Accéder au contenu principal

Beyrouth-sur-Loire [Pierric Guittaut]

 

« Écrivez sur ce que vous connaissez » Stephen King 

            Premier roman de Pierric Guittaut à être publié, « Beyrouth-sur-Loire » surprend par sa déjà belle maîtrise. 

Polar hard-boiled dans la grande tradition américaine, revu et corrigé sous un angle hexagonal, il bénéficie notamment des expériences de son auteur (journaliste localier, animateur de suivi scolaire, pigiste pour le quotidien La Nouvelle République™, voyage au Liban) et de son caractère bien trempé. 

La nature même du récit entraîne l'utilisation de « passages obligés ». Mais comme nous le savons, un mode d'emploi ne donne aucune indication sur l'effet que produira un meuble dans une pièce. 

Pierric Guittaut ne se dispense cependant pas d'une ou deux belles originalités. Son flic, ex-milicien des Forces Libanaises, par exemple. Ou la volonté de ne pas gauchir les évènements du roman à l'aide d'un angélisme qui peine à distinguer délinquance et rébellion. 

Affairisme, balkanisation des quartiers dits populaires, partialité de la presse, misère sociale, flics ripoux, etc. .... ; rien ne nous est épargné mais les 230 pages de « Beyrouth-sur-Loire » se distinguent néanmoins par un souci du style qui fait toute la différence. 

« Quatre garçons avec autant d'avenir qu'un cône vanille-pistache tombé d'une glacière en pleine après-midi du 15 août » 

             Publié il y a déjà 10 ans, son propos n'a pourtant rien perdu de sa pertinence, quand bien même Pierric Guittaut précisait, à l'époque, qu'il avait, avant tout, écrit un roman de divertissement. Et un très bon ajouterais-je ! 

Quasi introuvable, « Beyrouth-sur-Loire » mériterait grandement d'être réédité. Il confirme en tout cas tout le bien que je pensais de l'auteur de La Fille de la pluie et D'Ombres et de flammes, deux romans noirs de facture rurale parus à la bien nommée Série noire™. 

À noter une très belle couverture de Jean-Claude Claeys, au style reconnaissable entre tous.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des