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Articles

Affichage des articles du 2022

Le labeur du Diable [Fathi Beddiar / Babbyan & G. Holland / F. Segala]

Je suis devenu un familier de F athi B eddiar en lisant la revue Mad Movies™, ainsi que son essai (excellent) Tolérance zéro, la justice expéditive au cinéma . Je n'ai pas non plus manqué son polar Colt 45 2014 , réalisé par F abrice D u W elz & F rédéric F orestier (de manières houleuse si j'en crois certains témoignages). Bref, quand j'ai vu qu'une BD, scénarisée par ses soins, était commercialisée au prix de 24,95 € par Glénat™ je me suis que j'en serais.             L'histoire proprement dite de ce premier tome (/2) s'étale sur une bonne centaine de pages, et le reste de l'album est une recension du contexte dans lequel ce scénario a vu le jour : origine de l'idée, influences, etc ..  D'abord envisagé pour être un scénario pour lequel F abrice D u W elz avait eu un coup de cœur, les démarches auprès d'éventuels producteurs n'aboutiront pas. C'est O livier J alabert, à l'époque chez Glénat™, qui proposera à F athi B eddiar

The Longbow Hunters [Mike Grell / Julia Lacquement]

Recruté au début des années 1970 par l'éditeur de bande dessinée DC Comics™, M ike G rell ne tarde pas à se faire un nom, et à proposer des idées originales. Notamment en 1975, le personnage de Warlord ( influencé par E.R. B urroughs et J ules V erne), qui après avoir commencé dans une revue anthologique, ne tardera pas à gagner son propre magazine. Au début des années 1980, il signe chez Pacific Comics™, un nouveau venu dans le paysage de l'édition qui propose, contrairement aux Big Two © , que le créateur reste propriétaire de ses créations. Une véritable révolution au pays du « work for hire ».               Cependant Pacific Comics™ ne tient pas ses promesses et G rell passe, avec armes & bagages chez un autre « indépendant »,  First Comics™. Là, il reprend Starslayer précédemment publiée chez Pacific™ donc, et invente Jon Sable (une série dont je vous reparlerai). Il y reste jusqu'aux environs de 1986, quand un appel téléphonique de Mike Gold , qu'il connai

True Believer [Jack Carr]

Si la vie de J ack C arr a été influencée par celle de son grand-père, mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale à bord de son avion, il est aussi le fruit de la culture de masse américaine.  Militaire pendant 20 ans chez les SEALs, tout ce qu'il savait de ce corps d'élite avant de s'y engager, il l'avait appris en lisant des romans. Ceux de D avid M orell, R obert L udlum, J . C . P ollock etc ... et le magazine Soldier of Fortune , que sa mère, bibliothécaire, voyait d'un moins bon œil. Né en 1975, J ack C arr n'avait alors pas accès à Internet pour parfaire ses connaissances en la matière.   S'il savait très tôt qu'il servirait son pays sous l'uniforme, il savait aussi qu'il ferait tout pour être écrivain.             Alors qu'il était encore sous les drapeaux (1996-2016), et qu'il avait commencé à écrire ce qui deviendra Terminal List , la première aventure de James Reece , un de ses camarades de régiment, qui connaissait sont proj

Mayor of Kingstown

Dernière série télévisée en date du prolifique T aylor S heridan, et je ne parle pas de ses futurs projets comme 1923 , qui se déroulera chronologiquement parlant dans l'univers de Yellowstone , juste avant cette dernière, et après 1883 , ni de Lioness ; « Mayor of Kingstown » s'intéresse au monde carcéral.              Kingstown , une ville fictive du Michigan , dépend de sa prison en termes d'emplois. Mitch McLusky ( K yle C handler) en est le « maire », un poste qui n'a absolument rien d'officiel puisqu'il correspond peu ou prou à celui de courtier, d'intermédiaire, entre les détenus, leurs gangs à l'extérieur, la police locale (considérée elle aussi comme un gang), la justice, les familles des détenus. Et d'une manière plus générale, tout ce qui a un rapport avec ladite prison.  Mitch est chargé de garantir « la paix dans la vallée », autrement à l'intérieur du zonzon ; mais aussi à l'extérieur puisque ceux qui en sortent sont remplac

Levon's Trade [Chuck Dixon]

