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Articles

Affichage des articles du 2016

Parages des voies mortes (William S. Burroughs)

Cure de désyntaxication   …. F antôme influent de la sphère occidentale de l’imaginaire commun, W illiam S . B urroughs dont les ouvrages ne prétendent pourtant guère au cycle de l’action conditionné, y est partout présent. Ou presque : acteur chez G us V an S ant (par exemple), leading role d’un biopic pour C ronenberg sous les traits de P eter W eller, en arrière-plan dans nombre de BD : Watchmen , The Exterminators ( S imon O liver + T ony M oore), L’Odeur des garçons affamés ( Pour en savoir + ), Black Hole  (celui de C harles B urns), etc .  Il est même au centre d’une campagne de publicité de l'équipementier NIKE (un rôle à contre-emploi, pour le moins) ; tout en collectionnant à partir de 1967, les occurrences étranges du chiffre « 23 », avec un pied dans l’industrie musicale.  La carte n’est pas le territoire   …. B ande dessinée encore, puisque j’en suis venu à lire PARAGES DES VOIES MORTES après avoir découvert quelques numéros de la maxi-série de J amie

BFI : Les classiques du cinéma (BRAZIL)

C'est Diane Lecerf qui a réalisé la couverture de l'édition française BFI : Les Classiques du cinéma n°3 (BRAZIL)  Quand les distributeurs américains de Brazil (1985) ont vu le montage européen du film de T erry G illiam, ils se sont extasiés de sa maestria visuelle, mais ont exigé de nombreuses coupes. La guérilla menée par Gilliam pour préserver l’intégrité de son film fut couronnée de succès et rentra dans la légende d’Hollywood. Brazil est désormais reconnu comme l’un des plus grands films de science-fiction de ces trente dernières années et comme le film clé de la carrière légendaire de Gilliam.  • Paul McAuley retrace le cours de la production et l’accueil critique, analyse l’imagerie rétrofuturiste et les scènes originales du film tout en démêlant sa toile narrative complexe faite d’accidents, de coïncidences et d’allusions. Explorant des thèmes comme le coût de la collusion avec le pouvoir et la puissance et l’usage du fantastique, ce motif récurrent de la

INCORPORATED (S01-E03+04)

Après deux épisodes supplémentaires, Incorporated confirme tout le bien que j'en pensais ( Pour en savoir +). .... L 'arrière-plan socio-politique qui se précise n'est pas sans rappeler l'excellente série de G reg R ucka & M ichael L ark, Lazarus ( publiée par Image et par Glénat) , tout en restant à bonne distance du traitement que le comic book a choisi.  La personnalité respective des différents personnages se précise, et le scénario n'hésite pas à ouvrir plusieurs intrigues de front, ce qui donne un rythme sans temps mort. D'autant que chaque épisode est finalement assez court : une quarantaine de minutes, récapitulation comprise. Inutile de vous dire que le temps file à toute allure. L'agent Bucky est ton meilleur ami S'il y a un paquet de bonnes idées à chaque fois, l'une d'entre elles est particulièrement efficace.  Il s'agit de rythmer l'épisode avec de fausses publicités pour tel ou tel produit ou service ;

LATIUM t.1 (Romain Lucazeau)

«Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions des mœurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements.» Arthur Rimbaud , Une saison en enfer . ______ …. D epuis la fin des années 1920 (au moins) le mot science-fiction a fait fortune, même s’il n’a pas forcément fait celle de ceux qui en ont fait ce qu’il est aujourd’hui.  On ne sait pas trop bien ce qu'il veut dire. Le genre que nous aimons est rarement lié à la science, pas toujours à la fiction. Mais il faut croire que le tout est plus grand que les parties qui le composent !  Toutefois certaines parties sont plus saillantes que d’autres. Crayonnés de Manchu pour Latium De ce que je peux en juger R omain L ucazeau plonge son histoire dans le mégatexte qui fait de la science-fiction ce qu’elle est, et plus particulièrement ce qui a trait au space opera et aux I.A., mais à l’instar

