Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juillet, 2022

Oscar™ 1973

Imaginez, ..... vous êtes en mars 1973, M arlon B rando dont personne ne veut plus sur un plateau de tournage vient toutefois de remporter un nouvel Oscar™, pour son interprétation du patriarche de la famille Corleone , dans le remake américain du Clan des siciliens 1969 .              Décidé à refuser l'Oscar™ du meilleur acteur, B rando est tout aussi fermement décidé à ne pas se déplacer pour le dire.  Il envoie donc S acheen L ittlefeather, une militante d'origine apache et yaqui, et par ailleurs actrice (?), pour le faire à sa place.  Courageux, mais pas téméraire.  S acheen L ittlefeather a « pour ordre », non vous ne rêvez pas ; elle a bien pour ordre donc, si on en croit G uillaume P ajot ( in Libération © du 19 juillet 2022), de refuser la statuette à la place de la star.  B rando, en échange, lui a confié un texte à lire, qu'elle ne lira finalement pas ; trop long, pas assez de temps. Elle aura toutefois celui de dénoncer « le traitement actuel des Amérindiens

La disparition de Perek [Hervé Le Tellier]

« — Tu oublies un truc important, ajouta Gabriel.  — Dis pour voir…  — C'est nous les gentils. » Créé, selon la légende, lors d'une discussion de bistrot qui rassemblait J ean- B ernard P ouy, P atrick R aynal et S erge Q uadruppani, la série Le Poulpe est un mélange d'influences.              Paradoxalement il s'agissait de contrer la littérature de gare qualifiée de « crypto-fasciste », représentée par les SAS de G érard de V illiers, ou la série de L’Exécuteur par D on P endleton. Des titres bien trop présents dans les libraires des gares hexagonales aux dires des mousquetaires gauchistes, dont la visibilisé (et le succès)  serait ainsi gênée grâce à un projet tentaculaire ( sic ) d' agit-prop littéraire.              Une envie néanmoins déclenchée par la déferlante du Pulp Fiction 1994 de T arantino (d'où le surnom du personnage éponyme), qui allait mettre à l'honneur (pour le pire) la littérature des pulp magazines américains. Cherchez l'er

Requiem en catastrophe majeure [Olivier Gechter]

Second roman, à ma connaissance, à prendre pour héros Évariste Cosson , consultant en occultisme industriel, « Requiem en catastrophe majeure » est - pour le dire en peu de mots - un Armageddon Rag [ Pour en savoir + ] humoristique. Du moins en ce qui concerne l'histoire principale.             Car O livier G echter revisite également un célèbre roman de G aston L eroux, tout en ressuscitant une mascotte de Microsoft Office™. Excusez du peu ! Trois intrigues donc, qui se déroulent dans une ambiance de recueillement quasi national, en effet J imi H endrix vient de passer la Stratocaster ® à gauche dans son studio d'enregistrement de Marnes-la-Coquette . Heureusement Évariste n'est pas seul pour se sortir des mauvais pétrins dans lesquels il tombe avec la régularité d'un métronome. Il peut en effet compter sur Gidéon Bomba , sorcier de Papouasie-Nouvelle-Guinée .              Ce bref aperçu rend assez bien compte de ce qui attend ceux qui voudront bien se lancer dans

Dirty Harry ; critique d'une analyse politique partiale et idéologique

« Harry est un mal nécessaire, au même titre qu'un avocat ; lequel est prêt à tout pour arriver à ses fins, sans se soucier des conséquences de ses actes. Un avocat fait du droit sans se soucier de justice. Alors qu'Harry sert la justice sans ce soucier du droit. Ainsi son cœur est-il toujours du côté de la victime, alors qu'un avocat ajuste sa sympathie en fonction de ses intérêts. Un avocat peut être répugnant, mais on a besoin de lui. Et l'on peut penser la même chose d'Harry Callahan. ». ( J ohn M ilius.)             Au gré de recherches sur l'Internet © je suis tombé sur une vidéo [ Pour en savoir + ] dont le thème avait tout pour m'intéresser ; une analyse politique du cinéma dont le sujet est le film Dirty Harry 1971 . E astwood, S iegel, M ilius, le cinéma des années 1970, bref que du bon, et en plus dans un format ramassé (19'29").             D'entrée de jeu la vidéo s'attaque à une vieille lune : « À sa sortie en 1971, L’Inspect