Levon Cade est un ex-militaire qui occupe, au moment où commence le roman, un poste dans la sécurité d'une entreprise de BTP. Très efficace, il est repéré par son patron, qui après quelques recherches à son sujet, se rend compte qu'il pourrait lui rendre un très gros, et très dangereux service.              « Levon's Trade 2014 » commence comme n'importe lequel de ces thrillers où un ancien soldat utilise l'expérience qu'il a acquise grâce à l'entraînement et sur divers terrains d'opérations pour, au choix : se venger, gagner sa vie, aider quelqu'un, etc . ...  Ce n'est pas nouveau, et c'est indéniablement là qu'est la difficulté ; comment faire du neuf avec ce vieux cliché ?!              C huck D ixon connu des amateurs de (mauvais) genres comme le co-créateur de Bane (mais pas seulement), était une valeur sûre, et fiable, de l'industrie de la bande dessinée américaine mainstream (il a longtemps écrit sur les membres de la « Bat

La variole rouge [David Rome / Laurent Melki]

Successeur improbable et malpoli du SNIF, qui venait de fermer ses portes l'année précédente, le SCUM, lui aussi dirigé sous pseudonyme, déboule avec de nouvelles méthodes, plus inspirées par celles qu'utilise alors le prince Malko Linge (sexe + ultra-violence) que par l'esprit chevaleresque de la Table ronde qui caractérisait Langelot .              « La variole rouge 1986 » qui porte bien mal son nom, comme le verront ceux qui liront cette première mission placée sous le patronage de Paul Kenny , pseudonyme maison (décidément) de J ean L ibert & G aston V andenpanhuyse, censé remplacer Jean Bruce aux yeux des lecteurs du Fleuve Noir™ à partir de 1953, est la première mission du Spécial Commando Unlimited Mission.  Écrite (comme les suivantes) par David Rome , alias J oël H oussin (qu'on ne présente plus), qui avait alors fait des pieds et des mains pour avoir L aurent M elki, l'affichiste fétiche des vidéoclubs hexagonaux, pour signer les six couvertures qu

Strange Adventures au Wokistan

« Tom King !? Le mec qui a eu le choix entre le gaufrier d’Alan Moore et le talent d’Alan Moore. »  J ean- M arc « Jim » L ainé                A lan M oore a indéniablement marqué l'Histoire de la bande dessinée occidentale. Et au nombre de ses apports, il me semble que le plus remarquable, et malheureusement le moins emprunté, comme nous le constaterons d'ailleurs ici avec la maxi-série de T om K ing, M itch G erads & E van S haner, est celui où M oore donne une nouvelle direction aux séries sur lesquelles il travaille, souvent diamétralement opposée à ce qui avait été fait avant lui.  Sans pour autant que ce « passé » ne cesse d’être pertinent pour le lecteur et les personnages.  Et si les « gaufriers » de T om K ing, quasi omniprésents (mais jamais totalement absents), sont un emprunt à K eith G iffen (notamment la période The New Legion of Super-heroes – sous-titrée « five years later ») ; la nouvelle maxi-série de l’ex-agent de la CIA, « Strange Adventures », coch

Le temps des loups [Olivier Maulin]

C'est à une virée dans les Vosges , et plus précisément dans le village imaginaire de Saint-Pierre-aux-Puces (qui possède néanmoins sa rue P ierre P elot) et ses alentours, à laquelle nous invite O livier M aulin pour le modeste prix de 15 euros.              Dans le sillage de trois bras cassés, qui ont fomenté un plan visant l'enlèvement - à l'occasion du salon du livre d'Épinal - d'une star interplanétaire de la chanson, devenue en sus une vedette des lettres grâce à son autobiographie. On ne prête qu’aux riches.  Mais patatras , le plan trop rapidement ourdi achoppe, et nos trois Pieds nickelés™ se voient embarqués, à la manière de l'arroseur arrosé, dans une aventure picaresque qui tire à vue. Oui, ça tire à vue, mais avec la précision d’une horloge franc-comtoise.              « Le temps des loups », commercialisé dans la collection Borderline © des éditions Le Cherche-Midi™, dont le parti pris éditorial est d'être, je cite : « sans précautions, san

Dandadan [Yukinobu Tatsu]

