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Articles

Affichage des articles du juillet, 2018

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres t1 [Emil Ferris]

••• Prévue pour une sortie le 23 août 2018 via la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture , Moi, ce que j'aime, c'est les monstres , première bande dessinée de la quinquagénaire E mil F erris, bénéficie d'une publication en avant-première dans le quotidien Libération , et d'un bouche à oreille très favorable.  Après avoir lu la trentaine de pages proposée par Libération , je ne peux que me rallier aux éloges lus ici et là. Même s'il est difficile de voir où cela est sensé nous mener. Reste que la personnalité de Karen Reyes est très crédible, ce qui n'est pas rien lorsqu'on nous propose de lire son journal intime. Lequel semble s'intéresser à la mort d'une de ses voisines. Ce qui en soit n'est déjà pas banal pour une fillette de 10 ans. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car Karen est passionnée, comme le titre de l'album le laissait entendre, par les monstres. Au point de se représenter elle-

Voyage à ellisonland [Michel Demuth]

••• L e récent décès de H arlan E llison m'a fait prendre conscience que je ne connaissait pas grand'chose de cet auteur, qu'on présente pourtant comme une pointure de la littérature américaine, surtout dans son versant SFFF. Romancier, mais aussi consultant sur des séries télévisées ( Babylon 5 ), scénariste pour ces mêmes séries ( Star Trek ), c'était également un scénariste de bédé avec notamment R ichard C orben aux dessins, anthologiste fameux (les deux tomes intitulés Dangereuses Visons ). Et à l'occasion découvreur de talents ( D an S immons) .   Bref, tout ça pour dire que je me suis dit ( sic ) qu'il serait peut-être temps pour moi de redécouvrir découvrir son travail. Et de fil en aiguille j'en suis arrivé à lire un entretien réalisé en octobre 1973, et paru sous la signature de M ichel D emuth dans le n°88 du Magazine Littéraire (mai 1974). Lequel était consacré à, je cite : « La nouvelle science-fiction ». Plutôt que de garder cette intervi

Codex Apocalypse [Charles Stross/David Creuze]

Cette nouvelle aventure de Bob Howard l'envoie, une fois n'est pas coutume aux États-Unis d'Amérique. ••• M ais rassure-vous, C harles S tross y émule toujours une horreur cosmique d’Appellation d'Origine Contrôlée (ou HPL ).  Toutefois Le Codex Apocalypse se démarque des précédents récits du « Cycle », (commencé avec le roman Le Bureau des Atrocités [ Pour en savoir + ]) en donnant à deux contractuels une part bien plus importante que n'en occupe Bob Howard dans cette histoire. C harles S tross y développe également un peu plus les étages supérieurs de la « Laverie », le service occulte (dans tous les sens du terme) de Sa Majesté. Si l'histoire est auto-contenue, elle est aussi l'occasion de la mise en place de plusieurs sub-plots : les 2 agents freelance , le Cercle noir qui sont je pense destinés à revenir, et surtout « L'Affaire cauchemar Vert ». Si une partie de l'inspiration vient bien de Providence , C harles S tross est aussi

Trademark [Jean Baret] Bifrost n°91

••• C ourt récit à l'ère du capitalisme de consommation, la nouvelle de J ean B aret est un petit précis d'économie libidinale. À peine anticipée, l'obligation de consommer y est devenue plus qu'un injonction subliminale, une loi. Dont je vous laisse découvrir les conséquences.  Dans un très intéressant entretien [ Pour en savoir + ] l'auteur cite le philosophe D any -R obert D ufour, et l'un de ses ouvrages Le Délire occidental , en tant qu'ils ont été à l'origine de sa trilogie d'anticipation sociale à venir, globalement intitulée, comme sa nouvelle, Trademark . Une nouvelle qui vu sa brièveté n'est envisagée que comme une sorte de prologue au premier des trois romans à paraitre (intitulé Bonheur™ ). Autant dire qu'elle est frustrante.  Mais au vu de ce que fait J ean B aret des travaux de D any- R obert D ufour, il y a tout lieu de se réjouir de pouvoir acheter dès le 13 septembre 2018 Bonheur™ (20 € pour la version brochée, et 9,99

