations les plus folles naissent alors, et la crainte d’un accident nucléaire hante tous les esprits. Aussi, lorsqu’un incendie se déclare sur le site, Dexter Graham envisage déjà le pire. Pourtant, son destin, ainsi que celui de Two Rivers dans sa totalité, vient de basculer d’une manière qui dépasse de très loin son imagination. Avec son court roman - Mysterium - R obert C harles W ilson propose en quelque sorte un univers métaphysique de la plus belle eau. Emmené par un rythme qui ne laisse pa

Les Figures de l'ombre (HiddenFigures)

Si la vérité est moins belle que la légende, imprimez la légende ! .... F ilm, dont la réalisation et le jeu des actrices & des acteurs m'ont transporté à une période palpitante et d'une indécence bouleversante - quand bien même obéit-il à la première loi de la thermodynamique hollywoodienne -,  Les Figures de l'ombre ( Hidden Figures ) est d'une efficacité inouï. Émouvant autant que révoltant, je ne m'explique pas qu'il ait fallu attendre si longtemps pour connaitre le destin de ces trois femmes exceptionnelles. Peut-être qu'aux U.S.A. ,  elles font déjà partie de l'Histoire (auquel cas je ne dois en vouloir qu'à mon manque de connaissances), et si ce n'est pas le cas il est grand temps qu'il en soit ainsi. Un film d'utilité publique & un formidable divertissement, qui démontre s'il le fallait encore le formidable pouvoir des images, et du storytelling . Et sans aucun doute pour moi, l'un des meilleurs films

Felon : Greg Rucka + Matthew Clark

.... Q uatre numéros et puis s'en va. Après avoir purgé une peine de 3 ans, Eileen Cassaday sort de prison, et elle est bien décidée à récupérer sa part du braquage à cause duquel elle est allée moisir à Angelika ( Nevada ). Si cette histoire montre le savoir-faire de G reg R ucka, à l'origine ce devait être une série à suivre ( ongoing ), Felon m'a quand même laissé une impression assez mitigée. Le savoir-faire en question s'exprime dans la mesure où le scénariste, donne une fin (certes très ouverte) mais loin d'être décevante, et surtout assez inattendue (et dans des délais très courts). Mais également un poil en contradiction avec les 3 précédents numéros.  Néanmoins la brutalité (dans tout les sens du terme) de cette conclusion, renforcée par un dernier numéro en noir & blanc (peut-être pour en amortir le coût ?), est par trop artificielle.  Une fin qui m'a donc laissé sur ma faim ( sic ) , et un sentiment aussi ambiguë que le scénario et so

The Sandman Presents The Corinthian (Darko Macan/Danijel Zezelj)

.... T he Sandman la série de bande dessinée encensée et multi-récompensée a aussi suscité quelques séries dérivées. Dont l'une, écrite par D arko M acan (un scénariste que j'aime beaucoup) et dessinée par D anijel Z ezelj (un artiste que j'aime tout autant), consacrée à l'un des plus dérangeants personnages de la série : le Corinthien . Pour apprécier pleinement cette histoire, il faut impérativement avoir lu au préalable le quatorzième épisode (numérotation U.S. ) de la série principale (et les précédents) qui se concentre sur une convention d'un genre très particulier ( The Sandman tome 1 chez Urban Comics ), certainement l'histoire qui m'a le plus mis mal à l'aise. Les trois numéros de D acan & Z ezelj se déroulent à Venise en 1920, durant l'absence du Sandman . Difficile de résumer de quoi il retourne. Ou disons plutôt que la pierre angulaire du récit est plus de l'ordre de l'atmosphère, du sensible et de l'étude d

Carnage (Gerry Conway/Mike Perkins) 1-10

SPIDER-MAN UNIVERSE n° 2 : CARNAGE   Trimestriel, 5,70 EUR, 120 pages Bienvenue dans le nouvel univers Marvel ! Gerry Conway, le légendaire scénariste des aventures de Spider-Man, revient avec une série consacrée à Carnage, dessinée par Mike Perkins.  ________________ (Contient les épisodes U.S. Carnage (2016) 1 à 5 + All-New, All-Different Point One (IV)) Sortie le 17 juin 2016 .... S i le scénario du Spider-Man Universe n°2 ne casse pas trois tentacules à Cthulhu , l'histoire quant à elle sort plutôt bien son épingle de la poupée vaudou du tout-venant « marvelien » grâce au travail des fondamentaux par le scénariste en titre. Back to the basics .... D es personnages bien campés à la personnalité affirmée, et suffisamment nombreux et hétérogènes pour permettre un florilège d'interactions (sous-entendu intéressantes) ; un storytelling qui ne ménage ni les rebondissements, ni les surprises ; des dialogues à  « caractère informatif » et des punchlines déc

Black Hammer (Lemire/Ormston/Stewart/Klein)

U ltra-référencée, pensez que dans le sixième numéro deux personnages prénommés respectivement Len & Bernie apparaissent (brièvement) dans une histoire de maison hantée et de créature née dans un marécage, Black Hammer fonctionne plutôt bien jusqu'à maintenant (j'ai lu les six premiers numéros). Si le point de départ de l'intrigue principale n'a pratiquement pas avancée, J eff L emire réussi pourtant à rendre captivant chaque numéro. D ean O rmston, son dessinateur n'est pas pour rien dans cette réussite. Son style que je qualifierais de vintage (manière d'allier le fond et la forme), est mis en récit par un storytelling très moderne dans la mesure également, où il s'adapte à son sujet.  Et ce mariage de la carpe et du lapin fait merveille. D ave S tewart le coloriste de la série (et qu'on ne présente plus) ajoute sa palette à une ambiance qui souffle le chaud et le froid, mais de manière toujours juste.  T odd K lein enfin, apporte sa s

Skull the Slayer (Marvel)

Couverture originale pour les éditions LUG Auteur inconnu …. L ’ homo americanus expédié dans un monde et une culture qui lui sont étrangers est, depuis Un Yankee à la cour du roi Arthur (1889) de M ark T wain, un motif faisant partie intégrante du tronc commun de l’imaginaire étasunien. Même si la satire, non exempte de coups de lattes et d'explosions non plus, de M ark T wain a été depuis largement - et presque totalement - remplacée par les seuls coups de lattes et les explosions.   Souvent retravaillé et décliné : E dgar R ice B urroughs envoie John Carter sur Barsoom (1912), J erry S iegel & J oe S huster (1938) s’en emparent et le retournent comme un gant (mais même retourné un gant reste un gant) et inventent Superman , Nathan Algren en 2003 – sous les traits de T om C ruise – remplace Camelot  et  Barsoom par le Japon , sous la direction d’ E dward Z wick, etc. Et donc, en 1975, M arv W olfman (qu'on ne présente plus) & S teven G an (également