Berlin, 1947 À notre époque, si vous êtes allemand, vous êtes au Purgatoire bien avant de mourir, et vos souffrances ici-bas valent pour tous les péchés de votre pays restés sans châtiment comme sans repentir, ce jusqu’au jour où, par la grâce des Puissances – tout au moins de trois d’entre elles – l’Allemagne sera enfin purifiée. Car à présent nous vivons dans la peur, la peur des Popovs, surtout. Et cette angoisse n’a d’égale que celle, quasi universelle, des maladies vénériennes, qui ont presque tourné à l’épidémie. D’ailleurs, ces deux fléaux sont généralement considérés comme synonymes. Un Requiem allemand , dernier volet de ce qui est devenu la trilogie berlinoise de P hilip K err, (mais son personnage Bernie Gunther a ensuite connu d’autres aventures) s’installe en 1947 d’abord dans un Berlin dévasté en proie à l’appétit des vainqueurs de la guerre. Les descriptions de la ville et de la vie des Berlinois donnent à l’histoire un ton post-apocalyptique indéniable e...