MARVEL UNIVERSE n° 6 (Panini).... J’avais dans l’idée que le dessinateur Ariel Olivetti, dont le style artistique, pour le moins atypique : une sorte de rencontre improbable entre Richard Hamilton (dans sa période « pop art ») et Richard Corben (période Den), torturés par un logiciel de retouches photo, serait parfait pour une série cosmique dont le héros est un ancien combattant, ex-barbouze, cul-de-jatte, et porteur d’un symbiote extraterrestre (anciennement belliqueux).
VENOM SPACE KNIGHT : Agent du cosmos 1/2
Découvrez une nouvelle série cosmique, consacrée à Venom, dans son plus récent rôle : « agent du cosmos » !
Et en effet, l’artiste argentin donne à la série Venom : Chevalier de l’espace une touche assez étrange, bien loin des canons de la BD américaine mainstream, qui pourtant compte pas mal de dessinateurs aux styles différents, voire novateurs ou encore iconoclastes (un comble pour des dessinateurs).
Ses planches, qui oscillent entre le très exotique et le grotesque sous stéroïdes, et ses couleurs aux textures très travaillée mais aussi très contrastées qui donnent l’impression de regarder des cases composées de collages et de peintures - tantôt réalisées à l’aérographe ou à la brosse - mais dans tous les cas sans soucis d’harmonie générale, me procurent un sentiment entre fascination et aversion.
La belle surprise de cette histoire c’est la mise en scène plusieurs races différentes d’extraterrestres, plus bizarres les unes que les autres, mais toujours originales.
Seulement, l’artiste argentin est aussi un adepte d’une mise en récit qui n’utilise que peu de cases par planche, et je ne sais pas si Robbie Thompson a été influencé par son storytelling, ou si son scénario était comme ça dès le départ, mais les 6 numéros mensuels - compilés dans ce sixième numéro de la revue Marvel Universe (Panini) - prennent leur temps pour accoucher d’un résultat assez rapidement prévisible.
Du reste, si on peut se demander pourquoi inventer encore une nouvelle catégorie de protecteurs (les « agents du cosmos), j’ai surtout été désappointé par le peu de cas qu’on en faisait.
C’est bien simple, Robbie Thompson n’engage aucun enjeu dramatique, pas de sous-intrigue, autour de cette idée ; et ne creuse pas non plus le background de ces « agents du cosmos », sorte de police intersidérale pas née de la dernière pluie d'astéroïdes.
Et ce n’est pas comme si son scénario marchait à la structure modulaire sous amphétamines non plus ; bref il avait largement la place d’appâter le lecteur.
D’ailleurs sans être désagréable, l’histoire se déroule de façon très (trop) linéaire, et les quelques moments de suspense seront (je pense) toujours anticipés par n’importe quel lecteur âgé de plus de 10 ans.
Ces six numéros n’arrivent en définitive qu’à la formation d’une énième équipe de policiers cosmiques, et si elle est composée de personnages originaux (à ma connaissance), tout ça est quand même très laborieux.
Un équipage qui d'ailleurs pas n'est pas sans rappeler celui d'un célèbre Faucon Millénaire.
De là, à spéculer sur la nature de ces « agents du cosmos », et sur qui est susceptible de basculer du « côté obscur de la Force » il n'y a qu'un portail d'hyperespace à franchir.
J’espère que la suite sera d’un tonneau plus corsé, avec des personnages à la psychologie plus travaillée, et aux réactions moins stéréotypées que ce que j’ai pu lire dans ce numéro.
Ce que laissent présager les timides tentatives du scénariste.
…. Produit manufacturé, calibré comme un voyage en train, Agent du cosmos, le premier arc de la série Venom : Chevalier de l’espace, est d’un rapport qualité/prix correct, qui peut se lire sans d’obligation d’achat ultérieure, mais avec néanmoins quelques idées et des personnages susceptibles de développements divertissants, s’ils rencontrent un scénariste motivé & enthousiaste.
Verdict : Doit encore faire ses preuves !
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Par Robbie Thompson & Ariel Olivetti.
Traduction de Mathieu Auverdin (MAKMA), lettrage d'Astarte Design - Roma.
Bimestriel, 5,70 EUR, 128 pages (Contient les épisodes U.S : Venom Space knight 1 à 6/2016)
Sortie le 13/12/2016
Ces vignettes me font penser aux dessins animés des années 80 avec une différence de texture radicale entre les personnages (éléments animés) et les décors. Quant au concept, effectivement, il n'est pas très novateur. reste à savoir ce qu'on en fait.
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