Accéder au contenu principal

Batman Univers H.S. n°1 (Urban Comics)


... Hormis deux épisodes, qui forment une seule histoire comme ce sera la règle, diffusées dès 1967, et un long-métrage, la série télévisée BATMAN de 1966 (3 saisons) attendra 1984 pour être diffusée sur le "petit écran" dans une VF peu soucieuse d'en respecter l'esprit.
La série télévisée reprend un aspect de la bande dessinée, peut-être un peu oublié de nos jours : son esprit loufoque.
En effet à cette époque Batman & Robin affrontent des villains hauts en couleurs, prisonniers de grille-pain géants et accompagnés du Bat-Hound.
Ou en but aux tracasseries de Bat-Mite.
Grant Morrison sur son run mémorable s’ingéniera à intégrer tous ces épisodes, plus farfelus les uns que les autres, dans un continuum disons plus sérieux.
Ce qui n'est pas l'esprit de la série de comic books dont je vais parler
Structurellement la série télévisée de William Dozier emprunte aux serials (Pour en savoir +) du fait que chaque épisode est divisé en deux parties, programmées deux jours consécutifs par semaine sur la chaîne ABC. 
L'utilisation du cliffhanger (Pour en savoir +), une astuce narrative venue tout droit desdits serials, devenait dès lors une "nécessité".
On se souviendra que le gothamite costumé avait eu les honneurs de ce type de programme dès 1943.
La légende veut d'ailleurs que c'est en voyant ce vieux serial qu'un décideur de la chaîne télévisée ABC ait eu l'idée d'obtenir les droits du personnage pour la case de 19 heures 30, après l'échec des négociations pour obtenir ceux du comic strip de Dick Tracy.
Du reste c'est grâce à la télévision que la "Bat-family" s'enrichira d'un nouveau personnage, en la personne de Batgirl (Pour en savoir +) créé lors de la troisième saison et qui ne tardera pas d’ailleurs à rejoindre l'écurie de DC Comics.
La série télévisée a longtemps été plongée dans un imbroglio juridique entre la Fox, créatrice de la sérié de 1966, et la Warner propriétaire de Batman et de son univers.
L'accord de 2013 n'est certainement pas étranger à la création d'une série de bande dessinée, intitulée comme de juste BATMAN'66, exploitant l'univers télévisuel de la série.
Tout ce qui faisait le sel des aventures télévisées du Dynamique Duo y est présent : la célèbre Batmobile (construite d'après un concept car de Ford : la Lincoln Futura, les onomatopées bien sûr (84 onomatopées différentes avaient été créées pour la télévision).
José Luis Garcia-Lopez le dessinateur de "l'épisode perdu" dont il est question ici, dessinera même Batman dans une situation emblématique du show de 1966, mais sans Robin et sans guest-stars ni lucarne. 
Le script du romancier de science-fiction (mais aussi scénariste de télévision à ses heurs) Harlan Ellison, écrit à avant même la diffusion de la série, mais jamais tourné, adapté ici par Len Wein (également auteur des dialogues) bénéficie donc du talent de l'excellent (bien que trop rare à mon goût) José Luis Garcia-Lopez. 
Alex Sinclair & Joe Prado respectivement aux couleurs et à l'encrage n'amoindrissent en rien son très beau travail. 
L'édition étasunienne de ce numéro (que je me suis acheté) a, entre autres choses dont le script d'Ellison, proposée les crayonnés de l'artiste avant l'encrage et la mise en couleur.
Il s'agit ici d'un montage que j'ai fait, les crayonnés sont présentés sous la forme d'un épisode entier
L'histoire intitulée Les Crimes en deux temps de Double-Face !, est un chouette moment de lecture. L'esprit (et le rythme) de ce numéro exceptionnel me semble très proche de la série de William Dozier dans son approche naïve (sans être non plus infantile) et plutôt rafraîchissante. 
Je n'exagère pas en disant que José Luis Garcia-Lopez adopte une narration presque télévisuelle, et en disséminant ici et là les célèbres cadrages "bancales" utilisés à l'époque pour tenter de donner un ton bande dessinée au show télévisé. 
Harlan Ellison et/ou Len Wein, ne tentent pas une approche de l'esprit de 1966 au travers d'un deuxième degré, pas plus de récit "méta" ou de stade baroque (Cf. Thomas Schatz) ; il s'agit d'une histoire très premier degré et qui réussit le pari d'être divertissante. 
Ce qui somme toute n'est déjà pas si mal. 
À noter que l'éditeur hexagonal Urban Comics propose ce numéro, sans les bonus mais dans un recueil de 160 pages pour la somme de 5,90 €. Un beau rapport qualité/prix. 
Les autres scénarios (que je n'ai pas encore lus) sont signés Jeff Parker & Tom Preyer, et dessinés par différents dessinateurs dont l'excellent Chris Sprouse.
BATMAN UNIVERS HORS SÉRIE n° 1 
DE NOUVEAUX RÉCITS COMPLETS DE BATMAN '66 ! 

Retrouvez toute l'ambiance de la série-culte des sixties avec de nouveaux récits tirés du comic book BATMAN '66, écrit par Jeff PARKER et servi par une pléiade d'artistes ! Batman et Robin y croiseront Batgirl, Catwoman, le Rat de Bibliothèque ou bien encore le Joker, devenu un hippie ! 

En bonus, un épisode de 30 pages par Len WEIN et José Luis GARCIA-LOPEZ, réalisé d'après l'épisode inédit écrit par le célèbre romancier de SF, Harlan ELLISON, et qui présente la version sixties de Double-Face ! (contient les épisodes US BATMAN '66 #5-8 + BATMAN '66: THE LOST EPISODE #1) 
URBAN COMICS 
Date de sortie : 22 avril 2016 
Pagination : 160 pages 
Prix : 5.9 EUR 

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich