... Le milieu des années 80 a laissé une trace profonde chez les lecteurs de bandes dessinées d'origine étasunienne ; L'Escadron Suprême (85-86), Batman : Dark Knight (86) et Les Gardiens (86-87) poussent à sa dernière extrémité l'idée d'un monde peuplé de super-héros (ce que j'ai appelé le réalisme super-héroïque). Et le monde qui nous est proposé est loin, très loin d'être merveilleux.
C'est en 1986 que paraissent les quatre comic books d'une excellente mini-série consacrée à Aquaman : Et si cette mini-série n'a pas eu le retentissement qu'ont eu Les Gardiens ou Batman : Dark Knight, elle proposait pourtant elle aussi un nouveau type de super-héros et une approche toute aussi "révolutionnaire". Neal Pozner s'appuie sur un canevas extrêmement classique : la quête du héros parti à la recherche d'un artéfact essentiel à la stabilité des relations géopolitiques entre Atlantis et le monde de la surface, mise en regard d'une légende antédiluvienne. Si le canevas est classique, le costume du héros ne l'est pas. Or donc c'est nanti d'une nouvelle tenue qu'Aquaman plonge dans cette aventure. Ce changement est loin d'être anecdotique quand on sait l'importance du costume dans la BD de super-héros. En outre son esthétique que l'on doit à Neal Pozner le scénariste de la série mais par ailleurs artiste & designer, est particulièrement réussie.
Mais qu'est-ce que c'est qu'un gagnant
sinon un fabriquant de perdants.
Albert Jacquard
Ainsi Pozner donne-t-il symboliquement, avec ce nouveau costume une nouvelle archi-texture à son personnage qui au terme de cette aventure fera l'expérience d'un véritable satori. Une transformation qui place Aquaman aux antipodes des personnages des séries citées supra, tout en étant extrêmement novateur. Une métamorphose dont il aurait été intéressant de voir le développement sur un temps plus long. Malheureusement Neal Pozner ne poursuivra pas plus avant (bien qu'une deuxième mini-série ait été envisagée voir The Aquaman Shrine). D'un autre côté cette mini-série se suffit à elle-même et propose une bien belle épopée pleine de rebondissements, du reste elle peut se lire même si l'on ne connait pas le héros aquatique de DC Comics, tous les éléments nécessaires à la connaissance du personnage principal sont présents et le contexte est fort bien étayé.
... Cette mini-série a eu droit à une traduction chez l'éditeur AREDIT dont je vous parlerai plus en détail dans un prochain billet. Je dois remercier Bastien du Royaume des avis qui grâce à son billet m'a donné envie de lire cette histoire. Et si vous voulez un autre avis, celui de Mathieu est disponible ici. |
« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu. Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale. Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour
Je me souviens de cette mini-série. J'achetais le magazine Les Vengeurs à l'époque et je confirme : le costume d'Aquaman est magnifique ! Concernant l'histoire, ma mémoire me fait défaut mais cela ne m'empêche pas d'être très impatient de lire ton article sur la traduction. Lequel ne m'empêchera pas de me jeter sur la VO.
RépondreSupprimerMerci aussi pour la découverte du Royaume des Avis.
C'est toujours un plaisir de te voir dans les parages.
SupprimerJ'avais bien aimé aussi. Avec une histoire de la Légion dessinée par Ernie Colon en prime dans le magazine.
RépondreSupprimerRien que du bon !
J'ai dans l'idée que l'adaptation par AREDIT a été faite avec deux pieds gauches palmés, à lire dans un prochain billet.
SupprimerAh ben, c'est Arédit, aussi. Faut pas en attendre des merveilles.
SupprimerJ'avais aussi écrit un article à propos de cette mini (http://onirique.free.fr/spip/spip.php?article154) qui sera massacrée par la suite.
RépondreSupprimerPour un Aquaman zen, je te conseille de lire les deux premiers arcs du quatrième volume avec Rick Veitch au scénario. C'est du tout bon et comme ensuite, c'est Will Pfeifer, c'est encore meilleur. ;)
Merci pour l'idée de lecture, et j'ai mis en lien ton billet dans le corps du mien [ô_ô].
Supprimermerci aussi Artemus. :)
SupprimerBonsoir Artemus !
RépondreSupprimerC'est un grand plaisir que de découvrir ton analyse, toujours pertinente, de ce que nous pouvons considérer comme le meilleur moment d'Aquaman.
Outre le scénario, qui conjugue aventures & introspection, en plus des autres points que tu as abordés, le dessin de Craig Hamilton est tout simplement poétique et gracile.
Je ne vois que pour unique point de comparaison Craig Russel, notamment sa version d'Elric le nécromancien qui retranscrit aussi bien cette légèreté dans les formes et les décors...
Je pense que DC a tenu le haut du pavé dans les années 85/86 où presque chaque héros a eu son bon moment (Batman avec Yearone, Superman avec Man of Steel, Wonder Woman et Perez ou encore La Justice League avec Giffen et Matteis).
Il y en avait bien qui concernait Aquaman, moins connu, presque oublié par la "critique", caché sous un récif...A mon avis, cela lui confère finalement une valeur encore supérieure aux autres moments pré-cités !
Amicalement !
Bastien.
Tout à fait d'accord avec toi, et encore merci de m'avoir fait découvrir cette mini-série.
SupprimerPassionnant article, comme toujours, et (je copie sur le camarade Ozy) merci pour la découverte du royaume des avis.
RépondreSupprimerMerci.
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