BERLIN STATION (S01-E10/Final)

…. L e 1er épisode de Berlin Station ne faisait pas dans la ½ mesure pour retourner en sa faveur n’importe quel spectateur ayant eu l’idée de s’y intéresser ( Pour en savoir + ).  Mécanique de précision, les neuf suivants devaient remonter le fil des événements qui avaient menés à l’acmé dramatique dudit épisode, et n’avaient donc pas droit à l’erreur.  …. Le dixième & dernier épisode sanctionne - ce que les précédents laissaient prévoir – une saison exemplaire.  Berlin Station a, en substance, réussi à proposer une série ludique alliant le fond commun de l’espionnage de la « guerre froide », aux questions contemporaines qui agitent le milieu du renseignement, et en premier lieux les « lanceurs d’alerte » et les conséquences de leur engagement.  Sans être pour autant un pensum , elle autorisait quiconque voulait s'y plier d'y réfléchir aussi.  Je ne dois pas être le seul à avoir apprécié les tribulations de nos espions placés sous le commandement d’ O len S tei

L'Odeur des garçons affamés (Loo Hui Phang & Frederik Peeters)

Texas, 1872. Oscar Forrest, photographe, répertorie les paysages de l'Ouest pour le compte du géologue Stingley. Entre Oscar et Milton, jeune garçon à tout faire du groupe, s'installe une relation ambiguë. ... Alors qu'autour de l'expédition, rôdent un inquiétant homme en noir et un Indien mutique.  …. S i L oo H ui P hang a écrit un western éloigné de ce à quoi une grande partie du genre nous avait habitués, en lisant L’Odeur des garçons affamés j’ai senti comme une affinité certaine avec le « western » écrit quelques années plus tôt (1983) par W illiam S . B urroughs, intitulé Parages des voies mortes * (Place of Dead Roads). Même place accordée à l’onirisme & à la magie, présence affichée et revendiquée de l’homosexualité, et de façon plus anecdotique chez B urroughs (mais pour le coup très saisissant) du truquage photographique. Reste que le scénario du western dessiné par F rederik P eeters est loin, très loin, d’être un plagiat du roman de B urr

Mr Wolff (Gavin O'Connor/Bill Dubuque)

REALISATEUR : Gavin O'Connor ( Warrior , Jane got a gun ...)  SCENARISTE : Bill Dubuque DISTRIBUTION : Ben Affleck , Anna Kendrick , J.K. Simmons , Jon Bernthal , Jeffrey Tambor , John Lithgow ... • SYNOPSIS :  Petit génie des mathématiques, Christian Wolff est plus à l'aise avec les chiffres qu'avec les gens. Expert-comptable dans le civil, il travaille en réalité pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Lorsque la brigade anti-criminalité du ministère des Finances s'intéresse d'un peu trop près à ses affaires, Christian cherche à faire diversion : il accepte de vérifier les comptes d'une entreprise de robotique ayant pignon sur rue. ____________________________ INFOS : Long métrage américain Genre : drame/thriller Titre original : The Accountant Année de production : 2016 Durée : 2h08 Jamais avare de citations, Mr Wolff , pragmatique, les utilise à bon escient Mr Wolff ou lorsque Raymond Babbitt

All-New Invaders (J. Robinson/S. Pugh) : Dieux et soldats

Dieux et soldats a paru dans la revue Avengers Universe n°18,19 et 21 ( Panini ) « En fait, quel est le travail de l’écrivain, sinon choisir, raccourcir, réorganiser des matériaux qui sont à sa disposition. »   William S. Burroughs • Entre l’élan et le néant   .... L es Envahisseurs (alias The Invaders ) est une équipe inventée en 1969 à partir d’un matériau de base antérieur – la All-Winners Squad parue au milieu des années 1940 ( Pour en savoir + ) – par R oy T homas, l’alchimiste-en-chef de la Marvel des seventies .  Dans une logique alchimique identique, transformer des personnages de l’ Âge d’or en personnage de l’ Âge d’argent , il a inventé, l’année précédente, la Vision à partir d’ Aarkus . Toute ressemblance avec le Martian Manhunter n'est pas fortuite Mais là où la Vision s’insérait dans l’époque contemporaine de son invention – en intégrant l’équipe des Vengeurs – les Envahisseurs sont l’occasion pour T homas de réécrire l’Histoire (avec une g

