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Articles

Affichage des articles du mars, 2022

Le Montage [Vladimir Volkoff]

Commercialisé en 1982, « Le Montage » est, non pas (seulement), un roman d'espionnage, mais surtout un roman sur l'espionnage.             Le Retournement , publié 3 ans plus tôt, a été un très grand succès ; et a valu à V ladimir V olkoff d'accéder à une grande notoriété. Ce qui lui vaudra de rencontrer A lexandre de M arenches, notamment directeur du SDECE (devenu depuis la DGSE) de 1970 à 1981, qui lui aurait donc commandé un roman sur la désinformation, arguant qu'un essai sur le sujet n'aurait pas le même impact. Fervent anticommuniste M arenches, qui venait de découvrir S un T zu, général chinois du VI ème siècle avant J.-C, à qui on attribue l'ouvrage depuis souvent cité L'Art de la guerre , trouve en V olkoff l’orfèvre qu'il lui fallait. Et incite ce fils de russe « blanc » à devenir un spécialiste du genre (que son passé militaire avait par ailleurs bien préparé à être). Très mal reçu à l'époque par l' intelligentsia germanopratine, «

Le grand détournement

« Tout est politique disait-on en 1968 », c’est ainsi que se termine l’article intitulé : « Pour qui votent les super-héros ? » que l’hebdomadaire Marianne a consacré au (mauvais) genre dans son 1303 ème numéro. Et plus précisément à deux d’entre eux, Superman & Batman , créés à la fin des années 1930.  « La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire »  (Alberto Brandolini.)              C’est sous le contrôle de trois universitaires, excusez du peu, que J ean- L oup A dénor le rédige. Et ça commence plutôt mal.  « Superman, Batman... - ont été créés par des immigrés juifs. », nous apprend C amille B aurin, auteur d’une thèse sur le « Métacomic » ; mais qui visiblement ne connait pas ses classiques.  En effet, mise à part J oe S huster né à Toronto au Canada , J erry S iegel, B ob K ane et B ill F inger sont nés aux U.S.A. .  La suite des propos de C amille B aurin nous affranchit s

The Guardians of Justice (Will Save You!)

Série télévisée diffusée par Netflix™, que l’absence de battage médiatique devrait inciter à regarder, « The Guardians of Justice (Will Save You!) » se décompose en sept épisodes d'une durée d’approximativement 25 minutes chacun. Si l'affiche ci-contre annonce son appartenance au genre super-héroïque, elle ne dit rien de sa forme. Laquelle mélange des prises  de vue réelle, des séquences de dessin animé, de l'animation 3D, de la patanimation, des séquences 8 bits à la musique de synthétiseur si reconnaissable, et j'en oublie sûrement. S'inspirant de tout un pan de la Pop culture © des années 1980/1990, « The Guardians of Justice (Will Save You!) » est le rejeton sous acide d'une maxi-série de bande dessinée dont l'impact n'a toujours pas fini de se faire sentir. Du moins si j'en crois la (très mauvaise) série télévisée de D amon L indelof, et l'acharnement que démontre régulièrement DC Comics™ a en démonter la spécificité.             Si le sc

Pas de littérature ! [Sébastien Rutés]

Roman policier « à la française » made in immédiat après-guerre, dont il copie avec brio le style et le langage argotique (sa marque de fabrique d'alors) « Pas de littérature ! » est aussi une course à l’échalote en forme d'exercice de style.             Si les nombreuses péripéties de l'histoire n'ont rien d'un enfumage, elles s'appuient et -surtout - mettent au jour des enjeux qui ne sont pas de simples divertissements tout en étant justement très divertissants.  Pêle-mêle : la collaboration bien sûr, le soft power étasunien qui ne s'appelait pas encore comme ça, le guerre froide et l'histoire de la Série noire™, à propos de laquelle S ébastien R utés à une astucieuse théorie.             Aux alentours du 9 avril 1950, Gringoire Centon , traducteur à la Série noire™ va se trouver engagé dans une enquête dont l'objet est le prête-plume, disparu, d'un truand légendaire de Paname .  Presque 260 pages plus tard toutes les réponses que cette aven

Le Code du Démon [Adam Blake / Véronique Gourdon]

Deuxième tome d'une série, qui peut donc a priori être lu indépendamment des deux autres, surtout que le dernier n’a - à ma connaissance - pas été traduit, « Le Code du Démon », comme L'Évangile de l'assassin , suit méticuleusement les archétypes du thriller ésotérique, remis au goût du jour par le Da Vinci Code .  Ce roman, écrit par Adam Blake (pseudonyme de M ike C arey) met en scène une nouvelle fois Heather Kennedy devenue entre-temps une inspectrice virée de la police, et l'ex mercenaire Leo Tillman .  Toutefois, la notule qui va suivre va moins s'intéresser à l'histoire proprement dite qu'analyser, subjectivement s'entend (mais est-il besoin de le préciser), un parti pris idéologique qui a fait, depuis la commercialisation française du roman en 2011, beaucoup de chemin.  Au point de donner une image très négative de ceux qui s'aventurent à en faire la critique.              J'ai mis quelques pages avant de me rendre compte que l'aut

כָּפוּלים

C'est à M aria F eldman, que l'on doit le sujet de « False Flag 2015 », développé ensuite conjointement avec le scénariste A mit C ohen pour la chaîne de télévision israélienne Aroutz 2.              Inspirée par une autre série télévisée intitulée Hatufim (dont Homeland est un remake étasunien), sur laquelle la productrice avait précédemment travaillé, et dont elle attribue – rétrospectivement - le succès surprise à travers le monde à la place qu’y tenait les gens ordinaires. « False Flag », titre qui évoque les actions menées par un pays contre un autre en utilisant de faux signes d'identification, mettra donc en scène cinq individus, apparemment impliqués contre leur gré (?) dans un événement géopolitique qui les dépassent (?).              Nécessitant un élément déclencheur, ce thriller ira le chercher dans le souvenir des images de vidéo-surveillance qui avaient été diffusées suite à l'assassinat bien réel de M ahmoud al- M abhouh, en 2010, à Dubaï . Et dont l