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Articles

Affichage des articles du novembre, 2018

La Prière de Galilée [Joshua Corin/Philippe Mortimer]

En 2013, 16 millions de « polars » ont été vendus, 1820 titres commercialisés, pour un chiffre d'affaire total de 168 millions d'euros. Du moins sont-ce les chiffres que l'on peut trouver sur la Toile © . ••• On comprend dès lors qu'il n'est pas facile de tirer son épingle d'un si vaste marché. Pas facile non plus, de dire à quoi tient le succès, ou l'anonymat, de tel ou tel roman.  Publié parmi les 1820 titres recensés de 2013, La Prière de Galilée n'a ainsi atteint ma tablette numérique, que ces jours-ci. Par hasard. En effet, je faisais des recherches sur ce qu'avait écrit D uane S wierczynski pour le marché de la BD [ Pour en savoir + ], quand je suis tombé sur le nom de J oshua C orin, associé à une histoire de Deadpool . Parfaitement inconnu de moi, ce scénariste a donc légitimement titillé la curiosité que j'entretiens pour les nouveaux scénaristes de BD américaine. Et de lien en lien, j'en suis arrivé à apprendre qu'il é

Deadpool vs X-Force [Duane Swierczynski/Pepe Larraz] Panini

Le voyages dans le temps n'est pas une idée en voie de disparition dans le loisir de masse. Pas plus chez l'éditeur américain Marvel qu'ailleurs. Néanmoins, le scénariste D uane S wierczynski s'en tire plutôt bien, avec les quatre numéros de Deadpool vs X-Force ; lesquels mettent justement en œuvre ce concept.  ••• Premier atout, et non des moindre, les 80 planches de l'histoire sont dessinées par P epe L arraz.  À l'époque (en 2014), le dessinateur madrilène commençait à faire son trou chez Marvel ; et en lisant cette mini-série on comprend pourquoi. Son style explosif, soutenu par une narration toute aussi dynamique que claire, est fait pour raconter des histoires de super-emmaillotés. Expressifs, ses personnages habitent littéralement la planche, dont la mise en récit diversifiée est un régal pour l’œil. N olan W oodward, avec sa gamme de tons chauds, colorise les planches de L arraz avec autant de talent que ce dernier en met à les dessiner.  À

HIT : 1955 [Bryce Carlson/Vanesa R. Del Rey] Urban Comics

Mini-série en 4 numéros, publiée par l'éditeur étasunien BOOM! Studios , HIT : 1955 a été commercialisée en France , sous la forme d'un recueil, par l'éditeur Urban Comics . Si l'édition française fait l'économie de toute une partie consacrée aux recherches pour les couvertures, signées R yan S ook, et les pages détaillant le travail de la dessinatrice V anesa R . D el R ey par rapport au scénario, en plus des croquis pour certaines pages paru dans le recueil américain * , elle n'oublie pas la nouvelle en prose du scénariste B ryce C arlson, qu'il consacre à Bonnie . Ce dernier, qui occupe une haute fonction éditoriale chez l'éditeur qui l'a publié aux U.S.A. , reconnait avoir subit l'influence de J ames E llroy dès ses 12 ans. Et celle plus tardive, mais à lire HIT : 1955 tout aussi déterminante, d' E d B rubaker et S ean P hillips.         Hit : 1955 met donc en scène le lieutenant Slater , lequel est à la tête d'une unité pa

Vigilante : Southland [Gary Phillips/Elena Casagrande]

Dans le marché très concurrentiel du loisir de masse, la mini-série de bande dessinée Vigilante : Southland n'est pas arrivée à sortir du lot. À tel point qu'après 3 numéros, elle a été annulée. Mais avec la promesse de son éditeur, DC Comics , d'être publiée entièrement, sous la forme d'un recueil (ou tpb ).  C'est chose faite. ••• Écrite les dents serrées par G ary P hillips, un écrivain de polar non traduit en France , et dessinée par E lena C asagrande, cette histoire, au titre sans ambiguïté rappellera peut-être à certain le Chinatown de P olanski et R obert T owne. Un film avec laquelle elle partage certains points communs, dont le fond de son intrigue.  Toutefois, Vigilante : Southland est un récit plus âpre, plus dur ; construit sur une structure canonique que n'importe quel lecteur de BD américaine reconnaîtra, mais à laquelle l'équipe créative insuffle une vitalité qui fait plaisir à lire. Là où il fait réellement la différence c'est

Luke Cage Noir [Panini]

••• Rançon de l'exercice de style qui consiste à plonger dans l'Amérique des années 1930, d'où l'épithète  « noir », quelques uns des super-héros made in Marvel , les deux scénaristes A dam G lass & M ike B enson ne peuvent proposer, avec celui dont ils s'occupent, que ce qu'on attend d'eux : des gangsters, des rues sombres, des durs à cuire, des femmes et des illusions perdues. Cependant, tout aussi convenus que soient le décor et ceux qui s'y pressent, cette mini-série de 4 numéros, regroupés en un recueil, intitulé bien évidement Luke Cage Noir , fonctionne plutôt pas mal.  Reposant sur une chute très astucieuse, le scénario, traduit par N icole D uclos, déjoue avec classe les attentes. Lesquelles étaient heureusement patiemment entretenues grâce aux planches de S hawn M artinbrough, colorisées de main de maître par N ick F ilardi. Aucun doute, les deux artistes savent mettre l'ambiance.  Très Plus que recommandable !

