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Articles

Affichage des articles du mars, 2023

Anthem (Hymne) [Ayn Rand / Jacqueline Balestier & Philippe Chamy]

A yn R and (1905 - 1982) n'est pas très connue dans l' Hexagone , contrairement à sa patrie d'adoption.  En effet, aux État-Unis , son œuvre romanesque est réputée être la plus lue après la Bible. Sa notoriété est telle qu'on trouve facilement des références à son travail dans la culture de masse. Et nombre de gens influents ont été influencés par ses idées.             Née en 1905 dans la Russie tsariste, elle expérimentera familialement l'arrivée au pouvoir des bolcheviks. Événement dont elle tirera une haine inextinguible pour le collectivisme, qu'elle conservera toute sa vie. En 1925 elle émigre aux U.S.A.             Pour brosser un portrait très rapide de ses idées, je dirais qu' A yn R and remet totalement en question le modèle de l'altruisme, entendu comme, je cite :  « le précepte selon lequel le devoir de l'homme est de vivre pour son prochain ». Philosophe de l'individualisme donc, des droits souverains de l'individu sur lui-même,

Hollywood s'en va en guerre [Olivier Barde-Cabuçon]

Dans les années 1930 Hollywood est la capitale du divertissement. À l'époque, 2/3 des américains vont au cinéma chaque semaine, et les studios produisent 500 films par an. C'est la huitième industrie du pays. Entre 1933 (arrivée au pouvoir de H itler) et 1939, pas un seul film américain tourné par les Majors ne mentionne les nazis. Comme le disait le producteur de cinéma S amuel G oldwyn : « Si c'est un message que vous voulez envoyer, utilisez Western Union ; expédiez un télégramme. ». Autrement dit le cinéma hollywoodien véhicule alors uniquement du rêve et du glamour , et ne fait pas de politique. En outre, G eorg G yssling, consul du Troisième Reich à Los Angeles surveille les projets des grands studios.  Il parviendra ainsi à faire annuler - en 1934 - la production du film The Mad Dog in Europe , écrit par J oseph L . M ankiewicz, qui devait décrire le traitement des juifs dans la société allemande de l'époque.  Seuls quelques films indépendants s'attaquent au

Sierra Muerte [Michel Fiffe / Fred Wetta]

            Fan invétéré de la longue série d'épisodes qui raconte la geste des agents de l'équipe G.I. Joe , M ichel F iffe se voit donner la chance d'en écrire une aventure. Elle prendra la forme d'une mini-série en trois numéros, parue aux U.S.A. en 2019. C'est l'éditeur Vestron™, qui en France , aura le privilège de nous la faire découvrir dans une traduction de F red W etta. En plus de la mini-série, Vestron™ propose une petite, mais efficace présentation de la célèbre équipe para-militaire en question, et un entretien avec M ichel F iffe, en rapport bien sûr avec « Sierra Muerte ».              Connu des lecteurs hexagonaux grâce à sa propre série Copra [ Pour en savoir + ], F iffe reste dans son registre, à savoir une certaine naïveté - de prime abord - dans sa manière de dessiner. Et une ironie bienveillante à l'égard du matériau de base. Cette naïveté, qui n'est pas tant feinte, que la sincère expression de son talent, et des ses influences,

BRZRKR [Keanu Reeves / Matt Kindt / Ron Garney / Bill Crabtree]

« That’s men were men, whatever that means »  P eter B ogdanovich à propos de H oward H awks              C’est semble-t-il le célèbre acteur K eanu R eeves qui en a eu l’envie : « J'ai eu cette idée de vouloir jouer un personnage qui pourrait frapper les gens à travers la poitrine et leur arracher les bras… Et puis l'idée de quelqu'un qui est maudit par la violence et qui essaie de comprendre qui il est, et comment il est venu à être ce qu’il est ; tout en acquérant au fur et à mesure du temps la volonté de récupérer son humanité. ». [Sourire] Un désir qui a finalement pris corps lors d’une rencontre, en 2017, avec l’éditeur de bande dessinée américain BOOM ! Studios™.  Information : Revenons cependant en arrière, chez les anciens Scandinaves, dont le rituel ursin le plus célèbre, et sans doute le plus fréquent, n’est pas la consommation de la chair ou du sang de l’animal mais le déguisement au moyen de sa peau. Les sagas et les récits de la mythologie nordique mettent

