Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du septembre, 2021

La guerre éternelle [Joe Haldeman / Gérard Lebec & Diane Brower]

Fils de général, J oe H aldeman part faire la guerre du Vietnam contre son gré en 1967. Il en reviendra blessé en 1968, et décoré de la Purple Heart . « La guerre éternelle » s'inspire de cette expérience. À tel point que le nom de son personnage principal, Mandella , est un quasi acronyme du sien, et que son héros rencontrera un autre personnage appelé Marygay Potter , le nom de sa propre épouse. Il fera également vivre un entraînement hivernal aux jeunes recrues de son histoire, comme lui-même en avait subit un  pendant ses classes, au cœur du Missouri , alors qu'il allait combattre dans la jungle du Sud-Est asiatique.  Le roman commence d'ailleurs par un souvenir très précis de cet entraînement apparemment contre-intuitif : « — Ce soir, nous allons vous montrer huit manières de tuer un homme ; elles sont toutes silencieuses. »             Souvent présenté contre un roman anti-militariste, ce dont se défend d'ailleurs H aldeman ; pour lui « La guerre éternelle » e

David Galula et la théorie de la contre-insurrection [Driss Ghali]

D avid G alula (1919-1967) est un stratégiste français, passé par Saint-Cyr , qui a participé à la seconde Guerre Mondiale, et à la guerre d'Algérie.             Attaché d'ambassade en C hine auprès du colonel J acques G uillermaz à partir de 1945, puis membre de la commission spéciale des Nations Unies dans les Balkans , il a l'occasion d'observer de très près la guerilla qu'y livre M ao T sè- T oung, ainsi que la guerre civile grecque. De 1951 à 1956 il est attaché militaire à H ong-Kong où il rencontre notamment des spécialistes américains et anglais de la contre-insurrection. Laquelle deviendra son champ d'expertise, fort de ce qu'il a appris en Chine et en Grèce .             De 1956 à 1958, il mettra en pratique ses théories en Algérie où il est affecté, et plus précisément dans le djebel Mimoun , en Grande Kabylie .              En 1958, retour en Métropole à l'État-Major de la défense nationale où il s'occupe plus précisément de la radio, un

Mémoire de métal [Alastair Reynolds / Benoît Domis]

La lecture de « Mémoire de métal » m'a donné l'impression d'avoir lu un brouillon.             En effet, ce texte de 192 pages, traduit par B enoît D omis pour les éditions Bragelonne™ ressemble - à s'y méprendre - à une proposition de roman à peine mise en forme.  Dominée par une idée plutôt originale, mais dont on ne saura pas grand chose, sinon quelle donne son titre anglais au texte : « slow bullets » ; des « balles lentes » donc qui sont - apparemment - une « Mémoire de métal » qui équipe chaque soldat.             Au final, cette novella (si j'en crois le prix Locus © 2016 qui l'a récompensée) deviendra peut-être intéressante en devenant un roman. Pour l'heure, il s'agit d'un récit très frustrant.                Deux autres avis, dont je crois que je peux dire qu'ils ne sont très différents du mien : L'épaule d'Orion , et Les Lectures du Maki .         

Bal de brume [Estelle Faye]

S'il est peu probable que l'issue de cette nouvelle vous échappe dès les premières lignes lues, je gage que la force évocatrice d' E stelle F aye ne vous laissera pas indifférent.             Inspirée, si l'on en croit le texte qui accompagne cette offre de lecture gratuite [ Pour en savoir + ], par sa propre vie, « Bal de brume » est si bien écrite que la sensation d'avoir vous-même participé à cette soirée d'Halloween risque de vous hanter quelque temps. Du moins si j'en crois ma propre expérience.             « Bal de brume » est de toute évidence la nouvelle idéale pour quiconque, qui comme moi, ne connait pas cette autrice. D'autant qu'Albin Michel Imaginaire™ publie ce mois-ci Widjigo , une sortie bien tentante [ Pour en savoir + ], dont l'attraction est encore amplifiée par la très belle couverture d' A urélien P olice.             « Bal de brume » est donc disponible gratuitement en compagnie d'une seconde nouvelle Les Anges ti

Sélénie [Fabrice Lebeault / Greg Lofé]

« Il n'est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse »  The Marx Brothers  C'est l'aboutissement d'un rêve qui a couru pendant près d'une dizaine d'années dans la tête de F abrice L ebeault.              Réalisée à partir d'un story-board nourri de cette décennie de remue-méninges, l'histoire de « Sélénie » fait montre d'une rigueur dont on peine à croire qu'elle s'émancipe d'un véritable scénario.  Science- fantasy en cela qu'elle n'entretient que de lointains, très lointains rapports avec l’exactitude scientifique, l'histoire possède une naïveté trompeuse, et un charme désuet captivant qui ne doit rien au hasard.  Colorisé par G reg L ofé tout en aplat, le dessin très Ligne claire™ de F abrice L ebeault est tout aussi évocateur que les clins d’œil que le lecteur se réjouira de découvrir au fil des 72 pages de l'album.  Des références qui, soit dit entre nous, participent plus d'un jeu de pistes que d'une