Manhunter [Kate Spencer] #1-#14 DC Comics

Ma curiosité pour le travail de M arc A ndreyko commence par un regard rétrospectif et oblique, dans le rétroviseur de mes lectures. ••• C'est en effet la présence de plus en plus massive de B rian M . B endis (BMB), inversement proportionnelle à l’intérêt que je trouvais à ses scénarios, qui m'a fait me préoccuper de ceux d' A ndreyko.        Entré par la petite porte des éditeurs dits  « indépendants » ( Caliber Comics ou Image Comics ), comprendre hors de la production massive des  « Big Two » (Marvel & DC Comics), lesquels monopolisaient déjà les dépenses des amateurs de BD outre-Atlantique. Et sur le marché intérieur, peu porteur, du « polar », B endis s'est, à la force du clavier, imposé chez Marvel . Seulement, au fur et à mesure qu'il occupait les linéaires des kiosques et des librairies, ses bandes dessinées désertaient mes étagères. J'ai alors voulu comprendre comment j'avais pu, à partir d'un moment donné, assez précis d'aille

Suicide Squad Black Files #1 [DC Comics]

             J ai N itz scénariste réserviste, revient sur le devant de la scène des sorties mensuelles de la bande dessinée américaine avec son personnage porte-bonheur. Celui qui lui a apporté la bonne fortune, au sens figuré mais aussi au sens propre.  En effet la création d'une nouvelle version d' El Diablo , avec le dessinateur P hil H ester et l'encreur A nde P arks, alias Chato Santana , au moment où la BD U.S. tentait de s'ouvrir à la diversité culturelle qui fait que les États-Unis sont ce qu'elles sont, a également permis à ce personnage, dont la mini-série avait pourtant été, dixit J ai N itz lui-même un four, d'intégrer la Suicide Squad au cinéma.  Et si le film s'est fait étriller, notamment par la critique professionnelle, il a quand même fait dans les 750 millions de dollars de recette. Une manne dont le scénariste et cocréateur a pu en partie profiter, et qui lui a payé sa maison. En 2016, rebelote, El Diablo avec un design ide

Un Escalier de sable [Benjamin Legrand]

••• Les remerciements, à la toute fin de l'ouvrage, donnent au roman de B enjamin L egrand, une dimension supplémentaire, lequel s'en sortait déjà très bien sans, en ce qu'il permet de mesurer la distance qui sépare une idée d'un résultat. « Roman noir » nous prévient la couverture, et en effet, Un Escalier de sable en est un selon la définition qu'en donnait dès 1947  T homas N arcejac : «[..] Ce qui est noir, [..] , ce n'est pas, [...] sa violence, sa crudité ; ce n'est même pas le désespoir qu'il peut éveiller chez le lecteur facile à suggestionner, c'est quelque chose de plus foncier et de plus mystérieux que l'on pourrait définir en disant qu'il nous présente le monde comme un TRAQUENARD. [..] ». Et pour dessiner ce « traquenard » B enjamin L egrand choisit la voie de l’introspection. Chaque chapitre ou presque, est l'occasion de pénétrer dans l'intimité psychologique de ces militaires français, au fur et à mesure que

Midnight Special [Jeff Nichols]

••• Ça commence assez bizarrement. En effet ce sont les propres personnages du film qui attireront mon attention sur l'improbable scénario dont ils sont les jouets.        Débutant in medias res , manière toujours efficace d’anesthésier l'esprit critique de qui le regarde, le long-métrage de J eff N ichols mâtine une course poursuite de presque deux heures (en temps extra-diégétique), d'un SF made in S pielberg sinon revendiquée, du moins bien imitée. Au hasard, Rencontre du troisième type et E.T. l'extra-terrestre .   Dommage que le scénario de Midnight Special concurrence en termes de trous n'importe quel emmental qui se respecte.  Et avec le respect que je vous dois, chers lecteurs, je dois vous dire que la suite de ma critique dévoile peu ou prou le mince scénario de Midnight Special .        Et ça commence donc par la question que se posent Roy Tomlin et Lucas : qui peut bien avoir renseigné les forces de l'ordre et les médias sur l'enlèv

Entretien avec John Carpenter [1982]

••• Sortie d'un nouvel Halloween , concert à la salle Pleyel , reprise en salle de plusieurs de ses films, J ohn C arpenter est, en cette fin d'année 2018, à l'honneur. J'ai donc décidé de me joindre modestement à cette mise en lumière du cinéaste, en vous proposant un entretien de 1982, qu'il avait alors accordé aux Cahier du Cinéma (n°339). Bonne lecture !