Si « Un petit coup de main » utilise tous les poncifs du roman d'espionnage, il n'est pourtant pas nécessaire de le contextualiser pour l'en dédouaner, en invoquant l'excuse de son antériorité.
Publié en 1966 aux U.S.A., il est commercialisé sous la bannière de la Série noire™ dès l'année suivante ; et 53 ans plus tard, il n'a pourtant pas pris une ride*.
Le roman de Ross Thomas s'appuie en effet sur des ressorts dramatiques qui ont encore cours : la raison d’État, l'idéologie, l'ambition, la survie, la trahison.
Bref, une liste (non exhaustive) que le contexte de la Guerre froide, qui lui est intimement lié, ne rend pas moins actuel. Si les adversaires ont changé, encore que, les méthodes non.
Et surtout, Ross Thomas dont le parcours professionnel apporte une plus-value indéniable à ses textes : il a été par exemple correspond de presse à Bonn (où commence « Un petit coup de main »), tricote une intrigue sans aucune fausse maille.
Si certains personnages ne sont guère creusés, la brièveté du roman (moins de 250 pages), et son rythme trépidant expliquent et excusent largement ce choix.
On pourrait dire que les protagonistes de « Un petit coup de main » sont d'abord au service d'une mécanique de précision : l'histoire.
Ce qui ne nuit en rien au plaisir que procure cet excellent roman ; couronné d'un Prix Edgar© dans la catégorie « meilleur premier roman », en 1967.
Un peu oublié en France, mais pas totalement non plus, les éditions Sonatines™ ont publié en 2016 ZIG ZAG, Ross Thomas est pourtant un romancier encore capable de captiver ses lecteurs.
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* La traduction accuse peut-être un peu plus les années.
Ainsi, lorsque s'entretenant d'une de leur connaissance, deux personnages déclarent qu'il est « gai ». Le contexte aidant le lecteur d'aujourd'hui rectifiera de lui-même.
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