Couvertures de David Aja |
Il n'est pas un Inhumain.
Il n'a jamais été soumis à la brume muta-génique appelée teratogène comme les autres Inhumains. Il est en fait un philosophe profondément insensé qui peut voir le défaut dans chaque chose - objets, systèmes, idées, personnes - et s'attaquer à cette faille dans l'idée de les détruire. [...] Les parents [de Karnak] refusèrent qu'il devienne un Inhumain. A la place, il étudia à la Tour de la Sagesse jusqu'à ce que ses capacités naturelles de perception deviennent si développées qu'il puisse annihiler ce qu'il veut, rien qu'en le touchant. |
.... Avec Karnak Ellis & Co. s'inscrivent dans une tradition dont les racines connues cousinent avec le numen des dieux antiques qui, d'un mouvement de tête, faisaient basculer la destinée du monde, jusqu'au coup de baguette magique du prestidigitateur en passant par la fulgurance du pistolero et du samouraï dont l'exiguïté des gestes se retrouve (et ce n'est pas un hasard) dans le « film noir ».
Il s'agit d'atteindre « l'idéalité d'un monde rendu à la merci sous le pur gestuaire humain, et qui ne se ralentirait plus sous les embarras du langage : les gangsters et les dieux ne parlent pas, ils bougent la tête et tout s'accomplit »*.
.... L'aspect expérimental de ses derniers travaux n'est certainement pas une coïncidence, le scénariste Warren Ellis tente de sortir son épingle du jeu en accordant à l'aspect formel de ses BD toute son attention (attitude pas si courante que ça dans le secteur mainstream de la BD U.S. et qui donc, le singularise), parfois au détriment de leur scénario ; ce qui ici n'est pas le cas dirait-on.
Difficile de dire où tout cela va nous mener, mais pour l'instant le voyage de son héros vaut largement le déplacement ; contrairement à ce que j'avais d'abord pensé après avoir lu seulement le premier numéro tant son personnage principal apparaît très antipathique. « Il n'est pas un Inhumain » écrit le scénariste lors de la présentation de la série, certes il ne fait pas partie de la race des Inhumains (qui soit dit en passant devient de plus en plus présente au sein de l'univers dit « 616 » de l'éditeur new new-yorkais) mais il est bien totalement inhumain.
L'ambiance créée dans ce premier numéro par le dessinateur Gerardo Zaffino et le coloriste Dan Brown (qui accomplissent un sacré bon travail) ajoute à ce sentiment une atmosphère pour le moins délétère.
L'ambiance créée dans ce premier numéro par le dessinateur Gerardo Zaffino et le coloriste Dan Brown (qui accomplissent un sacré bon travail) ajoute à ce sentiment une atmosphère pour le moins délétère.
Une des pages du #1 |
Reste à savoir si la chute de cet arc sera à la hauteur de la montée en puissance qui elle m'apparaît pour l'instant indéniable et très réussie.
Intrigué et emballé pour le coup (sic) !
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*Roland Barthes : Mythologies
Ayant lu ton article, j'attends maintenant avec encore plus d'impatience le TPB.
RépondreSupprimer[-_ô] !
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