Alors même que je tiens l'idée de prix littéraires pour particulièrement absurde, je ne peux pas ne pas noter que « Chien du Heaume » a reçu celui du Grand Prix de l'Imaginaire™ dans la catégorie roman, en 2010.
Une récompense sensée couronner un roman de SfFF, et plus précisément ici un roman de fantasy (comme le sous-entend la collection dans laquelle il a été publié). Genre dont Justine Niogret fait un usage si parcimonieux dans son récit, qu'il risque de passer inaperçu. Et dont l'incidence sur celui-ci est proche de zéro.
Or donc, la déception qui peut se produire à la lecture d'un roman tient souvent (pour ne pas dire toujours) à ce qu'on aurait aimer en lire un autre. Non pas par caprice, mais parce que le roman en question nous y encourage. Et c'est justement le cas de « Chien du Heaume ».
Le prologue est en ce sens un véritable cas d'école.
Particulièrement réussies, ces quatre pages n'ont malheureusement rien à voir avec les 200 qui suivront. En les relisant je ne vois d'ailleurs toujours pas le lien avec l'histoire proprement de « Chien du Heaume ». Hormis une précision chronologique.
Dans deux ou trois interviews que j'ai lus de Justine Niogret, et dans lesquels l'autrice y explique plus ou moins sa manière de travailler, il ressort qu'elle écrit de façon quasi intuitive : « quand j'écris je le fais sans synopsis, la plupart du temps. J'ai très peu de recul sur ce que j'écris ». Et c'est un fait que son roman manque de cohérence et d'un fil narratif solide.
Ainsi, dès les premières pages, apparaît une sorte de narrateur dont on ne saura rien, et qui disparaîtra en cours de route, sans autres formules de politesse. La quête de l'héroïne, pourtant prometteuse, se révélera n'être qu'un décevant McGuffin™. Des personnages apparaîtront et disparaitront tout aussi vite, et si vous aviez l'eau à la bouche en imaginant que l'héroïne utiliserait sa hache comme le suggère la couverture de Johann Bodin, attendez-vous néanmoins à un usage étique de cette arme.
Reste en définitive une solide ambiance médiévale, grâce notamment à un beau travail sur la langue. Justine Niogret invente un beau compromis qui « sent le médiéval, s'entend comme du médiéval, mais qu'on peut lire sans briser la lecture » : « - Cette maladie a goût et image d'enchantement, comme on dit. [..] Voilà trop longtemps que cette mauvaiseté me brûle et me ronge, [..] ». Rien qui ne puisse cependant me faire oublier que ce roman n'a pas tenu les promesses que j'avais cru y voir, ni qui ne raffermisse l'histoire plus à mon goût.
Dont acte !
Une récompense sensée couronner un roman de SfFF, et plus précisément ici un roman de fantasy (comme le sous-entend la collection dans laquelle il a été publié). Genre dont Justine Niogret fait un usage si parcimonieux dans son récit, qu'il risque de passer inaperçu. Et dont l'incidence sur celui-ci est proche de zéro.
Or donc, la déception qui peut se produire à la lecture d'un roman tient souvent (pour ne pas dire toujours) à ce qu'on aurait aimer en lire un autre. Non pas par caprice, mais parce que le roman en question nous y encourage. Et c'est justement le cas de « Chien du Heaume ».
Le prologue est en ce sens un véritable cas d'école.
Particulièrement réussies, ces quatre pages n'ont malheureusement rien à voir avec les 200 qui suivront. En les relisant je ne vois d'ailleurs toujours pas le lien avec l'histoire proprement de « Chien du Heaume ». Hormis une précision chronologique.
Dans deux ou trois interviews que j'ai lus de Justine Niogret, et dans lesquels l'autrice y explique plus ou moins sa manière de travailler, il ressort qu'elle écrit de façon quasi intuitive : « quand j'écris je le fais sans synopsis, la plupart du temps. J'ai très peu de recul sur ce que j'écris ». Et c'est un fait que son roman manque de cohérence et d'un fil narratif solide.
Ainsi, dès les premières pages, apparaît une sorte de narrateur dont on ne saura rien, et qui disparaîtra en cours de route, sans autres formules de politesse. La quête de l'héroïne, pourtant prometteuse, se révélera n'être qu'un décevant McGuffin™. Des personnages apparaîtront et disparaitront tout aussi vite, et si vous aviez l'eau à la bouche en imaginant que l'héroïne utiliserait sa hache comme le suggère la couverture de Johann Bodin, attendez-vous néanmoins à un usage étique de cette arme.
Reste en définitive une solide ambiance médiévale, grâce notamment à un beau travail sur la langue. Justine Niogret invente un beau compromis qui « sent le médiéval, s'entend comme du médiéval, mais qu'on peut lire sans briser la lecture » : « - Cette maladie a goût et image d'enchantement, comme on dit. [..] Voilà trop longtemps que cette mauvaiseté me brûle et me ronge, [..] ». Rien qui ne puisse cependant me faire oublier que ce roman n'a pas tenu les promesses que j'avais cru y voir, ni qui ne raffermisse l'histoire plus à mon goût.
Dont acte !
Je comprends tes réserves sur ce bouquin, beaucoup plus viscéral que construit, mais qui pour le coup m'a vraiment emporté. C'est une écriture qui ne fait guère de cadeau au lecteur, ça tape, c'est assez épatant, sur le plan littéraire, à contre-courant de la fantasy plus mainstream.
RépondreSupprimerC'est le cas aussi de son Mordred, fabuleuse introspection, dans laquelle il ne se passe rien ou pas grand-chose, mais qui m'a scotché.