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Reacher [Nick Santora / Alan Ritchson / Lee Child]

À l’ère de l’indignation continue, des pleurnicheries identitaires, et de la victimisation généralisée Jack Reacher (dit Reacher) est l’homme qui tombe à pic <sourire> pour être le représentant des costauds qu’en ont dans le citron. 
Quand bien même n’a-t-il rien demandé ! (C’est pas son genre non plus) 
            Longtemps en effet la masse musculaire, voire une taille au-dessus de la moyenne attiraient les quolibets et la condescendance de ceux que la biologie n'avaient pas pareillement dotés. Dorénavant la danse c’est nous qui la mèneront. 
Fini les atermoiements de midinette, la masculinité « toxique » et autres fadaises distribués en gros au comptoir de la mesquinerie des réseaux sociaux. 
Alliant un intellect au diapason de son tour de biceps, capable d’envoyer les mandales aussi bien que les réparties les plus cinglantes, Reacher crève l’écran et tous les malfaisants qui s’y trouvent. 
            La série de huit épisodes qui vient juste de sortir s’inspire d’une série de romans écrits par Lee Child depuis 1997. Tom Cruise, preuve que la taille ne fait pas tout, s’était brièvement emparé du rôle au cinéma avec plus ou moins de brio. Cette fois-ci c’est le gabarit d’Alan Ritchson qui s’y colle, plus en accord avec son modèle littéraire. Mais finalement le natif de Grand Forks (ND) est aussi convaincant physiquement que lorsque c’est le QI qui parle. Quoique plutôt taciturne l’ex-commandant (major) de l’imaginaire 110th MP Special Investigations Unit, de la police militaire de l’armée des États-Unis a décidé, une fois de retour à la vie civile, de vivre au jour le jour, et d’agir sur des coups de tête. 
Du moins quand il ne les distribue pas alentour aux malfaisants qui ne lui tournent pas le dos. Pour ceux incapables de protéger leurs arrières Reacher ne fait pas plus de sommation qu’aux autres. Un bon malfaisant est un malfaisant mort ! 
            Série policière sévèrement burnée, « Reacher » bénéficie d’un scénario certes peu original (mais un peu quand même), porté par des personnages qui nous le font largement oublier. 
Violente, passionnée, romantique (eh oui !) la série manie en sus un humour à froid bien venu et qui ne fait pas plus de prisonniers que le héros en titre. Les méchants passent toujours un sale quart d’heure, parfois moins, non sans tenter (en vain) des chorégraphies brutale mais souvent très esthétique. En tout cas toujours fatales. Pour eux.
            « Reacher » est en effet une série télévisée au body count très élevé, source souvent de cet humour noir dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pensais. Pourvue de seconds rôles tout aussi solides que sa tête d’affiche (sic), spécial dédicace à Malcolm Goodwin génial sparring-partner dans le rôle de l’inspecteur en chef Oscar Finlay, « Reacher » est une série character-driven joliment écrite. Et très efficace. 
            Elle consolera tous ceux dont la politesse inhibe l’envie souvent pressante de distribuer des coups de boule aux emmerdeurs pour qui le clonage n’a visiblement pas de secret. Notez toutefois que les « emmerdeurs » auxquels se frotte Reacher sont – série télévisée oblige – de patibulaires (mais presque) dangereux criminels. 
Vivement la saison deux !

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