Sandman Slim [Richard Kadrey/Jean-Pierre Pugi]

•••• J 'ai appris l'existence de R ichard K adrey en voyant son nom au sommaire de la série de bande dessinée américaine Hellblazer (les numéros 16 à 18 parus début 2018), alors qu'il était pourtant déjà publié en France depuis un bon moment, dans les collections de SFFF. La disponibilité de Sandman Slim à la bibliothèque municipale a fait le reste.        Si l'habit ne fait pas le moine, la couverture choisie par la collection Lunes d'encre est bien trop banale à mon goût. Sorte de « série B » testostéronée revendiquée, le roman de K adrey aurait pu dû bénéficier d'une couverture plus suggestive. De là à penser que les très mauvaises ventes, faisant dire à G illes D umay * alors directeur de ladite collection :« ça doit être la dernière vraie catastrophe économique de Lunes d'encre. Un dé$astre d'une telle ampleur que j'ai décidé d'arrêter la série trois mois seulement après parution du T1 (situation unique dans la collection) », vien

Hard Sun SE01-E03 à E06

•••• Hard Sun , série télévisée en six épisodes [ Pour en savoir + ], est encore une réussite à mettre au crédit de nos voisin d'outre-Manche. Choisissant l'interstice incertain censé précéder la catastrophe, la série cultive plusieurs fils narratifs.  Le premier, relativement ordinaire dans un premier temps, met en piste une enquête interne et secrète, au sein d'une équipe de la police. À cela s'ajoutera une découverte qui n'a aucun lien avec cette enquête, mais aura l'heur d'intensifier les rapports des uns et des autres (pourtant déjà pas mal tendus). Tout en amenant sur ce théâtre d'opération des barbouze de Sa Majesté. Et de mettre en branle plusieurs individus plus ou moins conscient de ladite découverte. Ceux-ci, occuperont plusieurs épisode, en devenant l'enjeu d'enquêtes éprouvantes. Lesquelles flirteront dangereusement du côté du slasher , voir du fantastique, tout en tentant -assez vainement- de se raccrocher à des vestiges de

MAGIC [William Goldman/Marianne Véron]

•••• P robablement plus connu pour ses talents de scénariste, deux Oscars ( Butch Cassidy et le Kid et Les Hommes du président ) ça vous pose quelqu’un dans une société aussi compétitive que la nôtre, W illiam G oldman est aussi une pointure de la littérature. Quand bien même déclara-t-il, que ses livres avaient eu bien plus de succès en format poche, qu'en volumes reliés (souvent d'ailleurs éreintés par la critique). Deux formes d'écriture donc , qui dans certains cas n'en font qu'une ou presque. Puisque plusieurs de ses romans ont fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Essentiellement par lui-même, d'ailleurs.  Magic est de ces romans-là.  Même si la narration ne respecte pas la linéarité généralement voulue par ce type de récit, Magic est résolument une histoire qui brode sur un canevas bien (trop) connu de nos jours –le roman date de 1976-, celui dit du « voyage du héros ». Popularisé par C hristopher V ogler à partir des travaux de J osep

Délires d'Orphée [Catherine Dufour]

•••• A utant le dire tout de suite, l'intrigue de Délires d'Orphée , de la collection Club Van Helsing , tient sur un ticket de métro londonien (London Underground héhé ). Ce qui est du reste, la marque de fabrique de ce type de série : à chaque tome, un nouvel auteur. Lequel devra broder sur le high concept suivant : «  un monstre, un chasseur ». Autant donc soigner son style. Et en effet, le court roman de C atherine D ufour (150 pages et quelques) n'est rien d'autre qu'un exercice de style, brillamment exécuté. Il ne sera pas le seul, rassurez-vous ! Souci du détail, longues énumérations, personnages « hauts en couleur », ruminations existentielles, running gag , le 5 ème tome de ladite collection (qui je crois, en compte douze) est sûrement l'un des meilleurs que j'ai lus. Publié par les éditions BALEINE, Délires d'Orphée met donc en scène, vous noterez la cocasserie de la situation, le dernier Grand Maître de la Confrérie des tueurs de cac

La Controverse de Zara XXIII [John Scalzi/Mikael Cabon]

