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Articles

Affichage des articles du septembre, 2016

Luke Cage (& Iron Fist)

The Paybacks / Dark Horse

…. L e romancier et scénariste de BD (mais pas seulement) A lfred B ester raconte une bien belle histoire au sujet de G eorge H orace L orrimer, le redoutable rédacteur en chef du Saturday Evening Post . Il a fait quelque chose de très audacieux en son temps dit-il, en publiant un roman en deux parties dont la première s’achevait au moment où une jeune femme emmenait un jeune homme chez elle à minuit pour un petit casse-croûte. La seconde livraison s’ouvrait sur nos jeunes gens en train de prendre leur petit déjeuner ensemble dans l’appartement de la fille le matin suivant. Des milliers de lettres indignées affluèrent au journal, et H orace L orrimer fit imprimer une réponse ainsi libellée : « L e Saturday Evening Post n’est pas responsable de la conduite de ses personnages entre les épisodes publiés. » Ce qui fait dire à B ester que sans doute, nos héros de bandes dessinés menaient-ils des vies normales entre deux épisodes. Batman se saoule la gueule et traque la

ZENITH (Grant Morrison/Steve Yeowell)

ZENITH tome 1  Scénario : Grant Morrison Dessin : Steve Yeowell Traduction : Laurent Queyssi Lettrage : MOSCOW*EYE   232 pages dont, des couvertures originales et des recherches de personnages  Prix : 19 EUR   Zenith est le fils de deux super-héros contestataires des années 1960. Égoïste et immature, il préfère utiliser ses pouvoirs pour sa propre célébrité que pour combattre le crime. Mais le retour d'un surhomme nazi, Masterman, va le forcer à affronter son héritage et battre le rappel auprès des anciens coéquipiers de ses parents.  …. E n 1990 le scénariste G rant M orrison expliquait à qui voulait l’entendre, via la revue Speakeasy où il écrivait alors une rubrique régulière, que quiconque aurait lu le roman de l’écrivain américain R obert M ayer, intitulé Super-Folks ( Pour en savoir + ), lors de sa sortie en 1977, aurait certainement pu écrire depuis une grande BD, voire trois grandes bandes dessinées.  Sans oublier de mentionner une citation de N i

Le sourire de Wonder Woman

Secret Identities (Faerber/Joines/Kyriazis/Riley)

Secret Identities   Coscénaristes : B. Joines & J. Faerber   Dessinateur : I. Kyriazis   Coloristes : C. Kirchoff & R. Riley  Traducteur : P. Touboul  Lettreurs : F. Urek & Justine   Derrière chaque masque se cache un secret...  The Front Line est une équipe de super-héros chargée de maintenir l’ordre et la justice. Mais son destin bascule le jour où elle intègre une nouvelle recrue : Crosswind.    ATTENTION , quelques effets de texte de mon commentaire©™ sont susceptibles de révéler des éléments importants de l'histoire aux lecteurs les plus perspicaces !!!!!! __________________________________  …. D ifficile pour moi d’identifier le moment où a eu lieu une sorte de prise de conscience en ce qui concerne ce qu’on appelle pudiquement (dans le monde réel) les « dommages collatéraux » - lors d’affrontements entre protagonistes et antagonistes - dans la BD d’évasion étasunienne, et plus précisément en ce qui concerne le quadrant de cet univers q

Le Maître des crocodiles (Pendanx & Piatzszek)

…. Quelquefois comme chacun sait, le hasard fait bien les choses. Intrigué par le titre de cette BD et par sa couverture je l’ai empruntée sans bien entendu savoir à quoi m’attendre. …. U ne équipe réduite de documentaristes arrive l'archipel de Banyak sur la côte ouest de Sumatra et si les premiers contacts avec les autochtones ne se passent pas idéalement, finalement ça s’arrange plutôt bien. Le maître des crocodiles est une histoire qui m’a bluffé deux fois.  Ce que j’avais pris pour un scénario sur un groupe d’écologistes avec un arrière-plan géopolitique en butte à une population retranchée sur ses us et coutumes tourne assez rapidement – sans que les deux points évoqués soient négligés cela dit – en une version indonésienne si je puis dire, d’un blockbuster bien connu.  D’autant plus qu’on s’accorde à dire qu’il est le premier du genre. Et cette version indonésienne et dessinée ou plutôt peinte, est magnifiquement traitée par J ean- D enis P endanx. L

