Hector possède un don inestimable...
Un super-pouvoir qu'il refuse d'utiliser et dont le gouvernement, qui vient de mettre la main sur lui, compte bien découvrir l'origine. Il est contraint d'intégrer un centre spécial placé sous haute surveillance. |
…. En plus de soixante-dix ans d’existence l’univers des super-héros a été largement cartographié par une multitude d’auteurs et d’histoires.
« L’Âge d’or », « l’Âge d’argent », « l’Âge de bronze », voire « l’Âge du chrome » et tutti quanti ; les amateurs du genre aiment ponctuer les grandes étapes de son histoire avec un sens de l’emphase certain, mais le « troisième âge » ne fait visiblement pas partie de leur vocabulaire.
Mathieu Salvia, le scénariste du nouvel album de la série-concept « Sept » a justement la très bonne idée de sortir de sa manche cette carte, qui donc sauf rares exceptions est peu utilisée : la carte vermeil.
Autre bonne idée d’un album qui n’en manque pas, il resserre sont intrigue en faisant de ses personnages principaux des exceptions, et localise son intrigue – contrepied amusant à un certain américano-centrisme du genre – dans l’Hexagone.
Si je ne pense pas qu’on puisse parler de « réalisme » dès lors qu’il s’agit de mettre en scène des gens capables de voler, de traverser des murs ou d’être invisible, on peut cependant tenter l’approche la moins farfelue possible ; un gageure aussitôt qu’il est question de produire de la BD d’évasion, mais dont le scénariste se sort avec beaucoup de brio.
Sur une prémisse certes relativement convenue, Mathieu Salvia brode une histoire qui l’est beaucoup moins, grâce à des péripéties et à des personnages dont l’agencement et les interactions accouchent d’une entropie singulière.
L’inévitabilité de la chute si je puis dire, n’enlève rien au plaisir de la lecture ; tant un récit réussi semble toujours aller de soi.
Le super-héros est essentiellement le producteur d’un certain type de récit, et pour ce faire il a besoin d’un adjuvant indispensable (dont il est presque toujours le créateur) : le « super-vilain ».
L’album Sept héros n’échappe pas à la loi du genre mais il la subvertit avec ingénuité. Et ingéniosité.
…. C’est Philippe Briones qui se charge des dessins - un artiste habitué aux super-héros costumés américains mais aussi à la bande dessinée « franco-belge » - dans un style qui n’appartient qu’à lui : élégant, dynamique et efficace. Romain Huet quant à lui se charge de la colorisation, et ne dépareille pas dans ce talentueux trio.
…. Sept héros est un album tout à fait divertissant, qui se sort de la contrainte de la série-concept dans laquelle il paraît avec beaucoup d'espièglerie et d'aisance.
Il donne en outre le plaisir de lire un jeune scénariste plein de promesses, qui ne devrait pas en rester là.
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