Accéder au contenu principal

The Guardians of Justice (Will Save You!)

Série télévisée diffusée par Netflix™, que l’absence de battage médiatique devrait inciter à regarder, « The Guardians of Justice (Will Save You!) » se décompose en sept épisodes d'une durée d’approximativement 25 minutes chacun.
Si l'affiche ci-contre annonce son appartenance au genre super-héroïque, elle ne dit rien de sa forme. Laquelle mélange des prises  de vue réelle, des séquences de dessin animé, de l'animation 3D, de la patanimation, des séquences 8 bits à la musique de synthétiseur si reconnaissable, et j'en oublie sûrement. S'inspirant de tout un pan de la Pop culture©
des années 1980/1990, « The Guardians of Justice (Will Save You!) » est le rejeton sous acide d'une maxi-série de bande dessinée dont l'impact n'a toujours pas fini de se faire sentir. Du moins si j'en crois la (très mauvaise) série télévisée de Damon Lindelof, et l'acharnement que démontre régulièrement DC Comics™ a en démonter la spécificité.
            Si le scénario de
The Guardians of Justice (Will Save You!) est plus maquillé qu'un camion volé, les aficionados du 9ème art reconnaitront les siens. Au demeurant, je trouve assez révélateur que cette pierre d'angle de la bande dessinée n'apparaissent à aucun moment dans les propos du créateur de la série télévisée, Adi Shankar, lequel n'est pourtant pas avare de ses références.
« The Guardians of Justice (Will Save You!) » ne se contente pas de copier servilement son illustre aînée, mais constitue quasiment un bréviaire de la citation tout azimut. Une théorie de références qui ne gomme heureusement ni la caractérisation des personnages, ni l’intérêt que l'on peut porter à cette histoire pourtant souvent racontée.
Mélange de figures inattendues mais pourtant fidèles à leurs emplois,
« The Guardians of Justice (Will Save You!) » est une série postmoderne en ce qu'elle construit, comme tout ce qui se réclame de cette étiquette, l'image du salaud parfait. Masquant son propos sous le verni compensatoire d'une justice consolatrice (œil pour œil, dent pour dent), la série juxtapose du sens, exagère, surcharge, sans jamais pourtant tenir à l'écart son spectateur.
            Invité à oublier ce qu'il croit pour ne faire confiance qu'à ce qu'il voit, le spectateur parvient paradoxalement à tenir à distance les incessantes citations, pour s'offrir totalement à la nature spectaculaire du show.
            D'une certaine manière
les sept épisodes de « The Guardians of Justice (Will Save You!) » m'ont fait penser au 1er Matrix. Lui aussi synthétisait une multitude de sources (souvent étrangère au (mauvais) genre dont il deviendra pourtant la meilleure représentation), sous un une forme jamais vue auparavant, pour finalement accoucher de ce qui est, encore pour moi aujourd'hui, la meilleure adaptation cinématographique d'un (mauvais) genre apparu dans les premiers mois de 1938 grâce à l'imagination de deux jeunes hommes qui s'étaient rencontrés à Cleveland.
            « The Guardians of Justice (Will Save You!) » renoue avec l'idée que pour être bonne, une histoire doit être bien pensée avant d'être bien-pensante. Visuellement elle doit créer l'impression en plus d'une simple évocation, sa mise en scène doit prendre autant de risques que ceux qu'elle dirige. Les choix formels qui la guident participent autant que le scénario, et le jeu des acteurs, à l'épaisseur des personnages. 
Bref « The Guardians of Justice (Will Save You!) » est au petit écran ce que Matrix était au grand, la quintessence d'une certaine idée du super-héros.
Sur le cinéma impressionniste, on pourra consulter avec intérêt la chaîne Youtube™ de « La contre-histoire du cinéma ».

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations ...

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...