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Mort d’une bête à la peau fragile [Patrick Alexander / Janine Hérisson]

« Mort d’une bête à la peau fragile », parlez d’un titre ! 
            Ce roman de 1976 (1978 pour la Super Noire™) donc, comme je l’ai appris après l’avoir fini, a fait l’objet d’une adaptation cinématographique avec notre Bébel national, sous un titre qui ne trahit pas le personnage du roman ! Le professionnel 1981 (affiche infra signée Jean Mascii). 
            La trame en est assez simple : un agent britannique, Richard Abbott, est envoyé dans un pays africain pour en occire le dirigeant, Modibo Njala ; lequel fait furieusement penser à l’Ougandais Idi Amin Dada (no relation). 
Sur place, ça tourne mal : prison, torture ; avant de s’arranger : évasion. 
Deux ans plus tard Abbott est de retour à Londres ….. pour finir la mission. 
Entretemps la « raison d’État » a changé, elle oblige désormais le gouvernement de Sa Majesté à protéger le Colonel Njala
Eh bien, sur ce canevas somme toute assez convenu, Patrick Alexander coud une histoire sans grosses ficelles ni fil blanc. Ce qui est déjà une petite prouesse per se.
Alexander a écrit peu de roman, et c’est le seul qui a été traduit en France. Enfin traduit, j’me comprends
            On est en effet encore en plein dans la période où la Série Noire™, et son satellite la Super Noire™ faisaient visiblement toujours des coupes dans les textes originaux. « Mort d’une bête à la peau fragile » n’y échappe pas (j’ai eu la chance de trouver un exemplaire du roman original, pour peau de balle (sic)). 
Même si je n’ai pas fait une recherche exhaustive, je n'ai pas pu - totalement, m'empêcher de comparer quelques chapitres. Ici on escamote un exergue, là on modifie radicalement un texte, plus loin une référence à Hamlet passe à la trappe, etc. (?). 
Il n’en reste pas moins que le roman, traduit charcuté par Janine Hérisson (sûrement à l'instigation de sa direction), reste en l'état un thriller très très efficace. 
Il m'a tellement plu que je n'écarte pas la possibilité de me pencher sérieusement sur les 3 autres romans d'Alexander. 
            Pour finir, je vous mets l’exergue qui manque, et qui je crois éclaire assez bien l’histoire de Patrick Alexander, elle est signé Bernard Levin, le « Voltaire des temps modernes » d’après le quotidien The Guardian® (journal plutôt centre-gauche, à l’époque) : « L'un des plus grands problèmes auxquels le libéralisme est confronté, est son manque désespéré d'adhérents qui reconnaissent la réalité brutale d'un monde illibéral ; et qui savent qu'il n'est pas possible de préserver la liberté - et tout ce qui l'accompagne, à moins que ses défenseurs ne soient aussi durs, déterminés et, lorsque cela devient nécessaire, impitoyables que ses ennemis. » 
Bernard Levin dans The Times®

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