Copperhead T.01 (Jay Faerber/Scott Godlewski)

COPPERHEAD tome 1  Bienvenue à Copperhead, un trou perdu situé sur une planète isolée de tout. Clara Bronson, mère célibataire, se prépare à vivre son premier jour en tant que shérif de la ville.   Contient : Copperhead volume 1 (#1-5)  Scénario : Jay Faerber  Dessin : Scott Godlewski  Couleurs : Ron Riley  Traduction : Benjamin Rivière   Lettrage : Moscow * Eye   Collection : Urban Indies , 128 pages …. L e scénariste J ay F aerber le déclare sans ambages dans la préface qu’il consacre au premier tome de sa série : Copperhead est un western.  Un peu comme Ghost of Mars , à propos duquel J ohn C arpenter son réalisateur déclarait : « Ghosts of Mars se réfère surtout au western hollywoodien », ou encore Outland de P eter H yams, cousin jovien du Train sifflera trois fois . Comme les deux films cités, il a cependant la particularité de se dérouler sur une autre planète que la notre.  …. Nouvellement embauchée par la ville de Copperhead en qualité de s

PARADAX ! (Peter Milligan & Brendan McCarthy)

…. P as d’accident tragique, pas de meurtre sur lequel bâtir une vengeance, Al Cooper trouve dans son taxi un costume oublié par l’un de ses clients. Il l’enfile et s’aperçoit qu’il peut traverser la matière solide ; après avoir imaginé dévaliser une banque pour devenir « aussi riche que Michael Jackson » il envisage plutôt de devenir un super-héros. Mais sa première sortie en ville ne se passe pas comme prévue, on le moque voire on lui intime de passer au large des enfants !!! Heureusement sa petite amie, Kopper Keen , ajoute à son costume ce qui fera toute la différence : une veste, un jeans déchiré et une paire de baskets.  Une nouvelle tenue, un manager qui négocie les droits télévisuels de ses rencontres avec des super-vilains, et le voilà prêt à devenir célèbre. Et riche !  Ce qui ne l’empêche pas de continuer à boire de la bière et fumer de l’herbe chez lui en se regardant à la télévision. l'accroche-cœur de Superman + la tenue de Kid Flash …. Parada

Karnak #1 à 4 (Warren Ellis & Co.)

Couvertures de David Aja Il n'est pas un Inhumain.  Il n'a jamais été soumis à la brume muta-génique appelée teratogène comme les autres Inhumains. Il est en fait un philosophe profondément insensé qui peut voir le défaut dans chaque chose - objets, systèmes, idées, personnes - et s'attaquer à cette faille dans l'idée de les détruire.  [...] Les parents [de Karnak ] refusèrent qu'il devienne un Inhumain. A la place, il étudia à la Tour de la Sagesse jusqu'à ce que ses capacités naturelles de perception deviennent si développées qu'il puisse annihiler ce qu'il veut, rien qu'en le touchant.  .... A vec Karnak E llis & Co. s'inscrivent dans une tradition dont les racines connues cousinent avec le numen des dieux antiques qui, d'un mouvement de tête, faisaient basculer la destinée du monde, jusqu'au coup de baguette magique du prestidigitateur en passant par la fulgurance du pistolero et du samouraï dont l'exiguïté de

Maggy Garrisson t.01 & 02 (L. Trondheim & S. Oiry)

