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Articles

Affichage des articles du février, 2022

Savage Dragon, un nouveau départ

J'ai reçu le premier tome de cette nouvelle relance hexagonale (la deuxième) du super-héros d' E rik L arsen, édité professionnellement aux U.S.A. pour la première fois, il y a 30 ans (déjà). Celui avec la couverture « exclusive », peinte par G érald P arel ; version limitée à 400 exemplaires.                       Si au mitan des années 1990 S.E.M.I.C.™, éditeur venu du fin fond de la Suède , s'attelle à faire connaitre ce super-héros made in Image™ en France , juste après qu'il ait perdu les droits de commercialiser les super-héros de la Maison des Idées™ qu'il avait obtenu en rachetant les vénérables éditions LUG™, contrairement à certains autres personnages publiés par les dissidents aux dents longues de Marvel™ au même moment ( WildCats , Spawn , Witchblade ), le flic amnésique de Chicago ne fera pas de vieux os sur les linéaires français. Reste, pour être juste, que les personnages Image™ auront, en France , des fortunes diverses. Treize plus tard, c'es

Bifrost n°105 : Brackett, Brown, Genefort & Nayler

À tout seigneur, tout honneur, L eigh B rackett ouvre le bal de la critique de la partie fiction du dernier Bifrost paru.             Publiée en novembre 1957 dans une revue américaine, ce qui n'a rien d'anodin, « Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel » est une nouvelle très décevante. Si son appartenance au domaine de la Sf est pour le moins ténue, elle pèche surtout par son manichéisme, et sa trop grande volonté de convaincre. Si à l'époque de sa publication ce récit édifiant avait - peut-être - sa raison d'être, aujourd'hui je n'en vois pas l’intérêt. D'autant qu'il est sensé illustrer par l'exemple le dossier que consacre justement la revue à son auteur.             E ric B rown en est un qu'on aime bien en Bifrosty semble-t-il, un sentiment que je ne partage pas vraiment. Et la nouvelle qui nous est proposée dans ce 105 ème numéro ne risque pas de me faire changer d'avis. « La tragique affaire de l'ambassadeur martien » est d

Task Force Z [Matthew Rosenberg / Eddy Barrows]

Alors même que j'ai laissé tomber la bande dessinée de super-héros, à cause notamment de la prolifération des crossovers et autres events incessants, j'y replonge de temps à autre malgré tout. Si les nombreuse déconvenues ne font rien pour m'y retenir, certaines séries offrent cependant plus de satisfactions que de déplaisir. Spider-Woman [ Pour en savoir + ] de K arla P achaco & P ere P erez par exemple, ou vraisemblablement donc « Task Force Z » au vu des quatre premiers numéros que j'ai lus.             L'accroche est assez simple : la Task Force Z en question est un succédané de la (maintenant) célèbre Suicide Squad [ Pour en savoir + ], en mode zombie.  Si cette maxi-série est la conséquence du « A-Day » (ne me demandez pas de quoi il s'agit), et que son lancement a fait l'objet d'une histoire de complément publiée en trois parties dans les Detective Comics n° 1041 à 1043, entrer de plain-pied dans le premier numéro de la série en cours, san

Gun Machine [Warren Ellis / Claire Breton]

« La réalité c’est quand on se cogne »  L acan  W arren E llis (1968- circa 2020) était un talentueux scénariste de bandes dessinées, et un prometteur romancier. Il a également participé à des projets télévisés, avant d’être jugé par un tribunal populaire en 2020, pour des agissements jugés moralement répréhensibles.  Une autocritique (encore une fois) jugée bien trop molle, et un projet de bande dessinée plus tard, aussitôt vilipendé par ses pairs, lui donnent une probabilité très basse de résurrection.                Nonobstant, en 2014, sortait en France son deuxième roman, sur les trois qu’il écrira.  Répondant au titre évocateur de « Gun Machine », il s’agit d’un polar hard-boiled dans lequel l’auteur anglais réutilise d’une façon originale et astucieuse l’une de ses marottes les plus fécondes.              De fait, E llis a souvent considéré la Réalité © comme un système d’exploitation ou un programme (informatique) que l’on pouvait circonvenir grâce à des « cheat codes » (o

Reckless [Brubaker / Phillips / Nikolavitch]

« Reckless » est en quelque sorte le couronnement d’un héritage familial & culturel.              Comme son scénariste, Ethan Reckless est le fils d’un officier du renseignement de la Marine étasunienne. Un personnage qui lui a été inspiré – en partie – par la propre bibliothèque de son père, composée notamment, dira E d B rubaker, de pulp magazines .  Mais à mon avis, vu la date de naissance de l'auteur, une bonne dizaine d’années après celle de son personnage, il s’agit plus sûrement de paperbacks ; autrement dit de livres de poche.              Mais « pulp » est devenu - grâce à Q uentin T arantino - un terme tellement glamour , un mot qui désormais « pense à notre place » ; à tel point qu’il est plus souvent employé pour la séduction qu’il exerce que pour rendre compte de ce qu’étaient réellement les pulp magazines . Certains croient d’ailleurs que « pulp » est un (mauvais) genre parmi d’autres, ce que tend par ailleurs à laisser croire E d B rubaker lui-même, en parlant d

Reacher [Nick Santora / Alan Ritchson / Lee Child]

À l’ère de l’indignation continue, des pleurnicheries identitaires, et de la victimisation généralisée Jack Reacher (dit Reacher ) est l’homme qui tombe à pic <sourire> pour être le représentant des costauds qu’en ont dans le citron.  Quand bien même n’a-t-il rien demandé ! (C’est pas son genre non plus)              Longtemps en effet la masse musculaire, voire une taille au-dessus de la moyenne attiraient les quolibets et la condescendance de ceux que la biologie n'avaient pas pareillement dotés. Dorénavant la danse c’est nous qui la mèneront.  Fini les atermoiements de midinette, la masculinité « toxique » et autres fadaises distribués en gros au comptoir de la mesquinerie des réseaux sociaux.  Alliant un intellect au diapason de son tour de biceps, capable d’envoyer les mandales aussi bien que les réparties les plus cinglantes, Reacher crève l’écran et tous les malfaisants qui s’y trouvent.              La série de huit épisodes qui vient juste de sortir s’inspire d’un

Le sang des Ambrose [James Enge / Marie Surgers / Frédéric Perrin]

Tenant visiblement plus compte de ses propres aspirations littéraires que des attentes du marché, J ames E nge a d'abord écrit des textes courts, quand bien même les éditeurs d’alors n'en publiaient plus guère. Jusqu’à ce qu’il entreprenne l'écriture de Blood of Ambrose , roman de High fantasy publié aux États-Unis en 2009.              « Le sang des Ambrose 2010 » est le premier de trois romans (et de plusieurs nouvelles donc) qui ont la particularité d'avoir un personnage principal commun, mais de ne pas être une trilogie feuilletonnante. Autrement dit, ce roman, le seul d'ailleurs publié en français, se suffit totalement à lui-même.  Et risque de vous contenter tout autant.  « [...] et la journée avance, et bientôt ces foutus zombies essaieront nos sous-vêtements. »  Le livre débute sur les chapeaux de roues le 25 souvenir, 330 apr. U.               Plongé in medias res , dès la première page, l'histoire ne nous donnera le temps de souffler qu'avec parc