Peut-être n'en conviendrez-vous pas, mais le « goût » est un assemblage hétéroclite d'a priori, de clichés, de préjugés, de lieux communs, ... de pression sociale. Bref, un bric-à-brac qui se traduit par c'est « beau » / c'est « laid ».
Ou, avec un peu plus d'humilité, par « j'aime » / « je n'aime pas ».
Ce que Marcel Duchamp a traduit par « c'est le regardeur qui fait le tableau ».
À l'opposé de cette position d'autorité, existe, toujours chez Duchamp, ce qu'il nomme la « révélation esthétique ».
Laquelle, nous dit-il, échappe complétement à intellect et s'apparente à la position d'un homme amoureux, ou d'un croyant.
Un choc esthétique échappant donc à toute rationalisation, mais que je peux toutefois situer avec précision : « Elle l’effleure et, l’espace d’un instant, ne ressent rien. Aucune donnée entrante ni sortante. Une noirceur infinie la broie et la déchire à la fois. L’inquiétude l’envahit, comme si un obstacle se trouvait sur la voie ou que les batteries du moteur étaient abîmées, mais en pire. ».
C'est en lisant ces trois phrases, traduites par Pierre-Paul Durastanti, que j'ai ressenti ce dont parle Marcel Duchamp ; un « écho esthétique », un genre de coup de foudre dont aucune explication ne pourra rendre grâce à l'effet qu'il a produit. Une sensation inexplicable qui ne convaincre sûrement pas quiconque n'en fera pas l'expérience.
Après Rentrer par tes propres moyens [Pour en savoir +] et avant L'Énigme Colgrid (in Épées et Magie , anthologie compilée par Gardner Dozois), Rick Larson confirme ici qu'il est décidément un auteur (à suivre).
La somptueuse couverture du centième numéros de la revue Bifrost™ est l’œuvre de Guillaume Sorel. Et le dessin, qui illustre par ailleurs la nouvelle en question, au sommaire dudit numéro, reproduite ici, est signée Olivier Jubo.
Je suis d'accord avec toi, Rich Larson est un auteur à suivre. Les retours sur ses écrits sont bons dans la majorité des cas !
RépondreSupprimerD'autant qu'un gros recueil de cet auteur est justement commercialisé.
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