C'est mon premier Louis L'Amour, et il ma été recommandé par Jack Carr le romancier qui a inspiré la série télévisée Terminal List [Pour en savoir +].
Auteur prolifique, Louis L'Amour est surtout connu par ceux qui ne le connaissent pas comme auteur de Westerns. S'il a commencé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à écrire dans des pulp magazines, il s’émancipera de ces revues bon marché assez rapidement, et gagnera ses galons d'auteurs de romans en obtenant un solide contrat chez l'éditeur Bantam™.
Auteur d'une centaine de romans, c'est en 1986 que parait The last of Breed.
Traduit l'année suivante par Fabienne Duvigneau pour Les Presses de la Cité™, sous le titre de « L'Envol de l'Aigle ».
La peinture ci-dessus de Gregory Manchess, qui sert de couverture à l'une des dernières éditions en date du roman, illustre de manière très littérale ce que le roman raconte (Voir aussi infra).
Le commandant de l'U.S Air Force Joe Makazoti est capturé par les soviétiques. Pilote d'essai très chevronné, il a attiré l'attention du colonel Arkadi Zamatev, lequel a orchestré sa capture pour lui extorquer ce qu'il sait sur les dernier appareils de l'USAF et de la technologie classée Top Secret.
Interné dans un camp de prisonniers aux alentours du lac Baïkal, en Sibérie, Joe Mack (comme on l'appelle communément) parviendra à s'enfuir.
Mais quelles chances a-t-il de survivre dans ces immensité glacées avec à sa poursuite Alekine le yakoute ?
Sauf que Joe Makazoti n'est pas un américain comme les autres, « Il n’y a pas plus américain. Je suis indien, moitié sioux, moitié cheyenne. » dira-t-il au colonel Zamatev, lors de sa seule confession.
Vous l'avez compris, « L'Envol de l'Aigle » est un survival, une course poursuite où Louis L'Amour fait rejouer à son personnage la longue transhumance des peuplades d'Asie venues s'établir sur le contient nord-américain en passant par le détroit de Bering. Un retour au source comme qui dirait.
Sauf que les ancêtres de Joe Mack étaient à la poursuite de gibier, et que dans « L'Envol de l'Aigle » c'est lui le gibier.
Mais pour combien de temps ?
Inspiré par le mythe de la Frontière® tel que popularisé par Frederik Jackson Turner, lequel postule que l'Homo americanus (si j'ose dire) est le fruit de l'opposition qu'ont rencontrée les colons européens face à la Wilderness de l'Ouest lors de la « Conquête de l'Ouest ».
Louis L'Amour remet, si je puis dire, les pendules à l'heure en faisant de son héros un amérindiens dont la vie dépend de la réussite de son plan : fuir, et traverser donc le détroit de Béring. Dans des conditions autrement plus difficiles, car à la nature sauvage s'ajoute dorénavant la technologie de surveillance soviétique.
Exaltation de la vie sauvage, société rustre, romantisme chevaleresque, Joe Mack puisera dans un lien quasi phylogénétique et dans son propre code de l'honneur pour survivre. Le tout mâtinée de l'amour de son grand-père aux origines écossaises.
Roman d'aventure, qui parfois prête des propos étonnants à son personnage principal - comme lorsqu'il dresse un panégyrique au général Custer - « L'Envol de l'Aigle » tient néanmoins merveilleusement bien la distance pendant ses 300 pages.
Je ne pouvais pas, je crois, rêver mieux comme porte d'entrée dans l'univers de Louis L'Amour que ce roman.
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