« Le crime de Julian Wells », du prolifique Thomas H. Cook, est un roman policier astucieux qui subvertit avec beaucoup de brio les règles du genre.
Comme parfois, ici le crime en question repose sur un malentendu, que l'enquête mettra au jour après un long voyage. Dans tous les sens du terme.
Très référencé, avec au moins une annotation qui me semble ne pas correspondre à l'ironie d'un personnage, ce roman parcours l'espace et le temps.
En effet donc, lors d'une rencontre à la frontière du Brésil et de l'Argentine, pays où tout a commencé alors que la junte militaire était au pouvoir, El Árabe, un tortionnaire au service de la dictature du temps d'avant, s'exclame, en voyant arriver Loretta Wells et Philip Anders à la recherche des réponses aux questions qui meuvent l'intrigue : « – Tiens ! L’aigle s’est posé, dit-il en s’esclaffant. ».
Et la note de bas de page de préciser : « Allusion au film de John Sturges adapté d’un roman de Jack Higgins, L’aigle s’est envolé. ».
Mais, compte tenu du contexte, je crois que Thomas H. Cook fait plutôt ici référence à la mission Apollo 11. [Sourire]
Mais peu importe.
« Le crime de Julian Wells » est un petit bijou, un whodunit où le crime n'est pas celui qu'on croit ; un roman plus tordu qu'un politicien en campagne.
Une histoire qui s'amuse ouvertement d'en être une avec des effets de lampshading* judicieux, bref un moment de lecture plus que recommandé.
C'est le premier livre de Cook que je lis, et ce ne sera pas le dernier.
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Le « lampshading » est un artifice - contre-intuitif - qu'on utilise pour désamorcer une situation, souvent un stéréotype pour ne pas dire un cliché, ...... en attirant l'attention sur ce dernier.
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