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Monclar, le Bayard du XXe siècle

Héros inconnu, soldat extraordinaire, guerrier ; Raoul Magrin-Vernerey dit Ralph Monclar a été de tous les champs de bataille de 1918 à la guerre de Corée.
À seize ans il s'engage dans la Légion étrangère, il y restera 1 an avant d'être retrouvé par sa grand-mère, qui, compte tenu de son jeune âge parvint à faire annuler son contrat d'engagement.
Ce n'était que partie remise.
Saint-cyrien de 1912 à 1914, il sort sous-lieutenant et est affecté au 60e régiment d'infanterie de la 14e division.
Surnommé l'As des As, il y devient notamment instructeur des troupes de Pershing, dans laquelle il remarquera le jeune Douglas MacArthur, qu'il retrouvera presque 35 ans plus tard en Corée.
En 1918, élevé au grade de capitaine il aura collectionné les médailles, les citations et les blessures. Ce qu'il ne cessera de faire sa vie durant. Ci-dessous, le magazine Guerres & Histoire, dans sa soixante-quinzième livraison , a recensé la « banane » du général Monclar :
Il sera même pour quelques mois de l'armée d'Orient, dont les victoires furent totalement ignorées.
Il part ensuite au Levant où il devient expert en renseignement.
En 1924 il rejoint - enfin - la Légion étrangère, puis se sera la guerre du Rif, la Syrie, le Maroc, ...
« Va alors s'établir, entre le chef qui apprend en même temps qu'il commande, et ses hommes qui se savent aimé et compris, un attachement magnétique, une cohésion sublime qui remportera toutes les victoires qui suivent l'ardent désir d'aller ensemble au combat. ».
Ce sera une constante chez Monclar, un attachement viscérale à la troupe, et une exemplarité de tous les instants.
            Ainsi n'hésitera-t-il pas, lui l'ex-commandant de la 13e DBLE, avec qui il a remporté la seule victoire française de la « drôle de guerre » à Narvik (dont le débarquement de vive force ne sera pas le dernier de cette guerre), lui qui a rallié - avec une troupe de soldats aguerris - le général de Gaulle dès le 22 juin 1940, et alors qu'il est déjà officier général ; ainsi n'hésitera-t-il pas disais-je, à redevenir lieutenant-colonel pour commander le bataillon de Corée, qui deviendra - contre toutes les prédictions - légendaire. (Infra les retrouvailles en Corée : Monclar et MacArthur)
Alors que pourtant, à l'époque, c'est « très mal vu d'être courageux, ça fait province » ; s'engager en Corée c'était aussi affronter toute l’intelligentsia bien pensante. Sartre en tête.  
Lequel se montrera beaucoup moins frileux lorsque - 10 ans plus tard - il exhortera à l'assassinat d'européens : « il faut tuer : abattre un Européen c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ».  
Monclar est aussi un homme capable de défier en duel l'un de ses pairs qui lui a manqué de respect dans les colonnes du journal L'Humanité™ : « L'honneur, pas les honneurs ». 
            Sa fille lui rend donc un hommage que peu lui rendent aujourd'hui, dans une biographie de presque 500 pages.  
On y découvre, qu'en plus d'être un quasi archétype de roman populaire, il est un intellectuel - il parle plusieurs langues dont l'annamite ou l'allemand (il a lu Mein Kampf dans le texte avant la guerre), pense la guerre et l'engagement (Cf. Catéchisme du combat) ; c'est un humaniste qui, une fois devenu gouverneur des Invalides, se dépensera son énergie sans compter pour améliorer le sort des 
« vieux serviteurs » de la France.
            C'est aussi un instantané de presque un demi siècle, avec quelques arrêts jugés aujourd'hui iconoclastes : sur les mutins de 1917, ou l'engagement du PCF en 1940, par exemple via un tract : « Par tous les moyens appropriés, en mettant en œuvre toutes vos ressources d'intelligence et toutes vos connaissances techniques, empêchez, retardez, rendez inutilisable les fabrications de guerre. ». Ce que le parti communiste d'aujourd'hui, si prompte à faire la généalogie des ses adversaires, semble avoir oublié.  
            Pas toujours facile d'accès « Monclar, le Bayard du XXe siècle », est néanmoins un ouvrage très recommandé.
D'autant plus oserais-je avancer, en cette période où le courage, notamment politico-médiatique, est aussi courant qu'un merle blanc.
La vie de Monclar devrait être enseignée dans les école lors des cours d'EMC (Enseignement morale & civique). 
Et en rattrapage à l'INSP et dans les écoles de journalisme. Pour Science Po je crains qu'il ne soit trop tard.
Raoul Magrin-Vernerey dit Ralph Monclar est mort le 3 juin 1964, la photo ci-dessous est celle de ses funérailles, où l'on aperçoit Charles de Gaulle (photo personnelle de la petite-fille de Monclar).

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