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Fort Apache, The Bronx

Inspiré officieusement par un roman de l'auteur Tom Walker écrit dans les années 70, en tout cas selon ses propres dires, lequel a par ailleurs déposé une plainte à l'époque puisqu'il ne s'est aperçu de la ressemblance entre son roman et le film qu’après que ce dernier soit sur les écrans (sa plainte n'a pas aboutie), Fort Apache, The Bronx s'appuie officiellement sur l'expérience de deux policiers qui ont travaillé dans le quartier du Bronx à New York, et que Paul Newman a rencontré pour préparer son interprétation. 
Le film suit plus particulièrement la vie professionnelle et privée d'un flic de terrain, un patrouilleur, Murphy, interprété par un Paul Newman en très grande forme, qui travaille dans le sud du Bronx depuis 14 ans.
Trois événements concomitants vont au début du film, donner une nouvelle orientation à son travail et à sa vie : il y a un "tueur de flic" dans les rues, un nouveau capitaine est nommé à la tête du commissariat où il travaille, l'un des plus durs de Big Apple surnommé Fort Apache, et il commence une liaison avec une jeune infirmière Porto-Ricaine.
Ce qui m'a le plus frappé dans ce film, intitulé Le Policeman dans l'Hexagone, c'est d'une part la violence sociale qui ressort au travers des ruines urbaines que l'on voit : on dirait que certaines zones du Bronx ont été bombardées ; à laquelle s'ajoute une violence sourde, quotidienne, qui se manifeste par l'omniprésence de la prostitution et par la saleté des rues, c'est saisissant.
Et la violence exacerbée et visible d'une partie des habitants suite à plusieurs arrestations qui se manifeste par une marche vers le commissariat : on renverse quelques poubelles, on crie beaucoup, et les projectiles que la foule utilise sont, tenez-vous bien des légumes !
L'ustensile le plus dangereux qui sera utilisé à un moment donné, sans conséquence au demeurant, est un WC jeté d'un petit immeuble.
Alors que certaines scènes sont plutôt très violentes, voire dérangeantes, on nous montre par ailleurs une foule en train de jeter des légumes sur les forces de l'ordre. C'est assez déroutant (et un poil ridicule), surtout si on a vu par exemple, le film Assaut de John Carpenter, ou si on a en tête les émeutes dans les banlieues françaises en 2005. 
Cependant, le film n'en pâtit pas vraiment, tant l'interprétation de Paul Newman dans le rôle d'un flic de terrain qui tente par tous les moyen de faire son travail, tout en préservant la "paix sociale" face à un nouveau capitaine droit dans ses bottes et pour qui force doit rester à la loi, mais aussi face à certains de ses collègues aux méthodes plus musclées, est exemplaire. 
Et un brin idéaliste.
Si Newman est soutenu dans son entreprise par une distribution sans faille, et des personnages intéressants, on ne peut pas en dire autant de la mise en scène : c'est assez plan-plan sans être foncièrement mauvais. Du moins selon mon point de vue. 
En définitive Le Policeman est un film étonnant, mais surement à son corps défendant, mais qui vaut selon moi quand même la peine d'être vu. 

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