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Undertaker : Au service secret du wokisme

Après quatre albums, de facture plus que correcte, une première alarme avait certes retenti à la lecture des tomes 5 & 6. En effet, chaque aventure de Jonas Crow - le croque-mort de Xavier Dorison et Ralph Meyer, s'étend de deux albums en deux albums.
            Or donc disais-je, L'Indien blanc et Salvage voyaient un Jonas Crow rattrapé une fois de plus par son passé, en la personne de Sid Beauchamp ; un ex-criminel en passe d'épouser une riche veuve, à condition que ledit Beauchamp lui ramène le corps de son fils - esclave des Apaches, avant d'être massacré par eux.
Vous vous en doutez, l'affaire ne sera pas aussi simple.
            D
orison et Meyer en profitaient alors pour brosser le portrait des Apaches dans le sens du poil : civilisation non patriarcale, en guerre contre les Blancs, et cætera.
Une histoire où les Visages-Pâles donc, occupaient bien évidemment la plus mauvaise part de l'histoire. Et de l'Histoire ?
Pas forcément en fin de compte.
            Essayez d'imaginer les habitants d'un lieu (pays, territoire, etc.), qui s'opposeraient à une immigration massive ; disons comme Trump actuellement aux U.S.A.. Vous voyez le tableau !?
Sauf que là, ceux qui s'opposent aux migrants (européens) sont les Amérindiens : doit-on en déduire que les Native Americans étaient fascistes ?
Et que Colomb et ses épigones sont donc des progressistes pour qui les frontières sont « une construction » (sans jeu de mots) qu'il faut déconstruire ? 
Tout est finalement une question de perspective <rire> 
            Mais revenons aux albums sept et huit, respectivement intitulés : « Mister Prairie » et 
« Le Monde selon Oz ». 
Une intrique assez longue ennuyeuse (malgré un nombre conséquent de rebondissements) qui tourne autour d'une histoire d'avortement, où Jonas et Rose Prairie (une jeune anglaise rencontrée dès le premier album), prennent le parti de l'IVG, et se retrouvent en butte à une population de bouseux qui ne voient pas les choses de manière aussi progressiste qu'eux.  
            Dorison & Meyer n'ont pas oublié d'inclure deux homosexuels mâles, sister Oz, la zélée représentante d'une ligue d'abolition du vice (une « fanatique religieuse » nous précisera tout en nuance le résumé au début du tome 8), et last but not least, madame Winthorp, dont nous apprendrons dans quelles conditions elle s'est retrouvée enceinte.
Oui je sais, on dirait un scénario écrit par le Planning familial©. Et si ce n'est pas le cas, c'est drôlement bien imité !
            J'allais oublier monsieur Winthorp, le beau-père d’Éléonore Winthorp, et son fils Reginald, impuissant. 
Vous l'avez sûrement deviné, Éléonore était de condition modeste (femme de chambre) et les Winthorp sont une puissante famille ....... texane. <sourire> 
            Tout cela, après maintes péripéties, finira très mal. Pour tout le monde !
            Dans le numéro 193 de la revue Casemate, Xavier Dorison n'a pas caché qu'Undertaker était une série politique, sans rire !
Et dans ce diptyque - « Mister Prairie » et « Le Monde selon Oz » - il est évident que le scénariste confond la politique et la propagande.
Qui pourrait, dans les conditions imaginées par l'auteur, donner raison aux opposants à l'avortement dans ce cas précis ?  
            Entre un beau-père à la masculinité très toxique (spoiler) et une victime d'origine modeste ?
            Entre une religieuse caractérisée par la folie et une victime nuancée ?
            Entre une populace brutale  & bornée et deux homosexuels amoureux qui ne désirent que vivre leur vie ?
            Ce que fait ici de manière totalement décomplexée Dorison est caractéristique de la petite bourgeoisie culturelle woke, laquelle fonctionne comme les nomenklaturas des régimes communistes en pleine décomposition.
Elle emploie un vocabulaire et des arguments complètement figés. Elle ressasse toujours le même catéchisme, qu'elle répète ad nauseam comme des zombies appartenant à une secte ! 
            C'est une succession de clichés, une somme d'images d’Épinal qui feraient honte à tout artiste véritable. Ou, pour ceux qui se targuent comme Dorison de faire de la politique avec leurs fictions orientées, à tout vrai intellectuel. 
Cela sonne creux comme de l'appris-par-cœur, récité à chaque occasion possible.
            Alors il ne faut s'imaginer qu'il s'agit ici de « politique », ou d'engagement pour une cause, non rien de tout ça.
            Il s'agit, à vrai dire, d'un code de reconnaissance ; d'une sorte de signe d'appartenance à la nomenklatura bien-pensante.
Ça permet d'ouvrir les portes de la réussite sociale et de la cooptation à un monde qu'ils pensent élitiste. Ou de s'y maintenir.
            Appartenir au Régime permet d'obtenir des opportunités, des rôles, de la notoriété, bref tout ce à quoi rêve la petite bourgeoisie bien-pensante.
Et surtout cela permet de vivre dans le confort douillet d'une classe qui se croit supérieure. Moralement supérieure !

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