Blade le voyageur de l'infini est une série de romans dits de « gare » qui réserve quelques surprises.
Elle est née, à la fin des années 60 aux U.S.A, dans l'esprit de ce qu'il faut bien appeler un packager, Lyle Kenyon Engel était en effet fournisseur de série « clé en main ».
Outre Blade, d'autres séries de ce packager nous sont parvenues de ce côté-ci de l'Atlantique : Penny S, Le Mercenaire, ou encore Nick Carter.
Quelques explications paraissent nécessaires.
Le book packaging est une activité assez peu développée en France.
Pour faire simple, cela consiste à proposer aux maisons d'édition des projets conçus de A à Z : C'est le cœur du concept. Un ou le plus souvent des auteurs sont embauchés par le packager et produisent ainsi des histoires dont la continuité et la « bible » ont été préalablement définies. Le packager s'occupe parfois même du travail d'édition : relecture, mise en page etc.. , voire de l'impression.
Le packager est en quelque sorte un producteur « littéraire ».
Or, s'il apparaît sur les couvertures de cette série le nom d'un auteur : Jeffrey Lord par exemple, celui-ci n'est qu'un nom de plume, dans la tradition de ce qui se faisait déjà pour certains pulp magazines comme Doc Savage ou le Shadow par exemple.
Il semblerait que la série Blade ait d'abord été proposée à l'éditeur McFadden, qui incidemment a été un des précurseurs américains de la culture physique et qui avait notamment pris sous son aile à une époque le célèbre Charles Atlas. Donc disais-je, Mcfadden Books publia au moins 6 numéros de la série (avant de mettre la clé sous la porte), c'est ensuite Pinnacle Books qui assurera la publication des 37 numéros de la série, et qui réédita bien entendu les premier épisodes.
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PINNACLE BOOKS |
Or, donc plusieurs auteurs se sont succédé sous le pseudonyme de Jeffrey Lord : Manning Lee Stokes qui écrit les huit premiers romans et qui aura par ailleurs les honneurs de la Série Noire en France, Ray Nelson auteur notamment du scénario d’après sa propre nouvelle, d'Invasion Los Angeles de John Carpenter, ou encore Roland J. Green auteur entre autres de romans mettant en scène Conan le Cimmérien, mais aussi, et c'est là l'une des particularités de Blade, voyageur de l'infini, nombre de romans ont aussi été écrits par des auteurs français : Thomas Bauduret, Richard D. Nolan, Pascal Candia, Nemo Sandman ...
Car après les 37 numéros parus aux Etats-Unis et traduits dans l'Hexagone, Blade a connu une suite en France, qui compte ainsi, à ce jour, plus de 200 numéros au compteur.
Ceci dit Blade n'est pas la seule série venant d'outre-Atlantique à avoir été d'abord « traduite de l'américain » (romans originaux traduits), puis « traduite et adaptée de l'américain » (intrigues originales, mais on rallonge le texte, on le remanie sans beaucoup d'états d'âme), puis « adapté de l'américain » (là il s'agit d'histoires 100% françaises) ; les éditions Gérard de Villiers se sont souvent distinguées sur ce créneau (pour ceux qui s'intéressent à cette littérature, je ne peux que vous proposer d'aller sur l'excellent blog de ROBO32.EXE)
Blade s'immobilisa, la fourchette en l'air. Il avait deux appareils et c'était le rouge qui sonnait, celui qui le reliait directement à Coprah House et au bureau de J. Une mission, donc. Il pesta et envisagea de ne pas répondre. J lui avait formellement promis de courtes vacances. Et Zoé l'attendait.
Il décrocha. Le devoir avant tout.
— Allô?
Richard Blade nous est présenté dans les premières pages comme un agent secret qui travaille pour un supérieur nommé J. Toutes ressemblances avec un certain James Bond n'est certainement pas fortuites. Cependant très rapidement, en quelques pages, il va passer du statut d'agent secret à celui de cobaye pour un programme généré par des « ordinateur alignés, comme des monstres domptés [..] ». L'apport d'une science en avance sur son temps serait le fruit de la participation d'un auteur, qui lui n'a écrit aucun des romans de la série mais qui a néanmoins participé aux réunions de travail pour créer Blade, cet auteur est bien connu aujourd'hui puisqu'il s'agit de Philip K. Dick.
Rien de moins.
Espion, cobaye, Richard Blade finira finalement par se retrouver, à l'instar d'un John Carter sur Mars dans ce que nous apprendrons être une autre dimension, un monde médiéval où comme son homologue Sudiste il rencontrera une princesse alors qu'il se trouve dans le plus simple appareil.
Si La Hache de bronze s'apparente à une course de steeple ; Richard Blade va parcourir une certaine distance et rencontrer différents obstacles qu'il négociera de différentes manières : fuite, évitement, affrontement, l'un de ces obstacles sera par ailleurs la femme tentatrice voire nymphomane, marque de fabrique des productions Lyle Kenyon Engel.
Ce qui donnera quelques scènes de sexe plus ou moins torrides, plus ou moins inventives.
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MACFADDEN BOOKS |
En définitive, le premier numéro de cette série m'a plutôt plu, je ne me suis pas ennuyé une minute ; Manning Lee Stokes l'auteur de ce premier épisode créé un casting sans surprise certes mais qui réserve des possibilités qu'il exploite avec beaucoup de jugeote.
La Hache de bronze est donc une histoire que j'ai trouvée suffisamment intéressante pour que, dés que l'occasion se présente, je lise une nouvelle aventure de Richard Blade.
(À suivre....)
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