La Prisonnière du diable , de M ireille C almel, récit sous l'emprise immédiate du suspense et du soupçon, verse lentement mais irrémédiablement, au cours de ses 416 pages, dans un imaginaire de Fantasy . Et ceci, malgré son émargement dans la catégorie des « romans historiques ». « Mai 1494, en Égypte. Une roue de pierre tourne, gardée par un ordre secret. Elle transmet la Volonté de Dieu. Juin 1494, à Utelle, sur les hauteurs de Nice ; Hersande règne sur le sanctuaire de Notre-Dame. Elle reçoit enfin le billet délivré par la roue. » Placé sous les auspices d'une distribution principalement féminine, La Prisonnière du diable a tous les atours d'un roman « post-#MeToo », ou, à tout le moins, ceux d'une affirmation féministe. Mais il faut parfois se méfier des apparences (tout en reconnaissant que l'autrice oriente à sa guise sa création). Certes, on ne peut pas totalement évacuer le Zeitgeist dès lors qu'il est question de créer, d