Je pense que j'ai vu l'adaptation de ce roman avec Michael Caine, j'ai peut-être même déjà lu le roman de Graham Greene, mais heureusement pourrais-je dire, je n'avais aucun souvenirs de l'un ni de l'autre.
Bref, en tout état de cause je me suis plongé dans « Un Américain bien tranquille » dans un but assez pragmatique, en apprendre un peu plus sur la présence américaine au Vietnam. Le roman s'y déroule au début des années 1950, en 1952 plus précisément.
« Un Américain bien tranquille » n'est pas un roman de guerre, ce n'est pas non plus un roman disons d'espionnage. Même si c'est indéniablement un roman de la Guerre froide.
Non, « Un Américain bien tranquille » est un roman « noir » tel que l'a défini Thomas Narcejac.
C'est-à-dire qu'il nous présente le monde comme un traquenard ! « Ce monde a un sens mais nous sommes incapables de le saisir ; sa signification est d’ordre poétique et seulement accessible à celui qui, victime ou bourreau, comprend l’échec inévitable de ses raisons de vivre ». Quoi qu’on fasse, on verse le sang ajoute Narcejac.
« L’horreur est donc au cœur du réel, de la vie. L’horreur, loin d’être un raffinement destiné, au fond, à vaincre l’ennui, exprime totalement la condition humaine ».
Ça c'est pour le fond, en ce qui concerne la forme, Graham Greene utilise l'une des plus belle, et retorse invention de la « Reine du crime », Agatha Christie.
Raymond Chandler disait, à propos de la distinction qu'a opérée Dashiell Hammett dans ses histoires qu'il a « sorti le crime de son vase vénitien et l’a flanqué dans le ruisseau ».
Autrement dit, Hammett a sorti le crime d'un environnement bourgeois, voire aristocratique - celui du roman à énigmes anglais, le whodunit, pour l'installer dans les quartiers malfamés, et sordides.
Pour le coup Graham Greene brouille les cartes et livre une histoire où le sordide apparait dans un environnement policé où même Hercule Poirot n'aurait pas eu de mal à cirer ses moustaches.
Pour le coup Graham Greene brouille les cartes et livre une histoire où le sordide apparait dans un environnement policé où même Hercule Poirot n'aurait pas eu de mal à cirer ses moustaches.
Il y est bien sûr aussi question de l'ingérence américaine dans un pays alors en guerre, mais où les U.S.A. n'ont pas encore pointé - officiellement -le bout de leurs rangers.
Une belle redécouverte.
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