L'Envol de l'Aigle [Louis L'Amour / Fabienne Duvigneau]

C'est mon premier L ouis L ' A mour, et il ma été recommandé par J ack C arr le romancier qui a inspiré la série télévisée Terminal List [ Pour en savoir + ].             Auteur prolifique, L ouis L ' A mour est surtout connu par ceux qui ne le connaissent pas comme auteur de Westerns. S'il a commencé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à écrire dans des pulp magazines , il s’émancipera de ces revues bon marché assez rapidement, et gagnera ses galons d'auteurs de romans en obtenant un solide contrat chez l'éditeur Bantam™.  Auteur d'une centaine de romans, c'est en 1986 que parait The last of Breed . Traduit l'année suivante par F abienne D uvigneau pour Les Presses de la Cité™, sous le titre de « L'Envol de l'Aigle ».  La peinture ci-dessus de G regory M anchess, qui sert de couverture à l'une des dernières éditions en date du roman, illustre de manière très littérale ce que le roman raconte (Voir aussi infra ).             Le c

Summerland [Hannu Rajaniemi / Annaïg Houesnard]

Si je n'avais pas été totalement emballé par le précédent roman de H annu R ajaniemi publié en France [ Pour en savoir + ], il m'avait cependant fait suffisamment bonne impression pour lui donner une nouvelle chance. Bien m'en a pris.              Si Le voleur quantique donnait à lire une version « Hard science-fiction » des aventures d' Arsène Lupin , pour le dire en quelques mots,  « Summerland »en est l'incursion toutes aussi hardsiencefictif ( sic ) dans le « Grand Jeu » cher à R udyard K ipling. Sauf que l' Espagne y remplace l' Asie dans la rivalité qui oppose la Grande Bretagne victorienne à une Russie léniniste, en lieu et place d'une Russie tsariste. Et que nous sommes en 1938. Ce ne sont pas les seuls changements.             Car sur la Côte d'Azur à l'été 1894, le monde que nous connaissons a connu un Point Renouvier™, et depuis il a bifurqué dans une uchronie, celle-la même que « Summerland » nous invite à visiter. Bâti sur une

Sarcophage [Ray Nayler / Henry-Luc Planchat]

Deuxième incursion de l'auteur R ay N ayler en francophonie, après Père [ Pour en savoir + ], déjà traduit par H enry- L uc P lanchat, déjà pour la revue BIFROST.             Et comme pour sa précédente nouvelle, R ay N ayler s'empare d'une panoplie bien connue de ce quadrant de l'Imaginaire, et donc maintes fois enfilée. Usée jusqu'à la corde (et pas qu'en théorie), rangées depuis longtemps au magasin des accessoires de la quincaillerie Sf.             En cela R ay N ayler me rappelle M ichael M arshall S mith, lui aussi capable de prendre le stéréotype le plus rebattu, le poncif le moins susceptible d'éveiller l’intérêt et d'en faire une histoire jamais lue ailleurs.             Pour le coup R ay N ayler tente un joli (mais dangereux) quitte ou double, en pariant sur la « chute » de sa nouvelle. Pari largement gagné en ce qui me concerne,   « Sarcophage » est encore plus réussie que Père . La nouvelle de R ay N ayler est disponible dans le BIFROST n°1

