Accéder au contenu principal

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.
            Paul Armstrong, professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl, accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride. Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale. 
Dès le départ, « Juste Cause1995 » joue sur les contradictions.
Ainsi, Tanny Brown, « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl, à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain.
Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori, tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d'Arne Glimcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pourtant acquise.
Mais « Juste Cause1995 » ne nous propose pas qu'un film intellectuellement stimulant, il propose aussi un divertissement solide.
Tout comme son casting, qui outre Sean Connery et Laurence Fishburne, compte également Ed Harris (saisissant) et Blair Underwood (charismatique).   
L'ambiance qui en ressort donne l'impression d'une direction d'acteurs au cordeau ; personne ne tire la couverture à soi, et chacun semble fortement impliqué dans son rôle. Au point qu'on en oublie facilement qu'ils en jouent un.
Par exemple, l'arrivée à l’aéroport de Miami de Paul Armstrong et de sa famille, scène pourtant anodine et dispensable, respire le naturel.
Autre exemple, le soin apporté aux seconds rôles (Christopher Murray ou Liz Torres par exemple) apporte une plus-value en donnant l'impression que les personnages vivent en dehors du cadre de la caméra.
Un bon moyen de nous rappeler de ne pas forcément nous fier à ce qu'on voit.
            « Juste Cause1995 » est aussi un film dont le sujet, et les moyens dont il se dote pour les aborder, s'il était tourné de nos jours, ne manquerait pas d'agiter les réseaux numériques de communication.
Je me demande même si le voir 25 ans après sa sortie ne lui donne pas une patine supplémentaire. 
Reste que le scénario est d'abord, et avant tout un thriller, qui n'échappe ni à sa nature, ni aux passages obligés du genre. Autrement dit, il faut aussi avoir envie de jouer le jeu.        

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...