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Anti-Glace [Stephen Baxter/Pierre-Paul Durastanti] Le Bélial'

••• Les bons sentiments font-ils de bons romans ?

Anti-Glace, qui n'en manque pas, démontre que non.

Circonstances aggravantes, il est bourré de bonnes idées. Sans que cela n'améliore son cas pour autant.
La lecture du roman de Stephen Baxter, qui pour le coup travaille dans un format court, moins de trois cent pages, donne l'impression qu'il n'a pas su canaliser son énergie (sic).
Pour le dire grossièrement, on oscille entre un « scientific romance » à la H. G. Wells (au cours de laquelle l'auteur affine l'aspect scientifique), voire un voyage extraordinaire made in Jules Verne. Et un parti-pris plus politique (anachronique certes mais intéressant), deux aspects que Baxter peine toutefois à marier.
L'illustration originale de Manchu
 Le résultat est une uchronie steampunk un poil poussive.

      Deux caractéristiques jouent cependant en sa faveur.
Sa brièveté, en effet malgré les (trop) nombreux ventres mous de l'intrigue, il est somme toute assez facile de venir à bout des 288 pages. Et surtout la traduction de Pierre-Paul Durastanti.
Essai de couverture par Phillipe Gady
Je n'ai pas lu ce roman dans sa version originale, mais sa traduction vous plongera sans aucun doute, avec beaucoup de naturel qui plus est, dans cette ambiance qu'avaient les propres romans de Wells (of course), de Jules Verne, ou encore de Maurice Renard ; bref de toutes cette ribambelle de romanciers qui écrivaient au temps du merveilleux scientifique d'avant (que la science-fiction ne s'appelle ainsi). 

Dans un français soutenu aux tournures parfois désuètes, mais toujours charmantes, Pierre-Paul Durastanti nous plonge dans la littérature d'une ère industrielle, qui dans le cas d'espèce, vit le futur venir bien plus trop tôt.
••• Si Anti-Glace est un peu décevant, c'est surtout en regard de toutes les bonnes idées qu'il contient, et du talent de son auteur.  Notamment lorsqu'il s'agit d'expliquer la science qui est mise en œuvre.
Et paradoxalement ce n'est pas là que Baxter est le moins bon et que l'intrigue s'essouffle.

Roman de jeunesse si je puis dire, il date de 1993 et Stephen Baxter n'a publié son premier roman que deux auparavant, cette aventure qui n'a par ailleurs rien de déshonorante, ne restera pas dans mes meilleurs souvenirs de lecture. Ni dans les pires.

Mais plutôt dans un entre-deux finalement pas très éloigné du contenu même d'Anti-Glace. Stephen Baxter fera beaucoup mieux !
___________
L'avis du Chien critique [Pour en savoir +]
Et sur le blog de l'éditeur Le Bélial' un work in progress plus complet de la couverture [Pour en savoir +]



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