Accéder au contenu principal

Predestination (Michael & Peter Spierig)

« Pour sa dernière mission un agent temporel doit capturer un dangereux criminel », tel est le résumé succinct de Predestination, une réalisation des frères Spierig (dont j'avais bien aimé Daybreakers, déjà avec Ethan Hawk) ; un film de science-fiction plutôt astucieux.
Lequel s'inspire d'une nouvelle de Robert A. Heinlein.
L'un des intérêts des films utilisant les voyages dans le temps, c'est de voir comment le scénariste va s'affranchir des paradoxes inhérents, et quasiment incontournables, à ce type d'intrigue.
Ici, Michael et Peter Spierig (bien aidés par Heinlein of course) livrent une histoire très bien ficelée et captivante, à l’atmosphère un brin oppressante.


       Luc Boltanski propose d'opérer une distinction, fondamentale à ses yeux, entre la réalité et le monde
La première renvoie à ce que chacun se représente comme étant « normal », autrement dit une situation tissée d'évidences ; mais qui résulte en fait d'une construction sociale cadrée par les institutions. Ou dit autrement : une sélection dans l'immensité des possibles qu'offre le monde (voir infra), de certains éléments organisés en fonction de formats préétablis. Alors que le second, le monde, désigne tout ce qui arrive : le flux de la vie, incertain par nature, qui se manifeste sans formatage préalable et échappe à tout projet de connaissance totale.
Ceci étant dit, la réalité que nous connaissons, ou plutôt que nous avons connue, ici les années 1980, est légèrement différente de celle des protagonistes de Predestination (du fait même de l'invention du voyage dans le temps) ; et cette « divergence » est fort bien amenée, tout en douceur.
L'interprétation et la mise en scène plutôt sobre, est aussi à la hauteur de cette ingénieuse histoire de Sf, et somme toute vraiment iconoclaste.


En conclusion, Predestination est un un film tout à fait recommandable !

Commentaires

  1. J'aime beaucoup le cinoche de genre australien, et les Spierig en sont de bons représentants actuels. Même s'ils ne sont pas sans défauts, j'avais bien aimé leurs deux premiers films. Et comme j'ai l'impression qu'ils s'améliorent à chaque film, je devrais prendre encore plus de plaisir avec "Prédestination"....

    Et merci pour la nouvelle, Artie !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations ...

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...