Nommé aux Razzies© du magazine BIFROST, dans la catégorie « Prix Putassier » en 2009, grâce à la présentation que fait de lui son éditeur français Bragelonne™ : « … un Britannique élégant et discret qui a effectué des missions secrètes en Amérique centrale, au Moyen-Orient et en ex-Union soviétique, entre autres. Il ne reste jamais au même endroit très longtemps et dort avec un shotgun sous son oreiller. Le Faucheur est son premier roman, le coup de tonnerre de la littérature de genre en Grande-Bretagne cette année. » ; David Gunn ne remporte pas le prix, attribué cette année-là à Mnémos™, mais attise la curiosité du comité de sélection du magazine de SfFF, sous les auspices duquel les Razzies© étaient alors organisés.
En effet se demande-t-il, qui se cache derrière ce pseudonyme : Richard Morgan, Neal Asher ?
Ou bien, je cite : « un de leurs clones pondeurs de prose kilométrique » ?
Manifestement David Gunn n'allait pas devenir le prochain poulain du Belial'™.
Chez d'autres, qui ont su comme moi l'apprécier, l'identité de l'auteur de la trilogie dite des « Aux'», et qui « dort avec un shotgun sous son oreiller », attise la même curiosité.
Un enquêteur amateur parmi d'autres a pu remonter un chapelet d'indices assez convaincants à partir d'une société nommée Gunnsmith Ltd, qui n'existe plus aujourd'hui, et de sa directrice Samantha Jayne Baker, de David Gunn, dont la Gunnsmith Ltd était propriétaire du copyright de ses romans, jusqu'à Jon Courtenay Grimwood, un auteur aux nombreux alias connus, et marié à la journaliste Sam Baker.
Bref tout porte à croire selon cette enquête, que David Gunn est donc Jon Courtenay Grimwood, connu principalement en France pour ses séries, neoAddix et Assasini, commercialisées par Bragelonnes™.
Après cette petite enquête littéraire, revenons à la critique des romans proprement dits.
De quoi parlent, Le Faucheur, Offensif et Le Jour des damnés, les trois romans de David Gunn qui forment la trilogie en question ?
Eh bien de Sven Tveskoeg, un légionnaire puni par ses pairs, qui survivra à ladite punition pourtant funeste, ainsi qu'à l'attaque du fort où il était cantonné.
Fait prisonnier, il sera incidemment sauvé par les Faucheurs, le corps d'élite de L'empereur Octo V.
Encore une fois épargné, grâce à une aptitude à communiquer avec les Ferox, ceux-là même à l'origine de ce qui lui avait valu d'être punir, et de l'attaque du fort.
Il sera intégré auxdits Faucheurs, unité au sein de laquelle il créera rapidement un groupe de francs-tireurs, les Aux' (pour auxiliaires).
Rapidement envoyé sur une mission sous couverture, il en profitera pour s'équiper illégalement de quelques artefacts bien utiles, dont une arme gérée par une I.A..
Dans laquelle les lecteurs du magazine anglais 2000AD y verront peut-être un héritage de la série, également de Sf militaire, Rogue Trooper.
Space opera, cyberpunk, grim & gritty, Black Ops, coups tordus, David Gunn ne s'interdit rien de ce que la quincaillerie de la littérature de (mauvais) genre lui permet.
Le Faucheur et Offensif sont deux romans qui plairont aux amateurs de héros dur-à-cuire, et à ceux de Sf militaire dévergondée.
Ça se gâte sérieusement avec Le Jour des damnés troisième et dernier tome de ce qui devait être une série beaucoup plus longue, me semble-t-il.
L’intrigue, d’une banalité courageuse, en oublie quasiment son personnage principal, et ce qui faisait le charme viril des deux romans précédents. Et de nombreux subplots qui resteront sans réponse.
Au final, Sven Tveskoeg avait la carrure et l'entourage nécessaires pour durer encore quelques épisodes. Inexplicablement David Gunn délaisse la brutalité et le leadership de son personnage principal, ainsi que la démonique efficacité dramatique de deux premiers romans pour en faire la marionnette d’un intrigue excessivement et, surtout inutilement compliquée, dans sa troisième itération.
Un raté qui ne doit pas faire oublier les deux réussites dans leur registre respectif, que sont donc Le Faucheur et Offensif.
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