Marky et les Robots [Mark Russell / Mike Deodato Jr. / Lee Loughridge]

Ceci dit j'aurais dû m'en douter. Une histoire qui a besoin d'une lettre d'intention ne doit pas être aussi bonne que celui qui la raconte le croit.            Un petit mot avant cela sur le dessinateur de cette mini-série, commercialisée aux U.S.A entre août 2021 et janvier pendant cinq numéros. Mike Deodato Jr. a commencé sa carrière au début des années 1990, et il est rapidement devenu un stakhanoviste de la planche à dessin. Tout en créant une controverse au sujet de sa rapidité et de la qualité de son travail, liée a la création d'une équipe de dessinateurs qui travaillait alors sous sa signature. Pour le meilleur et surtout, pour le pire. Bref, tout cela s'est finalement arrangé, et maintenant le dessinateur brésilien est devenu une carte maîtresse des éditions AWA Studios™.             Au point d'être partie prenante dès leur premier projet, en mars 2020. C'est je crois, je ne me souviens pas de l'avoir vu avant, à ce moment là que Deodato Jr

Le crime de Julian Wells [Thomas H. Cook / Philippe Loubat-Delranc]

« Le crime de Julian Wells », du prolifique T homas H . C ook, est un roman policier astucieux qui subvertit avec beaucoup de brio les règles du genre.  Comme parfois, ici le crime en question repose sur un malentendu, que l'enquête mettra au jour après un long voyage. Dans tous les sens du terme.             Très référencé, avec au moins une annotation qui me semble ne pas correspondre à l'ironie d'un personnage, ce roman parcours l'espace et le temps.             En effet donc, lors d'une rencontre à la frontière du Brésil et de l' Argentine , pays où tout a commencé alors que la junte militaire était au pouvoir, El Árabe , un tortionnaire au service de la dictature du temps d'avant, s'exclame, en voyant arriver Loretta Wells et Philip Anders à la recherche des réponses aux questions qui meuvent l'intrigue : « – Tiens ! L’aigle s’est posé, dit-il en s’esclaffant. ». Et la note de bas de page de préciser : « Allusion au film de John Sturges adap

Marlowe [Neil Jordan / Liam Neeson / Diane Kruger / Jesica Lange]

C'est L iam N eeson, 70 ans au compteur, qui apporte ce projet, sous la forme d'un scénario écrit par W illiam M onahan, au réalisateur N eil J ordan.  Ce dernier qui connait bien N eeson pour l'avoir dirigé quatre fois, a par ailleurs lu et apprécié le roman de  J ohn B anville, qui sous le pseudonyme de Benjamin Black a écrit un nouveau roman ( La blonde aux yeux noirs ) consacré au célèbre détective privé angeleno, créé en 1939 par R aymond C handler, dont le scénario en question est justement l’adaptation.              Aujourd'hui, Philip Marlowe risque d'apparaître comme une caricature du détective privé, d'autant que le film de J ordan met en scène tous les stéréotypes du (mauvais) genre dit du « film noir ». Alors que ce personnage est plutôt un archétype, en ce sens qu'il a, avec notamment le Sam Spade de D ashiell H ammett, imprimé dans l'imaginaire collectif, surtout grâce au cinéma, ce qu'est un privé digne de ce nom.  Archétypes, (mauv

Chasse aux sorcières [Jack Cannon / Christophe Claro]

