Peter Benchley était le fils d’un écrivain et le petit-fils de Robert Benchley, qui fonda dans les années 1920 l’Algonquin Round Table ; une « institution mondaine et intellectuelle qui avait une certaine influence sur la société New-yorkaise » composée d’écrivains et d’acteurs influents de l’époque.
Diplômé de la Phillips Exeter Academy et de Harvard, Benchley occupera brièvement un poste de journaliste au Washington Post® et pour l’hebdomadaire Newsweek®, avant d’être embauché à la Maison-Blanche ; où il rédigera les discours du président Lyndon B. Johnson jusqu’à ce que ce dernier soit remplacé par Nixon.
Peter Benchley redevient alors journaliste (ci-dessous dans un caméo sur la plage d'Amity Island), mais cette fois, indépendant. Nous sommes en 1969.
Au début des années 1970 il essaie de placer deux idées de livres auprès des maisons d’édition étasuniennes ; l’une est un essai sur les pirates, et l’autre un roman concernant un requin qui terrorise une station balnéaire de la côte Est.
Vous savez laquelle a finalement eu l’heur de plaire aux éditeurs.
C’est Tom Congdon qui aura le flaire nécessaire pour faire accoucher Benchley de ce qui deviendra « Les Dents de la mer », roman commercialisé en février 1974 par Doubleday™.
Si Les Dents de la mer deviendra le film que l’on sait, le roman de Peter Benchley connaitra toutefois un énorme succès, sans l’aide du film de Spielberg.
Il est d’ailleurs traduit en français par Michel Deutsch, et sort seulement quelques mois après sa publication américaine, en juin 1974 chez Hachette™.
C'est en voyant une réédition du roman chez un libraire, sous les auspices de Gallmeister™, à l'occasion du cinquantenaire de la publication du thriller, que je me suis dit que c'était peut-être le moment de m'y plonger (sic).
Reste que 30 euros, même pour une édition collector, ça fait chère de la découverte !
En outre, la traduction de Michel Deutsch, qui date elle aussi de 1974, me faisait moins peur que la nouvelle d'Alexis Nolent.
Non pas que je nourrisse un sentiment hostile envers ce traducteur, mais la prestation de son patron - Oliver Gallmeister - au micro de France Inter™, le lendemain de l'élection de Trump, m'a fait reconsidérer tout le bien que je pensais de sa maison d'édition.
D'autant que si Alexis Nolent est celui auquel je pense, j'ai beaucoup aimé quelques-unes de ses BD.
Or donc, pour en revenir au sujet, « Les Dents de la mer » est un thriller extrêmement solide, dont le premier chapitre - qu'à l'époque Tom Congdon avait eu l’excellente idée de faire circuler pour en mesurer l'impact, est d'une redoutable efficacité.
Difficile en effet de lâcher l'affaire après avoir mordu dans cet hameçon (sic).
Même la brève idylle d'Ellen Brody, la femme du « chef » de la police d'Amity, version seventies d'une desperate housewife, n'y parviendra. C'est au demeurant, à mon avis, le seul « ventre mou » de cette histoire.
Mais le côté dévergondé de cette séance de séduction est un bel exemple ce qu'on pouvait alors lire dans la littérature, et peut-être aussi un instantané de l'époque, et un témoignage intéressant. Qui plus est, dans une traduction dont on ne pourra pas lui reprocher d'être « politiquement correcte » [-_ô].
Alors ne soyez pas en reste ; même Fidel Castro a lu « Les Dents de la mer » (qui, en bon idéologue, y a vu uniquement ce qu'il voulait y voir), et partez, vous aussi, à la chasse au squale au large d'Amty Island ! Peut-être y lirez-vous, comme el barbudo, une critique du capitalisme, mais plus sûrement une bonne histoire d'aventure, en compagnie du plus terrifiant requin que l'imaginaire collectif a jamais capturé.
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