Riders of the Justice

« Riders of the Justice 2020 » est un de ces films dont les éléments - pris séparément - n'ont rien de bien nouveau, mais que l'agencement singulier que leur impose le scénariste/réalisateur, A nders T homas J ensen, rend unique.  Freaktion               Complice de ce qui arrive aux personnages, notamment en ce qu'on partage pareillement une propension à l'apophénie et un goût atavique pour la fiction, ceux-ci ne cessent pourtant de défier nos meilleurs pronostics quant à leurs actes et à leurs réactions.  Inattendu, inclassable, touchant, « Riders of the Justice » bénéficie en sus de comédiens littéralement maraboutés par leur personnage respectif, dont les répliques barbelés laissent pantois. Un distribution dont, M ads M ikkelsen, le comédien fétiche d’ A nders T homas J ensen, N icolaj L ie K aas (détaché du Département V ), L ars B rygmann, N icolas B ro, A ndrea H eick G adeberg et G ustav L indh, pour ne citer que la troupe de Pieds Nickelés™ autour de laque

Gannibal [Masaaki Ninomiya / Vincent Marcantognini]

« Fallait [...] que je m'impose, que j'accroche le lecteur avec un truc qui pique, qui fait mal, qui marque. »  Connu pour une série, Chousou no Babel , et une histoire courte, Domestic Happiness , (toutes les deux inédites en France ) dans lesquelles la famille était déjà au cœur de leurs intrigues respectives, M asaaki N inomiya récidive en 2018, dans l'hebdomadaire Manga Goraku de l’éditeur Nihon Bungeisha™, avec sa toute nouvelle série « Gannibal », où une famille donc : Yuki , son mari Daigo , et leur fille Mashiro , s'installe dans le petit village de Kuge .  Une série qui devrait, selon toutes probabilités, se terminer à son onzième tome que vient de commencer son auteur, alors que le septième paraîtra en France en octobre 2021, aux éditions Meian™.  « Ce "truc" , c'était l'Horreur. »              Si « Gannibal », dont le titre ne laisse que peu d'équivoque sur son contenu, s'inspire en partie des Davidiens ; une secte étasunienne qu

Shot Caller / L'Exécuteur

R ic R oman W augh connait plutôt bien le milieu carcéral étasunien, car, pour l'un de ses précédents films, il avait travaillé en tant qu'agent de libération conditionnelle bénévole en Californie . Sans que personne ne sache - bien évidemment- qu'il travaillait dans le cinéma.  Une expérience sans filtre qui lui sera donc également profitable pour « Shot Caller », un film de moins de 10 millions de dollars, sorti aux États-Unis en 2017.              Titré bêtement, et surtout sans rapport avec la signification de son titre original « L'Exécuteur », pour sa sortie francophone Direct-to-vidéo (DTV), ce long-métrage de deux heures raconte l'histoire de Jacob Harlon , un homme d'affaires de Pasadena (CA), qui verra sa vie familiale épanouie et ses prometteurs projets professionnels disparaitre suite à un funeste accident de la circulation.  Envoyé en prison, où il côtoiera des criminels professionnels (si j'ose dire), il fera tout pour y survivre.             

L'Homme aux colts d'or [Pascale Ruju / R.M. Guéra / Matteo Vattini / Salvatore Biddau]

En 2021, la bande dessinée est certainement le dernier bastion du Western. Et Tex Willer l’un de ses plus vieux durs-à-cuire encore en activité, que ses soixante-treize ans d’aventures n'ont guère transformé en pied-tendre.  Quelque part au Texas ..........              Encore une fois Tex Willer et cette vieille branche de Kit Carson arrivent trop tard. Enfin pas tout fait.  L'unique survivant d'un raid meurtrier, qui n'a pas plus épargné les hommes que les bêtes qu'ils convoyaient, a tout juste le temps de leur apprendre qui est l'assassin que les deux Texas Rangers poursuivent depuis quelque temps sans succès, avant de passer l'arme à gauche. Une révélation qui ramène KitCarson des années en arrière, alors qu’il était un tout jeune Ranger .  La vengeance est un plat qui se mange froid ......              Certaines histoires vous saisissent par leur inventivité, d’autres par le tour de force que leurs impriment ceux qui les racontent, quand bien même