Act of Valor : Les soldats de l'ombre

En 2007, M ike M c C oy et S cott W augh, de Bandito Brothers Production™, filment une vidéo de recrutement à la gloire des Special Boat Teams . Ces unités de la Marine américaine qui opèrent sur de petites embarcations très rapides et fortement armées, notamment en soutien (infiltration / exfiltration) aux Navy SEALs. La fréquentation des membres des Special Warfare Combatant-craft Crewmen (SWCC) et des SEALs donne alors aux deux hommes l'idée et l'envie de faire un film de fiction sur ces unités. Pour plus authenticité M c C oy & W aught choisiront de faire appel à des militaires en activité et à des acteurs qui ont servi dans ces unités.  Le scénario sera écrit par K urt J ohnstad qui avait auparavant participé à celui de 300 2006 , et qu'on retrouvera plus tard sur l'excellent Atomic Blonde 2017 .              L'accroche du long-métrage est très simple : un agent - Lisa Morales ( R oselyn S ánchez)  - de la CIA , infiltré auprès d'un trafiquant de drog

Premier sang [Joe Abercrombie / Brigitte Mariot]

Lassé par une forme de retour au même, J oe A bercrombie laisse tomber la Fantasy qu'il lisait ou à laquelle il jouait, à la fin de son adolescence. Cependant, la lecture du Trône de fer lui prouve qu'il est possible « de faire quelque chose d'osé, d'imprévisible, de courageux et de centré sur des personnages tout en écrivant toujours dans le noyau commercial du genre ». Ce quelque chose ce sera donc « Premier sang », son premier roman et le premier tome d'une trilogie qu'il est dorénavant convenu d'appeler La Première Loi .             Ne sachant pas avant de le lire que ce roman était donc le premier jamais écrit par son auteur, je ne peux qu'abonder dans le sans de la déclaration bifrostienne qui orne ci-contre le bandeau de l'édition Pygmanlion™, une fois sut.  En effet, si c'est dans les deux cas B rigitte M ariot à la traduction, une édition par J'ai Lu™ a paru en 2007.             Ceci étant dit, qu'en est-il de ce roman est des

Terminal List [Chris Pratt / Jack Carr / Antoine Fuqua, & al.]

En OPEX en Syrie, une équipe de Navy SEALs chevronnés, commandée par le capitaine de corvette (Lt. Commander) James Reece , tombe dans un traquenard. Seulement deux survivants. Un body count auquel s'ajoutera rapidement une unité, et un mutisme inquiétant de la part de la Navy. Sans parler de l'enquête partisane du NCIS. « Le jour facile c'était hier »             Ça commençait plutôt mal. Je veux dire une fois passé l'opération musclée des SEAL (épisode réalisé par A ntoine F uqua). James Reece (très bon C hris P ratt) paraissait être le candidat parfait d'un stress post-traumatique pris entre une hiérarchie paternaliste et une famille solide et aimante. Bref, des bons sentiments à gogo, et « la guerre c'est pas bien, voyez ce qu'elle fait à nos soldats ». Une journaliste curieuse ( C onstance W u très bien aussi), et une ministre de la Défense (Secretary of defense) compatissante ajoutaient à mon désarroi.  Lequel, rassurez-vous ne durera pas plus loin

Scurry [Mac Smith / Lucille Calame]

L'histoire est très simple : un groupe de survivants doit faire face à un monde devenu hostile, et à court terme trouver de la nourriture. Sur ce canevas maintes et maintes fois vu et revu, M ac S mith livre une histoire en trois tomes (pour l'instant) tout ce qu'il y a de captivant.             Quasiment entièrement réalisée via d es outils numériques, et pensée pour être également lue sur un téléphone mobile, « Scurry » a été commercialisée grâce à une plateforme de financement participatif. La version française, traduite par L ucille C alame, est publiée par l'éditeur Delcourt™.  Comme vous le voyez sûrement ci-dessus, la virtuosité de la mise en récit de M ac S mith permet à son histoire de ne rien perdre en termes de lecture lorsqu'elle s'imprime sur la page en papier d'une bande dessinée traditionnelle.             Outre un talent manifeste, M ac S mith donne à la ménagerie qu'il met en scène des caractères qui ne seront pas forcément des surprises