Sur le tableau périodique des (mauvais)-genres « Dandadan » coche presque toutes les cases : romance adolescente, ufologie, mythologie japonaise, friponneries lubriques, etc. ; mais surtout le mangaka Y ukinobu T atsu passe de l'un à l'autre sans autre forme de procès, avec une souplesse de yogi.           Ça démarre par la rencontre fortuite d'un nerd et d'une jeune et jolie jeune fille, laquelle rencontre débouchera sur un pari sérieusement tiré par les cheveux à base de fantôme et d'extraterrestres.    Là où ailleurs tout ce lore en version gloubiboulga™ aurait vraisemblablement frôlé l'indigestion, chez Y ukinobu T atsu c'est surtout captivant.             Bourré d'énergie, à l'instar de ses deux héros qui n'arrêtent pas de courir, « Dandadan » émerveille par sa fraîcheur & son intensité. Le trait de l'auteur n'est pas pour rien dans la fascination que fini par exercer ces 2 premiers tomes.             Manifestement Crunchyroll™

Satan dans le désert [Boston Teran / Éric Holweck & Marc Boulet]

B oston T eran est une énigme, un pseudonyme, voire le nom de plume qu’utiliseraient différents romanciers. En tout cas il n’existe aucune photo de lui, et jusqu’à récemment il ne donnait pas non plus d’ interviews .             Son premier roman God is a Bullet 1999 , traduit en français en 2004 sous le titre de « Satan dans le désert » a été salué par plusieurs prix, dont celui français du meilleur roman policier (prix Calibre 38™ 2004), lesquels récompenses, comme la plupart des critiques d’ailleurs, ont vu en ce roman un polar tendance hard-boiled .  Il faut dire que les ingrédients de base y sont : des flics, une ex (?) junkie, des criminels de la pire espèce, des trafics en tout genre, des meurtres, des kidnappings, bref rien qui ne soit foncièrement contre-intuitif pour en arriver à une telle conclusion. Sauf que ……              Dès le début de ma lecture j’ai eu l’impression de lire un roman qu’aurait pu écrire C live B arker. Impression renforcée par l’omniprésence d’une su

Les Aux' [David Gunn / Grégory Bouet / Suzy Borello / Emmanuel Pailler]

Nommé aux Razzies © du magazine BIFROST, dans la catégorie « Prix Putassier » en 2009, grâce à la présentation que fait de lui son éditeur français Bragelonne™ : « … un Britannique élégant et discret qui a effectué des missions secrètes en Amérique centrale, au Moyen-Orient et en ex-Union soviétique, entre autres. Il ne reste jamais au même endroit très longtemps et dort avec un shotgun sous son oreiller. Le Faucheur est son premier roman, le coup de tonnerre de la littérature de genre en Grande-Bretagne cette année. » ; David Gunn ne remporte pas le prix, attribué cette année-là à Mnémos™, mais attise la curiosité du comité de sélection du magazine de SfFF, sous les auspices duquel les Razzies © étaient alors organisés.  En effet se demande-t-il, qui se cache derrière ce pseudonyme : R ichard M organ, N eal A sher ? Ou bien, je cite : « un de leurs clones pondeurs de prose kilométrique » ?  Manifestement David Gunn n'allait pas devenir le prochain poulain du Belial'™. 

Thunderbolts (Jim Zub / Sean Izaakse / Javier Tartaglia)

En janvier 1997 les Thunderbolts , une toute nouvelle équipe de super-héros, apparaissent dans l'univers partagé des personnages Marvel™ ; une présence qui s'explique par une nouvelle direction éditoriale.  En effet, à l'époque les super-héros historiques de l'éditeur américain ont quasiment tous disparu de la circulation.             Le scénariste K urt B usiek, qui n'a pas encore accouché des séries qui feront sa renommée, propose un thème qui lui est cher - celui du rachat, de la rédemption, en même temps qu'un casting inédit pour cette nouvelle équipe qui acquière son propre comic book dès avril 1997.  Je n'entrerai pas dans les détails, car si vous avez la chance de ne pas avoir entendu parler des Thunderbolts première mouture, outre les qualités de la série qui s'affirmeront au fur et à mesure (même après le départ de B usiek), le premier épisode réserve un retournement de situation saisissant.  Et probablement très difficile à mettre en place auj