Adapté d'un roman de William Diehl, « L'Anti-Gang1981 » est la troisième réalisation de Burt Reynolds. On y suit Tom Sharky, flic dur-à-cuir de la brigade des stups de la ville d'Atlanta dans une opération qui lui vaudra d'être muté à la « mondaine ».
Si le scénario est relativement convenu, mais pas tant qu'on pourrait le croire, c'est au niveau de la réalisation que ce film tire son épingle du jeu.
Dès le générique, qui a dû marquer le jeune Quentin Tarantino, puis lors de la longue surveillance de la relation adultère d'un gouverneur en campagne, ou encore lors de la recherche d'indices dans un appartement vide - après que le tueur soit passé à l'acte ; ces différentes séquences sont autant de moments forts qui doivent tout à la mise en scène de Reynolds.
Autre raison de se réjouir, le doublage français - très très bon (les acteurs y sont parfois meilleurs que leurs homologues américains), prend des libertés (très politiquement incorrectes) en rajoute sur l'aspect film de bande. C'est d'ailleurs là que vient le titre original, Sharky's Machine. La « machine » en question fait référence à l'équipe qui épaule le héros.
Plusieurs répliques de la version française, et donc pas des moindres, sont totalement absente de la V.O.
Vittorio Gassman et Henry Silva sont très bons en salopards, Brian Keith en vieux de la vieille à qui on ne la fait pas est parfait, Harry Rhodes, Bernie Casey, bref tout le casting est à sa place.
Les amateurs d'arts martiaux reconnaitrons sûrement Dan Inosanto (connu mais pas seulement, pour avoir été l'un des premiers élèves de Bruce Lee lorsqu'il enseignait le Jeet Kune Do™), dans un rôle de tueur. Et les curieux seront peut-être contents d'apprendre que l'une des cascades, la plus spectaculaire du film, est jouée par Dar Robinson, un célèbre cascadeur américain, qui a connu une certaine notoriété en France grâce à l'émission de Jacques Martin Incroyable mais Vrai.
Je me souviens justement d'une fois, où il était filmé en train de préparer un saut de très grande hauteur (sa spécialité) lors duquel il testait un système de filin sensé ralentir sa chute. Celui justement qu'il utilise dans « L'Anti-Gang ».
Bref ce film n'est sans doute pas un chef-d’œuvre, mais il a plusieurs moments de grâce. Burt Reynolds y dégage une masculinité parfois brutale, mais plus souvent encore chaleureuse. Rachel Ward n'est pas très bonne actrice, mais sa sensualité fait largement oublier son manque d'expérience. Et puis la bande-son est de toute beauté.
Un Hollywood Night© d'auteur en quelque sorte.
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