Le scénariste explique ensuite dans l'éditorial - ce sera par ailleurs une constante de la série, John Ostrander entretiendra un dialogue permanent avec ses lecteurs via la page courrier - que le nom de son personnage il l'a trouvé, selon une technique éprouvée, en regardant les noms des protagonistes des pièces de Shakespeare. Dans le cas d’espèce il s'agit de Richard II et du personnage de John of Gaunt.
En outre il voulait que son protagoniste ait un surnom (et plus précisément un street name) qui soit aussi en quelque sorte sa "signature comportementale" (trademark schtick) : souriant juste avant que les choses n'empire, qui fasse penser à une sorte de tête de mort avec un large rictus.
John Ostrander essaie avec le mot grin, l'équivalent de rictus en français : Grinner. Mais il n'en est pas satisfait, même si le surnom en question, réapparaîtra dans la série.
John Ostrander essaie avec le mot grin, l'équivalent de rictus en français : Grinner. Mais il n'en est pas satisfait, même si le surnom en question, réapparaîtra dans la série.
Se souvenant que le diminutif de John est Jack, il tente Grinjack ; puis GrimJack et là la magie opère.
Pour le lecteur francophone il est peut-être bon de savoir que grim peut se traduire par sinistre, lugubre ; c'est un mot que l'on retrouve dans l'expression maintenant (trop) bien connue "grim and gritty", mais lorsque GrimJack fait ses premiers pas dans les pages des bandes dessinées de l'éditeur First Comics on est encore assez loin de Batman : The Dark Knight Returns ou de Watchmen les deux évènements qui ont précipité (du moins selon certains) les comic books dans une période "sombre et violente".
Pour le lecteur francophone il est peut-être bon de savoir que grim peut se traduire par sinistre, lugubre ; c'est un mot que l'on retrouve dans l'expression maintenant (trop) bien connue "grim and gritty", mais lorsque GrimJack fait ses premiers pas dans les pages des bandes dessinées de l'éditeur First Comics on est encore assez loin de Batman : The Dark Knight Returns ou de Watchmen les deux évènements qui ont précipité (du moins selon certains) les comic books dans une période "sombre et violente".
Lenin Delsol |
C'est d'abord son pote Lenin Delsol qui croque le personnage dont l'apparence rappelle celle de Clint Eastwood, puis Timothy Truman, qui reprendra finalement les rênes artistiques de la série, s'approprie le personnage qui selon Ostrander s'inspire plus alors plus de Jack Palance voir de Truman lui-même que d'Eastwood. D'autres artistes succéderont à Truman (Tom Mandrake, Flint Henry etc.. ) mais je n'en suis pas encore là.
Ce qui fait la qualité de la série ce n'est pas seulement cette débauche d'action que l'on est en droit d'attendre d'une série dont le personnage principal est un hard-boiled babarian, c'est aussi et surtout, la qualité d'écriture de GrimJack.
Les personnages sont doté d'une épaisseur psychologique qui les rendent particulièrement proches des lecteurs. Pour le meilleurs ou le pire.
En outre, Ostrander offre une variété d'intrigues, de point de vue et de lieux extrêmement diversifiés et stimulant.
En outre, Ostrander offre une variété d'intrigues, de point de vue et de lieux extrêmement diversifiés et stimulant.
Il faut dire que l'action se déroule principalement dans la ville de Cynosure un carrefour dimensionnel peuplé d'humains, de vampires, de magiciens, de policiers transdimensionels, d'espions, d'une variété de tueurs assez étonnante, de clones, de monstres, des vélociraptors armés d'armes automatiques, de toons etc... Autre chose à savoir si d'aventure vos pas vous mènent jusqu'à Cynosure, selon les quartiers les lois physiques changent; dans certains la science s'applique alors que dans d'autres c'est la magie.
Des aires d'influence que certains ont expérimentées plutôt brutalement.
Des aires d'influence que certains ont expérimentées plutôt brutalement.
Ce qui permet notamment à John Ostrander d'offrir à GrimJack des manières astucieuses et toujours inattendues de jouer ses cartes. Il faut dire que le personnage homonyme de la série a la topologie d'un couteau suisse, il est multifonction.
Tom Mandrake |
C'est du moins ce que laisse penser le passé du personnage principal (que je vous laisse découvrir) par exemple, évoqué par bribes dans les premiers numéros (ce qui rend le personnage à la fois mystérieux et captivant). Et la manière, élégante et subtile, dont sont gérées et amenées les sous-intrigues. C'est vraiment du grand art.
(À suivre ....)
Tiens, c'est dommage que tu n'aies pas posté le mode d'emploi qui allait avec le plan de Cynosure. Il était assez croustillant.
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