Mini-série en 4 numéros, publiée par l'éditeur étasunien BOOM! Studios, HIT : 1955 a été commercialisée en France, sous la forme d'un recueil, par l'éditeur Urban Comics.
Si l'édition française fait l'économie de toute une partie consacrée aux recherches pour les couvertures, signées Ryan Sook, et les pages détaillant le travail de la dessinatrice Vanesa R. Del Rey par rapport au scénario, en plus des croquis pour certaines pages paru dans le recueil américain*, elle n'oublie pas la nouvelle en prose du scénariste Bryce Carlson, qu'il consacre à Bonnie.
Ce dernier, qui occupe une haute fonction éditoriale chez l'éditeur qui l'a publié aux U.S.A., reconnait avoir subit l'influence de James Ellroy dès ses 12 ans. Et celle plus tardive, mais à lire HIT : 1955 tout aussi déterminante, d'Ed Brubaker et Sean Phillips.
Hit : 1955 met donc en scène le lieutenant Slater, lequel est à la tête d'une unité parallèle du LAPD, pour lequel il travaille, chargée de rendre une justice beaucoup plus expéditive que celle que prévoit la Constitution américaine, et les lois de l'État de la Californie.
Bien évidemment rien ne se passera comme prévu, et l'arrivée d'une femme fatale n'arrangera rien à l'affaire.
Dans ce Los Angeles brutal, dont James Ellroy a justement fait le personnage principal de son œuvre, il n'y aura que peu de répit et tout aussi peu de surprises. Toutefois je reconnais à Bryce Carlson la maîtrise totale de son sujet, et des collaborateurs à la hauteur de ses ambitions.
En premier lieu la dessinatrice Vanesa R. Del Rey, dont c'est, à ma connaissance, le premier travail dans le milieu de la bande dessinée. Elle s'est depuis bien rattrapée.
Si certaines cases m'ont semblé un peu brouillonnes, il y a une indéniable énergie dans toutes ses planches. Sont trait semble au diapason du scénario : brut, sans fioriture, voire donc grossier. Archie Van Buren apporte un contraste bienvenu aux nombreux aplats noirs de la dessinatrice, grâce à sa palette de couleurs.
Sans pour autant diminuer en rien l'ambiance souvent sinistre du scénario, mais en y apportant une lisibilité supplémentaire.
En effet, rien ne sera épargné aux lecteurs. Et aussi difficile à croire que ça l'est, Bryce Carlson réussira à pousser le curseur bien plus loin que ce que réserve les premières pages. Déjà salement violentes.
••• Scénario sans réelles surprises disais-je, mais pour autant jamais ennuyeux.
Si rétrospectivement, n'importe quel amateur de polar à déjà lu ce type de récit, lorsqu'on est plongé dedans, ça marche du tonnerre. Nicole Duclos la traductrice, n'y est certainement pas pour rien non plus. Elle est secondée dans son travail par Laurence Hingray & Christophe Semal, deux pointures du lettrage hexagonal.
À réserver, mais sans réserve, à un public averti !
__________
* En effet, aux État-Unis, la bande dessinée américaine propose de manière quasi systématique de lire des histoires sous forme de fascicules souples (souvent mensuels), sans que ça n'empêche les éditeurs de compiler, ensuite, ces mêmes fascicule sous forme de recueils.
Si l'édition française fait l'économie de toute une partie consacrée aux recherches pour les couvertures, signées Ryan Sook, et les pages détaillant le travail de la dessinatrice Vanesa R. Del Rey par rapport au scénario, en plus des croquis pour certaines pages paru dans le recueil américain*, elle n'oublie pas la nouvelle en prose du scénariste Bryce Carlson, qu'il consacre à Bonnie.
Ce dernier, qui occupe une haute fonction éditoriale chez l'éditeur qui l'a publié aux U.S.A., reconnait avoir subit l'influence de James Ellroy dès ses 12 ans. Et celle plus tardive, mais à lire HIT : 1955 tout aussi déterminante, d'Ed Brubaker et Sean Phillips.
Hit : 1955 met donc en scène le lieutenant Slater, lequel est à la tête d'une unité parallèle du LAPD, pour lequel il travaille, chargée de rendre une justice beaucoup plus expéditive que celle que prévoit la Constitution américaine, et les lois de l'État de la Californie.
Bien évidemment rien ne se passera comme prévu, et l'arrivée d'une femme fatale n'arrangera rien à l'affaire.
Dans ce Los Angeles brutal, dont James Ellroy a justement fait le personnage principal de son œuvre, il n'y aura que peu de répit et tout aussi peu de surprises. Toutefois je reconnais à Bryce Carlson la maîtrise totale de son sujet, et des collaborateurs à la hauteur de ses ambitions.
En premier lieu la dessinatrice Vanesa R. Del Rey, dont c'est, à ma connaissance, le premier travail dans le milieu de la bande dessinée. Elle s'est depuis bien rattrapée.
Si certaines cases m'ont semblé un peu brouillonnes, il y a une indéniable énergie dans toutes ses planches. Sont trait semble au diapason du scénario : brut, sans fioriture, voire donc grossier. Archie Van Buren apporte un contraste bienvenu aux nombreux aplats noirs de la dessinatrice, grâce à sa palette de couleurs.
Sans pour autant diminuer en rien l'ambiance souvent sinistre du scénario, mais en y apportant une lisibilité supplémentaire.
En effet, rien ne sera épargné aux lecteurs. Et aussi difficile à croire que ça l'est, Bryce Carlson réussira à pousser le curseur bien plus loin que ce que réserve les premières pages. Déjà salement violentes.
••• Scénario sans réelles surprises disais-je, mais pour autant jamais ennuyeux.
Si rétrospectivement, n'importe quel amateur de polar à déjà lu ce type de récit, lorsqu'on est plongé dedans, ça marche du tonnerre. Nicole Duclos la traductrice, n'y est certainement pas pour rien non plus. Elle est secondée dans son travail par Laurence Hingray & Christophe Semal, deux pointures du lettrage hexagonal.
À réserver, mais sans réserve, à un public averti !
Une publicité, parmi celles qui ponctuent le recueil, dont la saveur ne s'apprécie qu'en ayant lu Hit : 1955 |
* En effet, aux État-Unis, la bande dessinée américaine propose de manière quasi systématique de lire des histoires sous forme de fascicules souples (souvent mensuels), sans que ça n'empêche les éditeurs de compiler, ensuite, ces mêmes fascicule sous forme de recueils.
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