…. Dreamwar, crossover au titre programmatique, organise la rencontre de deux univers : celui de DC Comics au travers de ses créations les plus connues : La Justice League, la Légion des Super-héros, la JSA, et celui de WildStorm la maison d’édition de Jim Lee, rachetée par DC Comics en 1999.
Si les personnages de WildStorm sont peut-être un peu moins connus (je pense par exemple à Welcome to Tranquility qui raconte les aventures de super-héros retraités), Keith Giffen le scénariste des 6 numéros regroupés et publiés dans l'Hexagone à l’initiative de Panini : Traduction d’Alex Nikolavitch et lettrage d’Alessandro Benedetti, à l’heureuse idée de regrouper les personnages en fonction de leurs similitudes.
Ceux de Welcome to Tranquillity font donc la connaissance de la Justice Society of America grâce à leur point commun : l’accès à la « carte vermeil » des super-héros.
En effet, la particularité des personnages inventés au sein d’Image Comics – le label qui regroupait les maisons d’édition fondées par des dessinateurs, « dissidents » si j’ose dire, de Marvel Comics : Rob Liefeld, Erik Larsen, Jim Valentino, Todd McFarlane, Marc Silvestri et donc, Jim Lee, est qu’ils étaient souvent des copies de ceux qu’on pouvait trouver chez la Distinguée Concurrence ou largement inspirés de ceux de la Maison des idées. Du moins les séries les plus populaires des Big Two.
Ce qui en soi n’est jamais que la continuation de ce qui se fait depuis les années 1930 ; la bande dessinée de super-héros est un immense miroir aux silhouettes dont les premiers reflets datent si je puis dire, de 1939, avec l’invention du Wonder Man de Will Eisner.
Mais ceci est une autre histoire.
Cela dit l’opposition/confrontation – poncif de tout bon crossover – des deux univers se situe disons, aussi au niveau « idéologique ».
.... Généralement les personnages publiés par DC Comics rechignent à tuer, alors que ceux de WildStorm ne s’embarrassent guère de ce détail.
Ou ne s'embarraient pas de ce détail du temps de l'indépendance de WildStorm.
Ou ne s'embarraient pas de ce détail du temps de l'indépendance de WildStorm.
Quand Image Comics est née, en1992, l’atmosphère était assez largement au grim and gritty dont l’expression la plus significative se traduisait par des « héros » très durs à cuire et tout aussi désinhibés.
Ceci dit d’une manière générale ; on trouvera certainement des exceptions de part et d’autre.
La série, plutôt chouettement dessinée par Lee Garbett - c’est efficace et très dynamique - repose sur une idée de Keith Giffen, c’est du moins comme ça que je l’ai comprise, qui n’apparaît complètement qu’à la toute fin du run.
Même si quelques indices apparaissent au fur et à mesure.
Si j’ai trouvé cette idée* assez gonflée (dans tous les sens du terme), et plutôt amusante, Keith Giffen semble (justement) tirer à la ligne (là encore rétrospectivement, cela s’explique), et ça se voit.
Et ce remplissage, non dénué d’intérêt néanmoins - comme je l’ai dit Garbett est un dessinateur plutôt efficace, et les dialogues sont made in Giffen - pourrait toutefois amoindrir le plaisir qu’on devrait pouvoir prendre à la lecture de Dreamwar.
À condition d’aimer rire du fanboy (pur et dur) qui sommeille (peut-être) en nous tous ; et que le contenu de mon commentaire ne soit pas le seul fruit de mon imagination (de fanboy).
.... Je ne sais pas s'il s'agit de « l'une des plus grandes rencontres de tous les temps », mais au pays des super-héros les superlatifs sont souvent de rigueur, en tout cas l'exploration de la nature profonde de l'héroïsme y est possible.
En plus d'être une lecture distrayante.
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* L’idée dont je parle ne fait pas l’économie d’éléments adjacents tout aussi intéressants, que Giffen n’éludent d'ailleurs pas, et qui étoffent intelligemment l’idée générale en fournissant matière à réflexion (toutes choses égales par ailleurs).
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