•••• La Controverse de Zara XXIII , c'est l'application d'un improbable algorithme créatif : E . R . B urroughs + J ohn G risham ; dont le résultat ne laisse pas de surprendre.  Figure fondatrice du Planet Opera , E . R . B urroughs est aussi l'un des plus fervents promoteurs des « races perdues ». Notamment grâce à son sourcier le plus célèbre, j'ai nommé Tarzan ! Inutile je crois, de présenter J ohn G risham ; le roi du thriller judiciaire. Le roman de J ohn S calzi, traduit par M ikael C abon, pourrait être, ce qu'il est par ailleurs, la synthèse des thèmes que j'ai évoqués. S'il n'était surtout le reboot d'un roman publié en 1962 sous le titre de Les Hommes de poche (Little Fuzzy), écrit par H enry B eam P iper.  Oui un reboot ; vous avez bien lu. Comme celui qu'a fait J . J . A brams avec le film Star Trek , de l'aveu même de S calzi. Surprenant n'est-il pas !?        J ohn S calzi découvre le roman de H . B . P iper

Les Premiers (Une histoire des super-héros français) Xabi Molia

•••• L 'exploitation du genre y est assez ténue ; cependant c'est cette particularité qui m'a donné envie de lire Les Premiers sous-titré donc : Une histoire des super-héros français , roman de 350 pages écrit par X abi M olia. Je suis même tenté de dire que n'importe quel type de people aurait pu se substituer auxdits super-héros français . Du moment que leur « capital de visibilité » fut immédiat et planétaire. Mais, au moins depuis S tan L ee, on sait que les super-héros sont bien plus humains que ce qu'on en disait, et que l'hypothèse qu'envisage X abi M olia pour les siens, est donc tout ce qu'il y a de recevable. Récit des coulisses des exploits médiatiques de ces personnages, plutôt que baroud pyrotechnique et pugilistique Les Premiers s'attaque à un angle qui s'il n'est pas le premier ( sic ) à l'envisager, l'est d'une manière captivante, et aiguë.         En général peu porté sur les romans psychologiques de la

River [BBC One] Skarsgård/Walker

•••• L a série policière est certainement le type de divertissement le plus diffusé sur le petit écran. Si la qualité des intrigues reste primordiale (mais pas si souvent à la hauteur que ce qu'elle devrait), la singularité du ou des enquêteurs, est souvent ce qui les distingue les unes des autres. Et la série RIVER est de celles qui en jouent. À dire vrai, elle pourrait même être un cas d'école dans ce que le psychologue J ulian J aynes a appelé « l'homme bicaméral ».   La théorie de J aynes * est celle-ci (résumée de manière grossière cela dit) : la subjectivité, la faculté que nous avons de regarder au fond de nous-même en nous disant : « Qu'est-ce que je pense de tout ça ? », n'existe que depuis 1000 ans avant J-C (environ). Avant, l'esprit de l'homme était bicaméral. Autrement dit, divisé en deux compartiments distincts. J ayne suppose ainsi que l’audition de voix dans le cerveau, parfois accompagnée d’ hallucinations , était un phénomène

Evil Empire [Max Bemis/Getty & Mutti]

•••• L es premières pages d’EVIL EMPIRE dont la fonction émolliente passe par la reprise de quelques poncifs éculés : la chanteuse Black engagée, le candidat prônant les vertus familiales tourné en réactionnaire bon teint, son jeune opposant dont les veines son irriguées par le sang des K ennedy, etc. , me laissent penser après avoir terminé ce premier tome que M ax B emis, individu dont je découvre l’existence en même temps que ce recueil de bande dessinée publié par Glénat Comics , a sérieusement pensé au scénario de son histoire. Tout autant qu'aux dialogues de ses personnages d'ailleurs. Cela dit, ne connaissant pas la version originale mais ayant vu que c’est l’ami J érôme W icky qui s’est occupé de la traduction, il ne fait aucun doute que si le mérite desdits dialogues, en revient à l’auteur étasunien, la traduction n’aura rien gâché de son travail. La drôlerie et la vitalité ne sont pas les seuls atouts des discussions qu'ont les personnages ; B emis a là auss