Accéder au contenu principal

La fille de la pluie [Pierric Guittaut]

Après un premier roman paru en 2010 aux éditions Papier Libre©, et l'annulation de sa suite par cet éditeur peu scrupuleux, Pierric Guittaut est repéré par Aurélien Masson, alors Grand manitou de la Série noire™, pour qui il planche sur un polar gothique. Sans beaucoup de succès ! 

Jusqu'à ce que son ami Thierry Marignac lui lance : « Toi qui est chasseur, écrit un polar là-dessus, avec ton point de vue ! ». Il n'en fallait pas plus pour que l'ex-Orc de Châteauroux parte en campagne. 

Le résultat sera l'excellent « La fille de la pluie », un court roman dont le titre est plus qu'un clin d’œil à Charles Williams, auteur étasunien de romans estampillés « Backwoods ». Un des courants qui irrigue le Rural noir (dont Marcel Aymé & Pierre Pelot sont les parrains), et dont se revendique, bien évidemment, Pierric Guittaut. 

S'il s'agit pour lui de s'inscrire de plain-pied dans un type de romans noirs qui échange les jungles d'asphalte pour des endroits rudes, violents, mais surtout boisés, faiblement peuplés, souvent accidentés et encore riche d'une faune importante et d'un patois quasi hermétique, bref la campagne cambrousse. Il s'agit aussi, pour le Berrichon, de prendre le contrepied des clichés en vogue dès qu'il est question de ruralité. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir recourt à quelques archétypes du genre. 

Écrit en quelques mois, « à jet continu », ce premier pas en Série noire™ n'en offre pas moins un récit au style très travaillé. Et à la fatalité aussi inéluctable que précise. Taquinant les croyances et le folklore paysan avec un sens de la retenue captivant, Pierric Guittaut tisse en 272 pages roman en tout point brillant.

Un travail d'orfèvre !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations ...

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...