L'histoire qui allait devenir « Dead Six » commence sous la forme d'un feuilleton en ligne sur www.thehighroad.org, intitulée Welcome Back, Mr. Nightcrawler. Mike Kupari venait alors de passer 1 an ½ comme contractor – au Moyen-Orient et dans l’État du Mississipi (après l’ouragan Katrina™) – et il visitait à l'époque régulièrement ce forum de discussions, consacré à tout ce qui a trait aux armes à feu. Mais pas seulement.
Trois ans auparavant, en 2003, il s’était essayé (sur un autre forum) à raconter une histoire inspirée par la série de dessin animé Cowboy Bebop, et les films Kill Bill & The Way of the Gun. Lesté d’une nouvelle expérience en tant que prestataire d’une société militaire privée, il décide de donner une suite à son récit d’il y a trois ans, et l’intitule donc Welcome Back, Mr. Nightcrawler.
Il s’agit là aussi d’un récit feuilletonnant, écrit au fil de son inspiration, mais plus sérieux que sa première tentative, dira-t-il plus tard.
Cette histoire acquière un lectorat fidèle sur le forum en question, dont Larry Correia (qui n’a pas encore publié quoi que ce soit), qui lui demande l’autorisation d’étoffer Welcome Back, Mr. Nightcrawler, en ajoutant un point de vue différent.
Dès lors le récit proposera deux points de vue, celui de Valentine, le mercenaire créé par Kupari ; et Lorenzo, un criminel qui en vole d’autres, inventé pour l’occasion par Correia.
Si rien n’était prémédité, l’histoire conquière une fanbase dont les membres augmentent, et il devient évident, compte tenu des retours de ceux qui lisent au fur et à mesure l’histoire, qu’il faut structurer plus rigoureusement ce qui deviendra « Dead Six ».
Peu de temps après cette aventure à quatre mains en ligne, la carrière de Larry Correia décolle avec son premier roman intitulé Monster Hunter International2007.
D’abord auto-publié, le roman atterrira dans l’écurie de l’éditeur Baen Books©, pour qui Correia écrit encore aujourd’hui.
Il y a notamment fait paraître l’excellente trilogie Les Chroniques du Grimnoir, traduit en France chez L’Atalante©.
Et « Dead Six » suivra le même chemin, en devant une trilogie aux États-Unis. Laquelle, vu son sujet ne risque pas d’être traduite chez nous.
D’autant que l’éditeur nantais a interrompu, après le premier tome, la saga du Guerrier oublié. Et qu’il me semble que les idées politiques de Larry Correia ne soient pas en odeur de sainteté chez les éditeurs hexagonaux.
Bref, revenons à « Dead Six ».
Eu égard au résultat final, difficile de croire que les deux personnages principaux ont chacun été écrits par deux personnes différentes, et que l’histoire n’a pas été entièrement éditée dans sa totalité.
En effet, pour les amateurs d’actioner littéraire « Dead Six » se pose là, sans pour autant sacrifier un scénario plutôt bien troussé.
Néanmoins, si vous n’aimez ni la sueur, ni l’odeur de la cordite et encore moins le bruit des culasses qu’on arme et la testostérone, passez votre chemin.
« Dead Six » offre donc l’histoire (solide) de deux personnages principaux, peu recommandables, mais que la magie du point de vue interne va rendre attachants malgré tout.
Nous avons donc Valentine, un mercenaire qui a beaucoup de mal à se réadapter à la vie civile, et à qui on va proposer un contrat mirifique (trop sûrement).
Et Lorenzo, qui opère sur plusieurs fronts, mais dont l’activité principale - au moment où on le rencontre - est de voler des criminels. Lui aussi on va lui proposer un contrat, mais de ceux qu'on ne peut pas refuser.
Les deux hommes vont se retrouver chacun de leur côté, avec des buts différents, dans l’Emirat de Zubura.
Comme de bien entendu, sans se connaitre, ils vont se retrouver face à face.
« Dead Six », est un roman d’action, et la vie et les centres d’intérêt de Mike Kupari (en photo ci-dessus) & de Larry Correia y apportent une plus-value indéniable. Toutefois, une action quasi non-stop peut rapidement lasser même les lecteurs les plus aguerris ; là pas du tout. Les scènes d’action sont déjà toutes très lisibles ; et au lieu de devenir routinières elles installent au contraire une dépendance quasi irrépressible.
De plus Correia & Kupari structurent leur récit de manière à transformer la parallaxe du lecteur. Ce qui étoffe l'intrigue, et ouvre naturellement des pistes pour une suite.
Ils n’oublient pas non plus que ce type d’histoire demande des sacrifices, et des renforts. Inutile donc de dire que le casting de départ ne sera pas exactement le même après les 730 et quelques pages du premier tome (de ce qui forme au final une trilogie).
Un roman que j’ai d’abord jugé sur la mine de sa couverture (créée par Kurt Miller), et qui en définitive tient toutes les promesses que j’avais mises en elle.
(À suivre ……)
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