C'est à une virée dans les Vosges, et plus précisément dans le village imaginaire de Saint-Pierre-aux-Puces (qui possède néanmoins sa rue Pierre Pelot) et ses alentours, à laquelle nous invite Olivier Maulin pour le modeste prix de 15 euros.
Dans le sillage de trois bras cassés, qui ont fomenté un plan visant l'enlèvement - à l'occasion du salon du livre d'Épinal - d'une star interplanétaire de la chanson, devenue en sus une vedette des lettres grâce à son autobiographie. On ne prête qu’aux riches.
Mais patatras, le plan trop rapidement ourdi achoppe, et nos trois Pieds nickelés™ se voient embarqués, à la manière de l'arroseur arrosé, dans une aventure picaresque qui tire à vue. Oui, ça tire à vue, mais avec la précision d’une horloge franc-comtoise.
« Le temps des loups », commercialisé dans la collection Borderline© des éditions Le Cherche-Midi™, dont le parti pris éditorial est d'être, je cite : « sans précautions, sans le filtre des nouveaux catéchismes ou l'intervention de sensivity readers », dit tout de l'horreur intellectuelle (ou plus modestement, ludique) dans laquelle nous vivons, est une échappé fraternelle, farfelue et + si affinités qui posent des questions qu'il me semble difficile de ne pas se poser aujourd’hui, tout en offrant ses propres réponses. Le fond et la forme en somme.
De cet excellent roman qui n'en manque pourtant pas, surnage un personnage magnifique : Gorin le Lorrain, fils simplet du maire du village, qui se prend pour un chevalier ; et son destrier, un poney nain répondant au patronyme légendaire de Gringalet.
Et un art opératoire secret, réservé aux initiés, qui nous vaut une expérience métaphysique qui flirt avec le meilleur du Fantastique.
Écrit en deux ans et demi, après 6 ans d’absence des librairies, mais pas de silence puisque Maulin écrivait pour le magazine Valeurs Actuelles™, « Le temps des loups » commence sous les auspices de Nicolás Gómez Dávila, et se termine par l'établissement d'un Kleinstaat. Au moins les choses sont claires.
Un roman de 340 pages à ne pas mettre entre toutes les mains donc, mais pour les happy few quel régal !
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