Une (des) revue(s) kiosque(s) en pagaille

ALL-NEW IRON MAN & AVENGERS Hors-série n°2 Publication irrégulière de 128 pages pour 5,70€ Le nouvel Escadron Suprême est constitué de survivants des mondes détruits au cours d'Avengers : Time Runs Out. Ils en veulent tous aux Illuminati et sont prêts à défendre le nouveau monde de leur influence néfaste.  Sortie le 14/12/2016  …. A doptant un schéma tactique dont la symétrie avec l’une ou l’autre incarnation de la Ligue de Justice d’Amérique de la D istinguée C oncurrence n’est rien moins que fortuite (et pour cause), le scénariste J ames R obinson redonne à L’Escadron Suprême un peu de visibilité bienvenue sur une série à suivre.  Une équipe qui a par ailleurs connu dans le passé un run d’anthologie en adaptant sous la houlette du regretté scénariste M ark G ruenwald, les univers dystopiques de 1984 et de Le Meilleur des mondes à celui des super-héros.  Une maxi-série qui a précédé de peu - et pourquoi pas influencé - une autre maxi-série avide d’effet

Chance S01-E05 (Kem Nunn/Hugh Laurie)

Electric Pow Wow Drum * par A Tribe Called Red ( Pour en savoir  +) « Les gens parlent de self-défense. La self-défense est une connerie. Si je me défends, je perds. Je veux que l'autre gars se défende alors que j’attaque. Ça ne fait aucune différence combien d'individus j’affronte. Je veux qu'il se défendent tous parce que cela signifie que je dicte l'action. Je suis le « pourvoyeur » ( feeder ). Tant que je suis le pourvoyeur, je gagne. Je me fiche qu'ils soient une douzaine. En ce moment, ce flic est le pourvoyeur. Vous êtes le « receveur ». Vous devez inverser la situation. » …. S i la série Chance s’appuie sur une valeur sûre, H ugh L aurie (alias Eldon Chance ), un rôle très éloigné de celui du docteur House malgré une proximité apparente (ils sont médecins tous les deux), elle révèle un second rôle qui est bien près de lui piquer la place principale.  En effet, « D », une sorte de survivaliste urbain au passé militaire avéré, prodigieusement

Scènes de crime (Schoendoerffer/Brion/Douyère)

…. C ité dans (l’excellent & indispensable) « Le Cinéma Français c’est de la Merde » ( Pour en savoir + ), Scènes de crime de F réderic S choendoerffer, film dont je n’avais même pas le souvenir d’en avoir entendu parler est pourtant une jolie pépite qui s’inscrit dans ce qu’on appelle en littérature le « rural noir ». Amical caméo de Jacques Perrin , un acteur longtemps attaché aux projet de Pierre le père de Frédéric Schoendoerffer Polar naturaliste si j’ose dire, montrant déjà une très belle maîtrise cinématographique en tant qu’elle ajoute une plus-value à l’interprétation (magistrale, et je pèse mes mots) des deux rôles principaux alias C harles B erling & A ndré D ussolier, ainsi qu’à un scénario très astucieux qui rebondit là où je ne l’attendais pas (et vous non plus vous ne vous y attendrez pas). .... Âpre, violent, sans concession (enfin si, une ou deux quand même, on est dans un long-métrage), Scènes de crime est un coup de surin dans la carotide de l