Accéder au contenu principal

Varcolac [Magnus Latro]

Chose promise, chose due [Pour en savoir +], Magnus Latro nous embarque cette fois-ci dans un thriller rural.
            Comme pour son premier roman, l'histoire nous emmène par de nombreux chemins détournés, mais jamais anodins ni inutiles, au gré d'une intrigue captivante et surtout, inattendue. 
            L'action se déroule principalement à Bazas, dans les Landes girondines, et aux alentours de Captieux, distant d'une bonne quinzaine de kilomètres de l'ex-capitale du Bazadais. 
Sur fond de trafic de drogue, le roman se permettra ainsi d'évoquer la « French », via un artefact inattendu, mais au combien fédérateur, c'est aussi à la mutation du milieu rural que nous invite à assister Magnus Latro. Ainsi, lorsque des antispécistes s'invitent violemment dans une atmosphère villageoise déjà perturbée par des attaques de loups. Ou lorsque l'islamisme côtoie le « grand » banditisme, grâce à l'immigration incontrôlée.   
« Varcolac » plonge aussi dans un passé régional pittoresque mais peu sujet à s'en vanter ; celui où le lieu-dit Le Poteau était un endroit plus couru que le Bois de Boulogne
Flirtant avec le registre du Fantastique, le titre du roman en est un bon indice, le roman, malgré une intrigue touffue et de multiples personnages, ne perd jamais le lecteur. 
            Peu - à ma connaissance, d'auteurs français de thrillers/polars tirent aussi bien leur épingle du jeu. Magnus Latro, en seulement deux romans, y réussi avec maestria
Je pense aussi à Pierric Guitteau [Pour en savoir +], dont les romans ne doivent rien à la soumission aux diktats culturels en vogue. 
De toute évidence, les deux auteurs manifestent une indépendance d'esprit dans une époque qui ne fait pourtant que peu de quartier avec ceux qui l'osent. 
L'une des dernières unes du quotidien Libé™, consacrée à Michel Houellebecq, est très révélatrice de la police de la pensée à l’œuvre aujourd'hui. 
Je pense aussi à la mauvaise presse qu'a eu le film Vaincre ou mourir
Mais à ma connaissance, rien sur le traitement de l'armée française par la société Marvel Studios©
            Mais revenons à nos moutons (sic), dans un registre différent, et singulier, Magnus Latro associe donc une vision romanesque et un style remarquable pour accoucher d'une histoire à nulle autre pareille, bien loin des standards en vigueur chez les têtes de gondole de la littérature de (mauvais) genre. 
Vivement son prochain roman !

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Massacres à New York [Jack Cannon / Claro]

C'est un « tweet » de J ack C arr (l'auteur de Terminal List ), qui souhaitait un bon anniversaire à N elson D e M ille, qui a aiguisé ma curiosité.  Si j'avais - je crois ? - vu une adaptation cinématographique de l'un des romans de D e M ille ( Le déshonneur d'Ann Campbell ), je n'en avais en revanche jamais lus aucun.  Mon choix s'est donc porté sur L'Île des fléaux , roman disponible à la médiathèque, et premier d'une série dont le personnage principal est un certain John Corey .  Mal m'en a pris.              Je crois que c'est la pire traduction qu'il m'a été donnée de lire. Dès les premières pages on trouve un « détective », des « officiers », en lieu et place d'un inspecteur et d'agents. Un peu plus loin mais guère plus, le traducteur confond le canon d'une arme et son barillet, et cerise sur le gâteau (c'est le cas de le dire), construit une maison en pain d'épices ( gingerbread qui pour le coup a ici l

Sandman : Neil Gaiman & Co.

... J e viens de terminer l'histoire intitulée Ramadan , une magnifique histoire certainement l'une de mes favorites avec celle de Calliope ( K elley J ones), en plus dessinée par P . C raig R ussell. Juste avant je venais de lire le premier tome de la série dans la collection Urban Vertigo (traduction de P atrick M arcel) et, décidément, ça ne sera pas ma période préférée du titre. Je suis bien content que lorsque je me suis remis à lire Sandman , le premier tome n'était pas disponible à la médiathèque où je suis inscrit, sinon je n'aurais peut-être pas continué si j'avais comme il se doit, commencé par lui. Déjà il y a quelques années j'avais achoppé sur les premiers numéros (plusieurs fois), cela dit il y a quand même des choses qui m'ont réjoui dans ce premier tome : le premier numéro, le traitement de John Constantine , la présence de  G . K . C hesterton et l'idée du "lopin du Ménétrier", l'épisode n°8, " Hommes de bon

La disparition de Perek [Hervé Le Tellier]

« — Tu oublies un truc important, ajouta Gabriel.  — Dis pour voir…  — C'est nous les gentils. » Créé, selon la légende, lors d'une discussion de bistrot qui rassemblait J ean- B ernard P ouy, P atrick R aynal et S erge Q uadruppani, la série Le Poulpe est un mélange d'influences.              Paradoxalement il s'agissait de contrer la littérature de gare qualifiée de « crypto-fasciste », représentée par les SAS de G érard de V illiers, ou la série de L’Exécuteur par D on P endleton. Des titres bien trop présents dans les libraires des gares hexagonales aux dires des mousquetaires gauchistes, dont la visibilisé (et le succès)  serait ainsi gênée grâce à un projet tentaculaire ( sic ) d' agit-prop littéraire.              Une envie néanmoins déclenchée par la déferlante du Pulp Fiction 1994 de T arantino (d'où le surnom du personnage éponyme), qui allait mettre à l'honneur (pour le pire) la littérature des pulp magazines américains. Cherchez l'er