Pierre Schoendoerffer est un cinéaste et écrivain quasiment oublié aujourd'hui.
En 2012 déjà, Bénédicte Chéron déclarait, dans la biographie dont il est ici question : « Ses films sont rarement rediffusés à la télévision, et lorsqu’ils le sont, c’est par des chaînes à faible audience ».
Il faut dire qu'entre 1965 et 2004, même si sa carrière de cinéaste commence avant La 317e section ; ses sujets de prédilection n'étaient déjà pas en odeur de sainteté.
Quand bien même a-t-il était récompensé par les instances de la culture : Festival de Cannes™, Oscar™, César™, prix littéraires.
En effet, Pierre Schoendoerffer a essentiellement traité de la guerre (Indochine & Algérie) au travers de la figure d'officiers subalternes (lieutenants & capitaines) ceux de « la grande race des aventuriers du devoir » ; deux thèmes qui horripilent d'ordinaire l'intelligenstia culturelle française. Surtout si on n'en donne pas un portrait à charge.
« Aucune société ne peut être construite sur le déshonneur, sur la lâcheté, sur le mensonge. Une société se construit sur un certain nombre de ces valeurs, il n’y en a pas d’autres ». P. Schoendoerffer
Pourtant, outre la figure héroïque d'hommes qui vont au feu, plein d'une « griserie virile » ; Pierre Schoendoerffer est un formaliste qu'on peut certes rapprocher de la Nouvelle Vague© (La 317e section bien sûr ou Objectif 500 millions), mais dont l'apprentissage s'est aux antipodes de ce mouvement. Et qui de fait, mériterait un autre traitement.
Revoyons pour s'en convaincre Le Crabe-tambour(1977) et ses scènes époustouflantes en mer d'Iroise ou aux abords des côtes de Terre-Neuve, qui reste une belle leçon de cinéma.
Bref, Bénédicte Chéron retrace avec bienveillance et méticulosité un parcours placé sous le signe de l'aventure.
Bref, Bénédicte Chéron retrace avec bienveillance et méticulosité un parcours placé sous le signe de l'aventure.
D'ailleurs, Joseph Kessel qui s'y connaissait en la matière, ne s'est pas trompé en lui donnant, à la fin des années 1950, sa chance.
À partir de 1956 Pierre Schoendoerffer alternera donc films, documentaires et romans, sur lesquels Bénédicte Chéron revient avec force témoignages.
Biographie intellectuelle avant tout, « Pierre Schoendoerffer » donne à voir un homme, d'abord et quasi essentiellement, au travers de son œuvre. De ce qu'il en a dit lui-même, et de ce qu'on en a dit.
Un livre indispensable pour ceux qui l'aiment déjà, et pour ceux qui voudraient découvrir.
Un jalon incontournable du cinéma et de la littérature auquel Bénédicte Chéron donne un coup de projecteur bienvenu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire