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Articles

Affichage des articles du août, 2016

Sans mobile apparent (Ed McBain/Philippe Labro)

…. A daptation d’un roman d’ E d M cBain, le romancier qui a fait d’un commissariat le personnage principal d’une série de romans, quelqu’un sans qui le paysage culturel occidental ne serait peut-être pas ce qu’il est ( Pour en savoir + ), sans rire, Sans mobile apparent (1971) a été réalisé par P hilippe L abro.  L abro, véritable couteau suisse du divertissement, tantôt journaliste, écrivain, parolier, prescripteur culturel ou encore programmateur d’une grande station de radio avant d’en prendre le vice-présidence, et j’en passe, s’adjoint ici la collaboration de J acques L anzmann, un homme forgé au même éclectisme que lui, pour écrire le scénario et les dialogues du film à partir du roman Dix plus un ( Ten plus one ).  Sur un scénario que je trouve très astucieux – même si une fois le film terminé il paraît très simple, ce qui est souvent le cas avec les meilleurs idées – P hilippe L abro tente dirait-on, une réalisation originale malheureusement un poil plombée par une

L'homme qui mit fin à l'histoire (Ken Liu)

... C ourt roman extrêmement brillant, L'Homme qui mit fin à l'histoire réussit la gageure de réunir fond et forme comme il m'a été peu donné de le lire jusqu'à maintenant. Couverture (magnifique) d' Aurélien Police Futur proche.  Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.  En un peu plus d'une centaine de pages, traduites par P ierre- P aul D urastanti, K en L iu explore un moment de l'histoire contemporaine - pas forcément très connu - grâce à une version du voyage dans le temps très originale. Un moyen qui n'est d'ailleurs pas qu'original, il ne s

BLACK SCIENCE 1 à 3 (R.Remender/M.Scalera/D.White)

BLACK SCIENCE    Scénario : Rick Remender Dessin : Matteo Scalera Couleurs : Dean White Traduction : Benjamin Rivière Lettrage : Laurence Hingray & Christophe Semal - Studio Myrtille Éditeur : Urban Comics  ___________ Grant McKay, fondateur de la Ligue Anarchiste Scientifique, a accompli l’impensable en créant le Pilier, un artefact capable de plier les arcanes de la Science Interdite à sa volonté et offrant à l’humanité la possibilité de voyager à travers les dimensions.   ••• L es histoires de fantômes ne sont pas plus faites pour les fantômes que les histoires de science-fiction pour les scientifiques. Et c’est tant mieux puisque le « Pilier », invention scientifique de la série Black Science , tient plus du McGuffin hitchcockien que de la science, même la plus prospective jamais envisagée. Série d’aventures échevelées donc, Black Science avant même de m’évoquer la série télévisée Sliders, les mondes parallèles m’a remémoré Au cœur du temps ( The Time

DREAMWAR (Giffen/Garbett) Panini

…. D reamwar , crossover au titre programmatique, organise la rencontre de deux univers : celui de DC Comics au travers de ses créations les plus connues : La Justice League , la Légion des Super-héros , la JSA , et celui de WildStorm la maison d’édition de J im L ee, rachetée par DC Comics en 1999.  Si les personnages de WildStorm sont peut-être un peu moins connus (je pense par exemple à Welcome to Tranquility qui raconte les aventures de super-héros retraités), K eith G iffen le scénariste des 6 numéros regroupés et publiés dans l'Hexagone à l’initiative de Panini : Traduction d’ A lex N ikolavitch et lettrage d’ A lessandro B enedetti, à l’heureuse idée de regrouper les personnages en fonction de leurs similitudes. Ceux de Welcome to Tranquillity font donc la connaissance de la Justice Society of America grâce à leur point commun : l’accès à la « carte vermeil » des super-héros. En effet, la particularité des personnages inventés au sein d’ Image Comics – le

OMAC (Didio, Giffen & Koblish) DC Comics

Chaque titre d'épisode peut s'abréger en O.M.A.C Kevin Cho est employé dans une start-up lorsqu'il devient malgré lui la victime d'une machination qui le transforme en OMAC, un monstre surpuissant, invincible et monolithique. Face à lui et sa force incommensurable, même Superman et Frankenstein auront fort à faire !  ••• OMAC autrement dit, One Man Army Corps (ou Organisme Métamorphosé en Armée Condensée) est une idée que J ack K irby (dit Le King ) a eu du temps où il travaillait encore pour l'éditeur étasunien Marvel : une sorte de Captain America du futur, mâtiné d’un autre concept du King un peu plus ancien : Tiger 21 (alias Starman Zero ). Tiger 21 aurait dû raconter l’histoire d’un astronaute transformé en androïde pour survivre aux longs voyages intersidéraux, mais ce concept de 1948 n’a pas trouvé acquéreur sur le marché des comic strips auquel il était destiné. OMAC sera finalement publiée dans sa série éponyme, en 1974, alors que J ack

JUST A PILGRIM (Garth Ennis/Carlos Ezquerra)

.... L a série JUST A PILGRIM ressort de ce qu’on appelle communément le « post-apocalyptique », l’apocalypse dont il est fait état ici est celle synonyme de catastrophe ; bien que la signification religieuse du terme ne sera pas totalement absente. Dans ce genre de récit, en règle générale, la catastrophe n’est pas le sujet de l’intrigue mais plutôt l’un de ses carburants, et les 9 numéros qui composent la totalité de l'histoire n'échappent pas à cette règle. En tout état de cause, dans le cas d’une catastrophe naturelle, comme c’est le cas ici, la défaillance subite d’une chose ou d’un processus sur lequel nous comptions, suggère que les fondements les plus sûrs de notre existence sont en définitive aléatoires et fragiles ; une conclusion que le personnage principal de la série ne partage manifestement pas. Bien au contraire. .... P ubliée à l’origine sous la forme de deux mini-séries (respectivement de 5 et 4 numéros) par l’éphémère maison d’édition Black Bull une

ALL-NEW DEADPOOL n°3 (Panini)

Êtes-vous prêts à découvrir… Deadpool 2099 ? Et vous pourrez aussi lire l'épisode spécial 25 ans de Deadpool, avec une foule de guest stars ! Tout ça plus un nouvel épisode de Spider-Man/Deadpool ! Par Duggan , Koblish , Kelly , McGuinness et bien d'autres !  ____________ Mensuel, 4,90 EUR, 96 pages (Contient les épisodes U.S. Deadpool (2016) #6 & #7 (I-III), Spider-Man/Deadpool #3) Le 2 août 2016 …. L a logique de la culture de divertissement, avatar le plus reconnaissable du triomphe de l’industrie culturelle, semble donner raison à E loy F ernandez P orta lorsqu’il « prophétisait » la féminisation des genres au travers, bien entendu, de ses artefacts les plus symboliques et les plus représentatifs; à savoir les héros desdits genres.  Observateur idéalement placé, le scénariste  G erry D uggan, s’y résout grâce au personnage de Deadpool - devenu entre ses mains l’expression la plus achevée d’une métafiction (dispositif central de la culture dans laquelle

Le Comité des Opérations de Déception

.... R egarder la série télévisée The Americans , sur un couple d'agents du KGB infiltré sur le sol américain au début des années 1980 m'a donné envie de me passer le documentaire intitulé Le Grand Bluff de Ronald Reagan , diffusé l'année dernière à la télévisons (je crois), et que j'avais mis de côté pour ce genre de situation. Avec l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux États-Unis en 1981, l'offensive succède à la stratégie de défense. Sous son mandat, les activités dites de «déception» (autrement dit de leurre) vis-à-vis de l'Union soviétique sont érigées en système. On évoque même un «Comité des opérations de leurre» - organe ultrasecret regroupant le patron de la CIA, le conseiller à la sécurité nationale et des représentants des principaux ministres - qui aurait contribué à la déstabilisation de l'URSS. Contre-espionnage, stratégies informatiques, sabotages en Sibérie et entreprise de mystification en mer de Barents... : tous les coups sont

La Rue (David Freeman/Jerry Shatzberg/Christopher Reeve)

…. C ’est sur un pitch plutôt simple que repose le scénario de La Rue ( Street Smart /1987).  …. Un journaliste Jonathan Fisher ( C hristopher R eeve excellent), de la presse magazine dont la carrière accuse une sévère perte de vitesse, se porte volontaire - après que toutes ses idées de reportages aient été refusées par son patron – pour écrire un article sur un souteneur, à la place d’un de ses collègues ayant fait faux bond.  Toutefois, les délais très courts, et les difficultés qu’il rencontre pour pénétrer ce milieu interlope le décide à inventer de toutes pièces le contenu de son papier. …. Contre toute attente, son article fait un tabac ; et sa côte de popularité, ainsi que sa crédibilité professionnelle remontent à leur zénith.  …. Tout devient possible. Parallèlement au retour en grâce de Jonathan Fisher , c’est une toute autre musique qui se joue pour Fast Black ( M organ F reeman meilleur que jamais), un « maquereau » accusé d’avoir tué le client (violent

