Accéder au contenu principal

Lawdog [Dixon / Henry / Vincent / Novak]

Dérivé du magazine Epic Illustrated1980 (lui même inspiré par Heavy Metal1977, version américaine de Métal Hurlant1975), le label Epic Comics1982 avait pour objet de publier des bandes dessinées destinées à un lectorat plus âgé que ce que commercialisait d'ordinaire Marvel™, avec son univers partagé de super-héros. Pour certaines mini-séries, format que privilégia le label, les auteurs en restaient les propriétaires. Pour d'autres ; je pense à Elektra: Assassin par exemple, ils recevaient des royalties sur les ventes sans être pour autant propriétaire du personnage (ou de l'histoire). 
Cette mini-série en 8 numéros est d'ailleurs une entorse à la lettre d'intention d'Epic Comics, puisque le label ne devait pas publier de BD de super-héros appartenant à l'univers partagé. Mais ceci est une autre histoire.
Reste qu'Epic Comics a publié, avec plus ou moins de vista, des histoires pendant 14 ans.
            En 1993, sous la direction de Carl Potts alors editor du label, Chuck Dixon & Flint Henry lancent un série à suivre (ongoing) intitulée « Lawdog »sous une nouvelle signature, qui s'ajoute au label Epic Comics : « Heavy Hitters ».
Un terme qui en baseball consacre un marqueur hors pair de home runs ; ou en d'autres termes un frappeur puissant, et exceptionnel. 
Je rappelle à toute fins utiles que les dissidents Jim Lee, Todd McFarlane, Erik Larsen, Jim Valentino, Marc Silvestri, Rob Leifeld & Whilce Portacio ont alors - en 1993 - claqué la porte de la Maison des Idées© et qu'ils ont - pour certains, déjà battu des records de ventes avec leurs propres titres. Ambiance ! 
C'est aussi, même si ce n'est pas de ce côté-là que va aller « Lawdog », l'année du lancement de Vertigo. Quand bien même plusieurs séries vendues par DC Comics™ n'en étaient plus à leur premier numéro, au moment de leur ordination par Karen Berger. Là encore, c'est une autre histoire.
            Chuck Dixon est un scénariste qui a véritablement commencé dans le domaine de la BD américaine au début des années 1980, même si son premier travail (non publié et non payé) pour ce qu'il est convenu d'appeler l'industrie des comic books, date de 1977.
C'est un auteur surtout connu pour ses prestation sur le Punisher, ou encore Batman et la « Bat-family ». Avec lui aucune chance de lire dans ses histoires le compte rendu de sa dernière dépression nerveuse, ou des tentatives idéologiques estampillées DEI™ (Diversité, Équité, Inclusion). C'est un entertainer, quelqu'un qui travaille pour l'industrie du divertissement, et qui en a conscience en produisant les meilleurs scénarios d'évasion possible. Et à l'évidence, pas des manuels de développement personnel.
Aujourd'hui le wokisme conquérant donne de lui une image de « réactionnaire », et ce n'est certainement pas des séries comme Alt★Hero qui vont inverser la tendance. Mais pour ce qui nous concerne, nous sommes aujourd'hui en 1993, et ceci est une autre histoire.
            Flint Henry, à ne pas confondre avec son homologue anglais Henry Flint, est un dessinateur qui, à ma connaissance ne travaille plus actuellement pour le milieu de la BD U.S.
Outre son excellente prestation sur « Lawdog », on a pu le voir sur GrimJack (le graphic novel Demon Knight), quelques parcimonieux numéros de la série Scout, ou plus récemment - si je puis dire - il participé au design et aux couvertures de la mini-série Iron Ghost (scénarisée par Chuck Dixon).       
Dixon ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur celui qu'il considère comme l'un des ses meilleurs amis.
            En tout état de cause, ils font tous les deux un excellent travail sur 
« Lawdog », dont les dix numéros (plus un annual) et le crossover avec l'Alien Legion - et malgré sa fin un peu abrupte ; laissait entrevoir un petit chef d’œuvre façon Série B® assumée & revendiquée. Ce qu'elle est, envers et contre tout !
            Le synopsis est le suivant : la rencontre rien moins que fortuite entre un Punisher façon Mad Max, revue est corrigée par le roman de Roger Zelazny, Repères sur la route (Roadmarks1979). Le surnommé Lawdog est une espèce de policier de la route, d'un genre particulier puisque les routes qui s'y croisent mènent dans des mondes parallèles (et rarement hospitaliers). 
Qui seront autant d'occasions d'inviter tout ce que la pop culture compte de personnages.   
            Alors non seulement on ne s'ennuie pas une seconde en lisant cette poignée de numéros, ce qui serait quand même un comble, mais surtout on y prend un pied monstre.
Encore décuplé, vu la frilosité de ce qui se vend aujourd'hui en matière de bande dessinée mainstream.
Le mauvais esprit s'y dispute au talent narratif des deux compères pour un combo épicé que les âmes délicates feraient mieux d'oublier.
Pour un peu cela dit, considérant le traitement du personnage principal, son sidekick et la tournure que prennent les péripéties, « Lawdog » est quasiment une série féministe.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations ...

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...