Troisième tome des enquêtes musclées de Joe Ryker , paru dans la collection SUPERCOPS du Fleuve Noir™, alors dirigée par S téphane B ourgoin (spécialiste ès tueurs en série jusqu'à ce que la réalité le rattrape) ; « Chasseur de sorcières 1994 » est en fait le deuxième roman qu'a consacré Jack Cannon (alias N elson D e M ille) à son flic dur-à-cuire.             Même le lecteur peu attentif remarquera que le retour du sergent Ryker aux sordides affaires du huitième district est entourée d'allusions à l'enquête traitée dans Massacre à New York [ Pour en savoir + ]. Il faut dire que la publication des aventures de Joe Ryker est en soi un récit pleins de rebondissements.             Ainsi par exemple, le roman suivant, intitulé The Terrorist (inédit en français à ma connaissance), a-t-il été écrit par L en L evinson, mais a paru en 1974 sous celui de N elson D e M ille. Jusqu'à ce que fin 1980 et début 1990, D e M ille rassemble les trois romans consacrés à Joe Ry

L'Anti-Gang [Burt Reynolds / Rachel Ward / Vittorio Gassman]

Adapté d'un roman de W illiam D iehl, « L'Anti-Gang 1981 » est la troisième réalisation de B urt R eynolds. On y suit Tom Sharky , flic dur-à-cuir de la brigade des stups de la ville d'Atlanta dans une opération qui lui vaudra d'être muté à la « mondaine ».             Si le scénario est relativement convenu, mais pas tant qu'on pourrait le croire, c'est au niveau de la réalisation que ce film tire son épingle du jeu. Dès le générique, qui a dû marquer le jeune Q uentin T arantino, puis lors de la longue surveillance de la relation adultère d'un gouverneur en campagne, ou encore lors de la recherche d'indices dans un appartement vide - après que le tueur soit passé à l'acte ; ces différentes séquences sont autant de moments forts qui doivent tout à la mise en scène de R eynolds.             Autre raison de se réjouir, le doublage français - très très bon (les acteurs y sont parfois meilleurs que leurs homologues américains), prend des libertés (très

Ado [Connie Willis / Jean-Pierre Pugi]

« Ado » est une très courte nouvelle, publiée en 1988 aux États-Unis , et traduite en France par J ean- P ierre P ugi dés 1995, dans un recueil de nouvelles dédié à C onnie W illis, intitulé Aux confins de l'étrange . (On trouve également ce récit au sommaire du tome 4 d'une Histoire de la science-fiction par J acques S adoul en Librio™)             Une traduction qui ne coule pas de source, le texte de C onnie W illis raconte en effet les difficultés que rencontre un professeur de littérature anglaise lors d'une étude des œuvres de S hakespeare.              En outre, puisqu'il s'agit de corriger des textes ou des expression en anglais, qui risquent d'offenser tel ou tel groupe de pression, la traduction ne peut pas toujours s'en tenir au texte original. Par exemple à un moment donné une élève est décrite agenouillée à côté de sa pancarte, en train de biffer « l’homme » avant « de confiance ». Dans la version originale, cette même élève supprime le mot «

Le sursaut [Franz-Olivier Giesbert]

«  Tout le monde peut retourner sa veste, mais il faut une certaine adresse pour la remettre à l’endroit !  » Winston Churchill  Nouvel Observateur™, Le Figaro™, Le Point™, La Provence™ et j'en oublie sûrement, F ranz- O livier G iesbert est un habitué des rédactions, des plateaux de télévision et des béguins politiques.             « Le sursaut » est donc le premier tome d'une trilogie, celle de « l'histoire intime de la V è République » comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage. G iesbert s'intéresse principalement à deux ou trois points forts : l'arrivée au pouvoir du Général de G aulle, l'indépendance de l' Algérie , et la transformation des institutions. Ce qui n'est pas rien !             Fasciné par le général S alan très jeune, auquel il consacre beaucoup d'espace dans son livre, F ranz- O livier G iesbert, ne fait pas dans l'hagiographie concernant de G aulle, c'est rien de le dire.              Ainsi peut-on lire dans les