Batman Univers H.S. n°1 (Urban Comics)

... H ormis deux épisodes, qui forment une seule histoire comme ce sera la règle, diffusées dès 1967, et un long-métrage, la série télévisée BATMAN de 1966 (3 saisons) attendra 1984 pour être diffusée sur le "petit écran" dans une VF peu soucieuse d'en respecter l'esprit. La série télévisée reprend un aspect de la bande dessinée, peut-être un peu oublié de nos jours : son esprit loufoque. En effet à cette époque Batman & Robin affrontent des villains hauts en couleurs, prisonniers de grille-pain géants et accompagnés du Bat-Hound . Ou en but aux tracasseries de Bat-Mite . G rant M orrison sur son run mémorable s’ingéniera à intégrer tous ces épisodes, plus farfelus les uns que les autres, dans un continuum disons plus sérieux. Ce qui n'est pas l'esprit de la série de comic books dont je vais parler Structurellement la série télévisée de W illiam D ozier emprunte aux serials ( Pour en savoir + ) du fait que chaque épisode est divisé en

KARMA City (Pierre-Yves Gabrion)

Karma City est une ville vertueuse régie par les lois universelles du karma, où l'intérêt général primerait toujours sur l'intérêt particulier. Emma List se présente aux portes de la "zone blanche" de la capitale, autorisée à entrer malgré un karma un peu négatif, elle s'écrase avec son véhicule. Ce qui ne semblait être qu'un rapport de routine pour les agents Cooper, Napoli et Asuki va pourtant se transformer en enquête de vaste envergure.   …. K arma City , théocratie laïque régie par l’idéologie du karma est une belle façon de nous projeter dans un lieu où des us et coutumes légèrement différents transforment le quotidien en étrange dépaysement.   … L’histoire, les personnages, tout y est intéressant, mais ce qui sort cet album du tout-venant culturel, si vous me passez l’expression (dans laquelle il ne faut rien y voir de péjoratif) c’est indéniablement son versant artistique.  Le dessin, le storytelling et la mise en couleur (dont un tra

Un Espion sur Europe (Alastair Reynolds)

Pour qui aime la SF, Alastair Reynolds est un incontournable, la parfaite incarnation d’une science-fiction britannique ambitieuse renouvelant avec brio le genre usé du space opera – le Nouveau Space Opera.  L’œuvre de notre auteur se divise en deux : les textes appartenant au« cycle des Inhibiteurs » – • L’Espace de la révélation • La Cité du gouffre • L’Arche de la rédemption   • Le Gouffre de l’absolution auxquels il faut rajouter Diamond Dogs, Turquoise Days , petit volume de deux novellas , et Galactic North , recueil rassemblant le reste des nouvelles ayant trait au cycle, dont le présent texte – et les textes n’y appartenant pas.  Dans le lot : Janus, La Pluie du siècle .  Plus récemment, Reynolds a conclu sa trilogie des « Enfants de Poséidon », dont le premier tome, La Terre bleue de nos souvenirs , est paru chez Bragelonne .  En mai sortira outre-Manche sa collaboration avec Stephen Baxter, The Medusa Chronicle , faisant suite à Rendez-vous avec Méduse d’ Ar

La Cité du gouffre (Alastair Reynolds)

Sur Sky's Edge, Tanner Mirabel est un tueur d'élite. Soldat puis garde du corps à la solde d'un trafiquant d'armes, il traque Argent Reivich, le post-mortel qui a assassiné son employeur et, surtout, la femme de ce dernier... Une traque qui le conduit jusqu'à Chasm City, la Cité du Gouffre rongée par un fléau mortel.  • Traduit par : Dominique Haas  • Illustration de couverture : Alain Brion  …. L a science-fiction promet sans cesse de nouveaux horizons d’attentes, et le cycle des Inhibiteurs les secrète à doses assez fortes. On le sait, cela est suffisamment documenté et accessible, les pulp magazines  berceaux de la science-fiction, ont très tôt organisé une chasse aux idées, les utilisant jusqu’au moment où, épuisées, elles doivent céder la place à de nouvelles idées, afin de susciter, de nouveau du « sense of wonder ». Eh bien A lastair R eynolds n’en manque pas d’idées, et s’il utilise des « effets de texte » éprouvés voire diront certains u