Deuxième roman dans le domaine de la « FICINT » [Pour en savoir +] par Singer & Cole - cette fiction dont il sont les promoteurs et qui se base sur des recherches pointues dans les domaines les plus divers, mises au service d’un récit qui anticipe les conflits de demain, tout en restant dans un « cône de vraisemblance » -
« Control » prend le pari d'anticiper notre avenir de 8 ans.
P. W. Singer & August Cole imaginent donc un test grandeur nature, Burn-In, le titre original, ou deverminage en français (sic) exprime mieux cet aspect que le titre finalement retenu par les éditions Buchet-Chastel™.
Or donc, dans une Amérique du Nord en déliquescence, la robotique s'est accaparée de très nombreux secteurs de l'emploi, Laura Keegan, agent du FBI, se voit proposer une mission qu'on ne refuse pas. Elle va tester en situation tout ce qu'il y a de plus réelle un « robot policier ».
Il va sans dire que le chômage massif qu'a entraîné le recours à l'Intelligence Artificielle a pris un tour politique.
« Control » tente de lever le voile sur ce qui nous attend après-demain, un monde en devenir que les deux auteur veulent « absolument éviter » comme August Cole le déclare au JDD.
Et à lire cet entretien en date du 8 juin 2022, je me suis plus passionné par la dizaine de réponses qui synthétise le roman qu'il a écrit en compagnie de Peter W. Singer, que par ledit roman, vendu au prix unique de 22,90 €.
En effet « Control » peine à captiver. Les péripéties ne sont que des obstacles que franchissent l'agent Keegan et TAMS (Tactical Autonomous Mobility System) avec bien trop de facilité. À ne pas confondre avec Gregory Yoyonovich, dit Yoyo l'androïde, de l'oubliée mais néanmoins célèbre en son temps (1976-1977, 1980 pour TF1™) série télévisée. <sourire>
Le versant politique nous donne son « 06 » avec bien trop d'empressement. Idem pour la vie de famille de Laura Keegan dont la superficialité ne tente guère de se cacher. Et la fin, ouverte, n'arrange rien.
Si dans leur roman précédent, les deux compères n'oubliaient pas qu'ils écrivaient un roman, visiblement ici ils n'ont pris que les stéréotypes les plus clichés du (mauvais) genre.
Cette faiblesse produit une « attention flottante » que la masse de renvois aux notes perturbe d'autant plus qu'elles sont exclusivement en anglais, et qu'elles nécessitent d’abandonner la lecture du roman pour s'y consacrer entièrement. À vrai dire se sont essentiellement des adresses de liens internet.
Je pense que pour toutes ces notes, un récapitulatif en fin de volume comme cela a été fait par Buchet-Chastel™, mais sans les renvois chiffrés ferait tout aussi bien mieux l'affaire.
Reste la postface du roman, intitulée « De la réalité à la fiction », qu'on peut sauver.
Fin ouverte disais-je, ou premier tome d'une suite à venir (?), « Control » ne mérite en tout cas ni le temps qu'on y passe, ni le prix qu'il coûte.
Dommage !
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