…. R écit très agréablement ficelé aux personnages plus vrais que nature, les deux premiers tomes de Maggy Garrisson séduisent aussi grâce au soin apporté à la mise en couleur et au découpage des planches.  S téphane O iry travaille l’éclairage de chaque case avec beaucoup de précision, soigne le modelé des formes, et utilise une palette de couleurs et de valeurs qui se substitue aux récitatifs d’ambiance avec beaucoup de réussite.  L’encrage n’est pas en reste, à charge pour lui de donner de la texture, d’ajouter des ombres, ou d’accentuer l’expressivité d’un visage. L’utilisation, avec une certaine constance, d’un gaufrier de 12 cases évite contre toute attente le sentiment de monotonie que l’on est en droit d’en attendre, pour induire à la place une sensation d’immersion tout à fait stupéfiante.  L ewis T rondheim fait semble-t-il, pleinement confiance à son dessinateur pour exprimer les sentiments qui traversent les personnages, et à son storytelling pour raconter

Sidekick T.01 & 02 (J. Michael Straczynski/Tom Mandrake)

…. I l me semble que la manière la plus simple d’envisager la présence d’un sidekick (faire-valoir/partenaire) adolescent auprès d’un super-héros adulte est de le voir comme un moyen d’identification pour les plus jeunes lecteurs. Dans le cas de Batman – et cet exemple n’est pas choisi au hasard - on s’accorde pour y voir aussi une manière d’atténuer l’aspect assez sombre des aventures du Dark Knight vers lequel il tendait au début du Golden Age .  …. Dans le premier numéro de Sidekick publié aux U.S.A. , le scénariste de la série J . M ichael S traczynski (abrégé en JMS ), déclare sans ambages qu’il les déteste pour la simple et bonne raison que si quelqu’un comme Batman le poussait à grandir lorsqu’il avait 13 ans, son partenaire Robin - approximativement du même âge que JMS à l’époque - lui faisait bien sentir qu’il était capable de faire des choses que lui ne pouvait pas (et ne pourrait jamais) faire au même âge.  Si Batman pouvait apparaître comme un idéal à at

Stumptown [Rucka / Southworth / Capuron]

STUMPTOWN t.1 : Disparue   Auteurs : Greg Rucka, Matthew Southworth, Lee Loughridge & Rico Renzi Traduction : Anne Capuron Lettrage : Moscow*Eye Éditeur : Delcourt ___________________ Dex est une jeune femme qui a monté son agence de détective privé. Malheureusement, elle est beaucoup moins douée aux jeux que pour résoudre des affaires. Sa chance semble tourner lorsque la directrice du casino de la Wind Coast lui offre d’effacer sa dette. En échange, elle doit retrouver sa petite-fille disparue. C’était une matinée pour aller voir ailleurs ….        C e n’est pas parce que l’on connaît toutes les lettres d’un alphabet que l’on connaît aussi tout ce qu’on peut écrire avec.   Sur une idée plutôt commune – la disparition d’une personne – R ucka & S outhworth en font une démonstration éclatante.   Soignant aussi bien la forme que le fond, ne négligeant aucun personnage, le scénariste et le dessinateur rivalisent d’audace et de talent sur pas loin de 130 planches, et

INJUSTICE : Les dieux sont parmi nous T.01 (Taylor/Raapack)

INJUSTICE TOME 1  Scénario: Tom TAYLOR   Dessin:  Jheremy  RAAPACK   Traduction : Thomas DAVIER   Lettrage : C. SEMAL & L. HINGRAY Manipulé par le Joker, Superman tue la mère de son enfant à naître : Lois Lane. Fou de rage, l’Homme d’Acier s’en prend directement au Clown Prince du Crime et l’arrache des mains de Batman pour lui ôter la vie. Cet assassinat de sang-froid marque le début d’une ère sombre pour les héros de la Ligue de Justice. (Contient INJUSTICE: GODS AMONG U.S. Vol. 1 : #1-6)  « Le monde devient plus intéressant dès qu’on essaie de le cadrer. Cela aiguise la perception. »  Michel Houellebecq …. L e monde de la fiction aussi, serais-je tenté de dire mon cher M ichel. Injustice, les dieux sont parmi nous est une série que l’on peut, sans se tromper qualifier de « grim and gritty » (selon l’expression en usage). Le « grim and gritty » autrement dit des histoires à l’ambiance sombre et violente (voire sordide) est une ligne de fuite dont o